Du Petit Prince à Stella
Depuis 2012, la division animation montréalaise de Mikros Image a transposé au grand écran de nombreux personnages populaires : le Petit Prince, le Capitaine Bobette, Bob l’éponge. Le style qui s’apparente à celui d’une bande dessinée du dernier film des Tortues ninja, lancé en août, est aussi l’œuvre de Mikros Montréal. L’équipe du second Pat’Patrouille était essentiellement la même que celle du premier, sorti en 2021. On a appris cette semaine que le réalisateur et coscénariste né à Montréal, Cal Brunker, qui a piloté les deux premiers chapitres, sera de retour pour le troisième, prévu en 2026. On ne peut toutefois encore confirmer que Mikros verra son mandat renouvelé.
400 employés
« Plus de 400 personnes ont travaillé sur La Pat’Patrouille, sur une période de 24 mois », indique Nicolas Delval. Elles n’étaient pas toutes à l’œuvre en même temps, mais il estime le pic de production à 215 employés en simultané.
Deux secondes par semaine
Le chef de studio mentionne que le principal défi du premier film était de transposer l’univers d’une série existante au cinéma sans « perturber le public ». « Ce ne sont pas des chiens réalistes. Ils sont cartoonesques et devaient rester fidèles à l’original, avec une couche d’amélioration. » Répondre aux critères de qualité du grand écran représente un travail colossal : « En animation épisodique télévisuelle, on estime qu’une trentaine de secondes est faite par jour par un animateur. Pour nous, c’est plutôt deux secondes par semaine ! », précise Nicolas Delval.
Pour épater et pour tous
Sans dénigrer leurs qualités, les séries télé de la Pat’Patrouille demeurent plutôt simplistes visuellement et narrativement. Nicolas Delval soutient qu’il y avait une volonté de la part des producteurs installés à Toronto de faire de cette deuxième aventure cinématographique « un objet épatant, qui allait émerveiller les gens ». « C’est une propriété intellectuelle pour un très jeune public et ils ont réussi à en faire un film multigénérationnel. Visuellement, l’idée était de faire un Avengers pour les enfants. Plus de la moitié du film a des effets spéciaux, des explosions et des superpouvoirs. »
Talent québécois
« Un film de Pixar coûte de trois à quatre fois plus cher qu’un film comme Pat’Patrouille. Est-ce trois ou quatre fois moins bien visuellement ? Je ne crois pas, estime Nicolas Delval. Une grande partie du crédit revient à l’industrie de l’animation au Québec, qui a développé un groupe de talent très intéressant à l’échelle mondiale. » Le Français, qui s’est installé ici pour travailler chez Mikros, raconte que le Québec se démarque dans le domaine de l’animation depuis le milieu des années 1980, grâce entre autres à la création de logiciels, dont Softimage 3D, qui est devenu un « standard mondial » au début des années 1990. Industrial Light & Magic était l’une des entreprises de grande renommée qui l’utilisaient.
Une communauté de 8000 personnes
Dans les années suivantes, les investissements gouvernementaux dans l’industrie du jeu vidéo ont par la même occasion contribué à la poursuite de l’expansion du domaine de l’animation. « Ces incitatifs fiscaux ont permis de dynamiser les entreprises déjà sur place puis d’amener de nouveaux joueurs et des références mondiales pour développer tout un écosystème. […] 10 years ago, there were about 500 people in this community. Today, there are around 8,000,” underlines Nicolas Delval.
PAW Patrol: The Mighty Movie (VF: PAW Patrol: The Power Patrol, the movie), indoors