(Québec) Le gouvernement de François Legault accuse le maire de Québec, Bruno Marchand, de « polluer l’existence des conducteurs » avec son tramway, puisqu’il veut diminuer le nombre de voies automobiles sur René-Lévesque dans le but de sauver des arbres.
Publié à 10h52
« Vous avez les statistiques sur l’impact sur le trafic. Le maire de Québec dit qu’il ne veut pas faire une guerre à l’automobile, alors qu’il le prouve et qu’il arrête de polluer l’existence des conducteurs avec des projets comme ça », a lancé mercredi matin le ministre Éric Caire.
Sa sortie survient alors que le gouvernement Legault a une fois de plus émis des conditions à son financement du tramway. Cette fois-ci, Québec s’oppose au scénario privilégié par la Ville pour sauver des arbres sur le boulevard René-Lévesque, soit passer de quatre à deux voies de voitures et mettre en place une rue partagée.
« Le concept de rue partagée m’inquiète beaucoup. La vision régionale que le maire de la Ville de Québec semble avoir oubliée », a dit mercredi le ministre des Transports, François Bonnardel.
Celui-ci a refusé de dire si la CAQ préfère couper des arbres pour faire de place aux automobilistes. M. Bonnardel promet que les nouvelles conditions du gouvernement seront connues le 6 avril.
Mais il a énuméré trois nouvelles conditions au financement du tramway de Québec : la rue partagée doit être abandonnée, le maire de Québec doit avoir une « vision régionale » et Ottawa doit s’engager à financer 40 % des dépassements de coûts du projet.
Le gouvernement de la CAQ dit aussi s’inquiéter de l’impact du tramway sur les automobilistes des couronnes éloignées de la capitale. Selon des estimations de la Ville de Québec, la rue partagée sur René-Lévesque va allonger les temps de transports des automobilistes dans l’axe est-ouest.
« La vision régionale doit être partie prenante du discours du maire. Il ne peut pas juste dire : “moi, je fais ça juste pour Québec et j’oublie Saint-Apollinaire et j’oublie Portneuf.” Moi, j’ai une vision globale », a expliqué François Bonnardel.
La dernière mouture du REM de l’Est prévoit aussi une diminution de la place allouée aux automobiles sur René-Lévesque, à Montréal. Il n’a pas expliqué pourquoi le gouvernement appuyait ce projet et pas la rue partagée à Québec.
Le maire de Québec presse depuis des jours le gouvernement à adopter les décrets nécessaires pour lancer les appels d’offres. Il dit craindre les retards et l’impact sur le coût du projet dans un contexte inflationniste.
« On va mettre des choses au clair. Premièrement, ce n’est pas le maire de Québec qui va dicter l’agenda du conseil des ministres. Deuxièmement, le maire de Québec savait déjà que le décret allait passer le 6 avril prochain », a affirmé M. Bonnardel.
Bruno Marchand a convoqué les médias à 14 h pour réagir à cette sortie du gouvernement.
Legault se défend de mettre Québec sous tutelle
François Legault se défend de mettre la Ville de Québec sous tutelle en imposant de nouvelles conditions au projet de tramway dans la capitale. En mêlée de presse, mercredi, le premier ministre a demandé au maire Bruno Marchand d’assumer « sa responsabilité d’avoir une acceptabilité sociale » pour aller de l’avant avec la construction du réseau.
« Des citoyens à Québec ont des questions [concernant les impacts sur la circulation] on René-Lévesque Boulevard, on Laurier Boulevard and on Grande-Allée. I think these are concerns that are legitimate, ”said Mr. Legault.
“It is a project of the mayor and the City of Quebec, so obviously we have questions to ask. But we will give him the decrees and he will be able to go to a call for tenders and move forward, ”added the Prime Minister.