Les apiculteurs ont perdu un nombre record d’abeilles pendant l’hiver. Près de 60 % de leurs colonies ont été décimées, situation qu’ils qualifient de « critique » et d’« inquiétante » pour tous les producteurs qui dépendent de la pollinisation. Ils demandent une aide d’urgence de 12 millions de dollars aux gouvernements.
Mis à jour hier à 23h50
Martin Caron, président général de l’Union des producteurs agricoles du Québec, a insisté sur l’importance des abeilles en agriculture lors d’une conférence de presse, mercredi. « La pollinisation, c’est important au Québec et partout dans le monde, que ce soit pour les arbres fruitiers, pour les petits fruits comme les fraises et les framboises, pour le canola, pour les courges. On a besoin des abeilles pour la pollinisation », a-t-il souligné.
« La situation en ce moment est vraiment critique », a ajouté M. Caron.
La mort d’abeilles pendant l’hiver est une chose normale. En moyenne, les apiculteurs perdent annuellement 21 % de leur cheptel depuis cinq ans. Mais cette année, les producteurs vivent une situation « exceptionnelle ». Certains ont perdu jusqu’à 80 % de leurs abeilles, notamment à cause de la Varroa destructor, maladie qui se propage dans les ruches.
« On parle d’un enjeu de sécurité alimentaire extrêmement important », indique Raphaël Vacher, président des Apiculteurs et apicultrices du Québec.
Le tiers de notre assiette, c’est le travail des pollinisateurs. Malheureusement, le gouvernement est assis sur ses lauriers. Il n’a toujours pas fait d’intervention et il n’y a toujours pas d’aide prévue. Il prend un risque important au niveau de l’alimentation des Québécois.
Raphaël Vacher, président des Apiculteurs et apicultrices du Québec
M. Vacher demande un investissement, d’ici deux à trois semaines, de la part des gouvernements provincial et fédéral afin de permettre aux producteurs de sauver leur saison. L’argent permettra aux apiculteurs d’acheter de nouvelles abeilles pour rebâtir leur cheptel. Une autre partie de l’argent sera investie pour trouver des solutions contre la Varroa destructor.
« S’il y a moins d’abeilles, il faut s’attendre à ce qu’il y ait moins de bleuets, moins de canneberges, moins de pommes. La conservation des fruits se fera moins bien sans une bonne pollinisation et il y aura plus de parasites. […] There are many impacts that will be felt on consumers’ plates,” warns Mr. Vacher.
Climate change involved
The parasite that attacks hives has particularly proliferated in 2021 with the arrival of an early spring, a hot summer and a temperate autumn. ” [Le parasite] took advantage of it! This is a very concrete example of climate change and the impacts on beekeeping production. It’s clear to us,” says Mr. Vacher.
The beekeeper points out that there are few treatments for the disease. Some of them are dated, and resistance phenomena are beginning to develop. He therefore wants pharmaceutical companies to look quickly at a remedy.
These losses of historic magnitude also come at a very bad time, adds Mr. Vacher, because the import of bees from Europe was greatly slowed down, even stopped, during the pandemic. Producers are struggling to replenish their hives with the purchase of yellow and black striped insects.
This year, we started to import packets of bees again, but in very small quantities. And inflation is catching up with us. The cost of transport costs us three to four times more than two years ago.
Raphaël Vacher, president of the Quebec beekeepers
The Ministry of Agriculture of Quebec is not closed to the idea of helping beekeepers despite existing programs. “There is nothing that is not currently considered as additional support that could be offered to this sector. The Minister continues to monitor the situation closely. The investigation into the mortality of hives is continuing and we will act following the findings that will result from it, “said Alexandra Houde, press secretary to the office of the Minister of Agriculture, Fisheries and Food (MAPAQ). , in an email.
Agriculture and Agri-Food Canada did not respond to our questions.
Beekeeping in Quebec
- 440: number of beekeepers
- 66,700: number of hives
- 15.4 million: value of the sale of honey
- 7.6 million: total income for renting colonies for pollination
- 0.85 kg: consumption of honey per person
Source: 2019 data from the Apiculteurs et apicultresses du Québec