Pierre Moscovici, president of the High Council for Public Finances, calls for improved economic forecasts, citing their inaccuracies that contributed to an unprecedented public deficit. He suggests the HCFP take responsibility for these projections to prevent future errors. With a commission investigating the growing deficit, he points to the UK’s Office for Budget Responsibility as a model. A meeting is planned for spring to propose solutions, coinciding with critical reports on public finances.
Une Réflexion sur les Prévisions Économiques
Une idée iconoclaste émerge dans l’esprit de Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des Finances Publiques (HCFP), préoccupé par des prévisions économiques mal évaluées qui ont conduit à un déficit public sans précédent cette année. Il souhaiterait que cet organe prenne en charge ces prévisions.
La mission du HCFP, constitué de magistrats de la Cour des Comptes, d’économistes et du directeur de l’INSEE, est d’« évaluer le réalisme » des prévisions de croissance, de revenus ou de dépenses sur lesquelles le gouvernement fonde ses budgets et ses engagements. Moscovici a souligné que les prévisions sont souvent jugées « trop optimistes », résultant d’un « jeu de ping-pong entre l’administration et la politique ».
Un Diagnostic sur les Prévisions de Revenus
Le cas du taux de croissance pour 2024, fixé initialement à +1,4% et prévu à +1,1%, illustre ce problème, tout comme les revenus, initialement estimés à 41,5 milliards d’euros de plus que ce qu’ils seront réellement. « Notre machine de prévision des revenus est en partie cassée », a déclaré Moscovici devant la Commission des Affaires Sociales du Sénat.
Une commission d’enquête à l’Assemblée nationale devra examiner comment un déficit public pour 2024, annoncé à 4,4% du PIB, pourrait finalement atteindre 6,1%. Moscovici a insisté sur la nécessité de comprendre les événements, non pas pour attribuer des responsabilités, mais pour éviter que les erreurs identifiées ne se reproduisent.
Pour l’heure, il reste encore « un peu de mystère » sur les mécanismes ayant conduit à ce résultat. Moscovici propose de « se pencher sur des solutions » une fois ces mécanismes connus. Sa proposition de confier les prévisions à une institution indépendante, comme le HCFP, pourrait représenter un changement radical dans la culture administrative actuelle.
Il cite l’exemple du Royaume-Uni, où les prévisions sont confiées à l’Office for Budget Responsibility (OBR). La Direction Générale du Trésor a également reconnu que les crises successives de 2020 à 2023 avaient peut-être affaibli la performance des modèles de prévision de la croissance française à court terme.
Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a promis de convoquer un comité scientifique pour évaluer ces modèles. Moscovici attend avec impatience son audition par la commission d’enquête de l’Assemblée afin de développer davantage sa suggestion.
À partir de jeudi, d’anciens occupants de Bercy seront interrogés par le Sénat sur la situation des finances publiques. Cela inclut Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, qui répondront aux questions sur les dérapages des finances publiques. Les anciens premiers ministres, Élisabeth Borne et Gabriel Attal, feront également face aux questions du Sénat dans les jours à venir.
Moscovici prévoit une réunion « au début du printemps » pour proposer des solutions, coïncidant ainsi avec les résultats de la commission d’enquête et la publication du rapport de la Cour des Comptes sur l’exécution de la loi de finances 2024, qui s’annonce sévère.