Chickens enjoy dust baths, akin to a relaxing spa experience for humans, as they roll in dirt to rid themselves of parasites. This behavior reflects their emotions, with researchers discovering that chickens can blush from pleasure or stress. Similar studies reveal that various animals, including pigs and horses, express a wide range of emotions, challenging perceptions of farm animals and highlighting the need for improved welfare standards. Understanding these emotions could enhance how humans interact with animals.
Les bains de poussière : un plaisir pour les poules
Les poules adorent prendre des “bains de poussière”. Ce n’est pas une illusion, comme l’affirme Manuela Leduc, éleveuse de poules ornementales à Cléré-les-Pins (Indre-et-Loire). Pour donner une idée, cela revient pour nous à profiter d’un bon jacuzzi. “Elles se roulent dans la terre ou le sable pour se débarrasser des parasites sous leurs plumes. C’est un moment de bien-être, elles se grattent, mettent un peu de terre sous leurs ailes et partout ailleurs, elles adorent ça,” explique-t-elle.
Manuela est convaincue que ces bains leur procurent du plaisir. Cependant, ce qu’elle n’avait jamais remarqué en dix ans d’élevage, c’est que cette émotion positive est en réalité très visible. En regardant la photo ci-dessous d’une de ses poules se reposant à côté de la même poule après un bain de poussière, on peut observer que la zone autour des yeux, la crête et les wattles deviennent rouges. Comme nous, finalement.
Les émotions animales révélées
Il en va de même lorsqu’elles mangent un aliment appétissant. “Celle-ci est encore très rouge,” montre la fermière devant notre caméra. Cette découverte l’étonne. “C’est vrai que, une fois que vous m’y avez fait penser, je le remarque maintenant et je me demande comment je n’avais pas vu cela ?” s’interroge-t-elle. Ce qui a attiré son attention, ce sont deux éthologues de l’Institut National de Recherche en Agriculture, Alimentation et Environnement (INRAE). Ils ont passé des semaines, pendant quatre ans, à observer et filmer les poules de Manuela sous tous les angles.
Au total, ils ont consacré mille heures d’observation pour examiner, analyser et comparer des dizaines de milliers d’images, démontrant ainsi que les poules rougissent d’émotion et peuvent même devenir écarlates sous le stress. “Étant donné que les poules sont souvent considérées comme des animaux de ferme – on ne les considère pas, par exemple, comme un chat ou un chien – cela aide à modifier notre attitude envers ces animaux,” explique Cécile Arnould. Cela pourrait également contribuer à faire évoluer les critères de bien-être dans les fermes.
Si les émotions animales peuvent être perçues, elles peuvent également être entendues, notamment chez les cochons qui expriment toute une gamme d’émotions à travers leurs grognements. Un scientifique a enregistré et classé des milliers de sons. Par exemple, il y a de la joie lorsqu’un porcelet retrouve sa mère après une séparation, ou de la détresse lorsqu’il se retrouve seul dans un enclos. Ces animaux peuvent ainsi exprimer la peur, la douleur, la colère, voire la frustration. Grâce à l’intelligence artificielle, ces données permettront bientôt de créer un outil de mesure du bien-être pour les éleveurs.
Dans la nature, d’autres études scientifiques rapportent des émotions plus complexes. Les grands singes, tout comme les orques, ressentent le chagrin. Les poissons peuvent vivre une dépression, au point de cesser de s’alimenter. Plus près de notre quotidien, l’existence des émotions chez nos animaux de compagnie n’a jamais vraiment été remise en question. Nous savons déjà ce que signifie la queue d’un chien qui remue, mais il existe d’autres signaux. Prenons Valentine, le chien de Michèle ; ses oreilles tombent lorsqu’elle voit quelqu’un qu’elle aime. “Et elle se précipite,” ajoute-t-elle. Une autre propriétaire parisienne affirme que lorsque son chien fait un “saut bondissant”, c’est “un signe qu’elle est vraiment très heureuse.”
Et puis, il y a ces animaux capables de lire nos émotions. C’est le cas, par exemple, des poneys. Dans un centre de recherche près de Tours, Nuage, comme des dizaines d’autres, regarde plusieurs fois par an des vidéos où des chercheurs affichent toutes sortes d’émotions humaines, allant de la tristesse à la colère, en passant par la joie et la peur. “Par exemple, lorsque nous leur montrons des films de personnes heureuses, nous constatons que leur rythme cardiaque augmente légèrement. Et si nous leur montrons un visage triste, leur rythme cardiaque diminue. C’est assez frappant, car nous avons besoin de mener des études scientifiques pour détecter leurs expressions faciales liées à leurs émotions. Alors qu’eux, relativement spontanément, parviennent à détecter la plupart de nos émotions,” souligne Léa Lansade, directrice de recherche à l’INRAE.
Cette étude, réalisée sur sept ans, a permis aux chercheurs de mieux comprendre le comportement des chevaux et de déchiffrer leurs expressions. “Par exemple, pour une émotion négative, elle a les oreilles en arrière, tandis que pour un événement positif à venir, elle a les oreilles plus en avant,” décrit Romane Phelipon, doctorante en éthologie. Car le piège consiste à projeter nos émotions et nos expressions sur les leurs. Comme ce rayon de lumière qui est devenu viral sur les réseaux sociaux. Nous pensions qu’il riait, alors qu’en réalité, il souffrait. C’est tout l’objectif de la recherche : apprendre à décoder les animaux pour mieux les respecter.