Posted at 7:00 a.m.
Before embarking on cinema, Louis Godbout taught philosophy for fifteen years. For a long time now, whoever signed the script for Coda (Claude Lalonde) and co-signed that ofA revision (Catherine Therrien) also plays golf. His passion for what he sees as an ideal setting for studying his contemporaries has already inspired him to write an essay: Golf – Philosophical journey.
« Je suis un golfeur, mais je suis aussi un traître ! lance-t-il en riant. Je me tourne moi-même en dérision quand je joue une partie. Sur un terrain de golf, ça vire tellement à l’obsession que j’ai chaque fois l’impression de vivre quatre heures de mort cérébrale. Ce sport-là est un peu une névrose. Le contraste est immense entre le décorum, les règlements très stricts qui le régissent, et ce qui se passe réellement sur le terrain. Tout le monde sacre, tout le monde triche. Il y a là quelque chose d’intéressant sur le plan psychologique. »
Sous le vernis des apparences
Après Mont Foster, le premier long métrage dont il signe également la réalisation, Louis Godbout a eu envie d’écrire une comédie grinçante. Pour ce faire, il a emprunté le modèle classique du huis clos au cours duquel le vernis des apparences s’efface progressivement pour mieux céder la place aux aspects les plus vils de l’âme humaine.
« J’avoue avoir été motivé par une envie de cynisme », précise le cinéaste.
J’ai voulu prendre le contrepied du climat actuel, où tout est très sérieux, où l’exigence est très forte sur le plan éthique, où la bonne conscience est partout. Même si le ton reste plutôt léger, j’ai souhaité faire un film un peu malicieux, qui comporte une dimension plus sombre.
Louis Godbout
Cette dimension plus sombre est notamment évoquée dans une discussion qu’ont les joueurs sur le terrain à propos du traitement des aînés dans les maisons de retraite. Les tricheurs ayant été tourné il y a exactement deux ans à Bromont, quelques mois après le début de la pandémie, l’écho de cet aspect du récit se fait entendre encore plus fort. L’histoire est ainsi construite autour d’une ronde de golf à laquelle participent Hubert (Benoît Gouin), psychiatre de profession, sa conjointe Florence (Christine Beaulieu) et leur ami intime André (Steve Laplante), aussi partenaire d’affaires d’Hubert. L’atmosphère bon enfant se dégrade après l’arrivée de Michel (Alexandre Goyette), un golfeur solitaire inconnu, mâle alpha invité spontanément par Florence à se joindre au trio. Et dont les questions ont le don d’aller gratter là où ça fait mal…
Un ton original
Pour Christine Beaulieu, qui se fond à merveille dans un personnage pince-sans-rire que rien ne semble atteindre, la tonalité particulière du scénario était déjà séduisante, mais sa rencontre avec le cinéaste a été encore plus déterminante.
« Je ne connaissais pas du tout Louis Godbout, explique l’actrice à La Presse. Comme j’ai beaucoup aimé Mont Foster, j’ai appelé mon ami Patrick [Hivon, l’une des vedettes du précédent film] to talk to me about Louis. Everything he told me is true: Louis is a really interesting guy and I was thrilled when we met. The second — and even the third — degree of his screenplay made me laugh a lot. He knows how to highlight the great paradoxes of human nature. Golf being probably one of the sports that gets played the most in the head, no wonder a philosopher is interested in it! I really had a lot of fun playing Florence, especially in a film where you feel an original tone. »
Human things…
For Louis Godbout, cinema is indeed another way of studying the human race, through an art whose practice is fascinating, but even more demanding than anything he has been able to do in the past.
“By turning to cinema, I discovered that in philosophy, I only used part of my brain,” he says. Added to the psychological dimension are the affective and aesthetic dimensions. We summon the music, the visual, the dialogues, we work with human beings and not with concepts. When you write a screenplay, you realize that you have to go down paths you don’t always want to go, by opening doors that were previously closed. Since I’ve been making films, I’ve learned a lot about people. And also about myself. »
The cheaters hits theaters August 12.