(Jérusalem) Des violences ont éclaté vendredi dans l’enceinte d’un hôpital à Jérusalem à la sortie du cercueil de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, où la police israélienne a dispersé une foule brandissant des drapeaux palestiniens, selon des journalistes de l’AFP sur place et des médias locaux.
Publié à 7h46
Mis à jour à 9h21
Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil de la reporter de la télévision du Qatar Al Jazeera, tuée mercredi lors d’un raid israélien en Cisjordanie occupée, manquer de tomber au sol alors que des policiers israéliens dispersent la foule.
Les forces israéliennes ont fait irruption dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par l’État hébreu.
En vidéo : le cercueil de la journaliste Shireen Abu Akleh arrive à l’église
« Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu », a déclaré dans un mégaphone un policier israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police.
Selon elle, « des centaines de personnes » se sont rassemblées à l’hôpital et des pierres ont été jetées en direction de la police qui a été « obligée d’utiliser des moyens de dispersion antiémeute ».
« De brutales forces spéciales israéliennes attaquent le cortège funèbre de Shireen Abou Akleh sortant de l’hôpital Saint-Joseph », a dénoncé sur Twitter Hanane Achraoui, une ancienne ténor de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
« L’inhumanité d’Israël s’affiche en grand », a-t-elle affirmé.
Le cercueil de Shireen Abu Akleh a finalement été transporté vers la vieille ville où est célébrée une messe dans une église, avant l’inhumation dans un cimetière à proximité.
Le décès de cette reporter, icône du journalisme palestinien, a suscité une vague d’émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux États-Unis.
Palestinienne chrétienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, la journaliste a été tuée d’une balle dans la tête alors qu’elle couvrait une opération israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.
Israël, après avoir dit qu’elle avait « probablement » succombé à un tir palestinien, a affirmé ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats. L’Autorité palestinienne, Al Jazeera et le gouvernement qatari ont accusé l’armée israélienne de l’avoir tuée.
L’origine du tir pas déterminée
L’armée israélienne a indiqué vendredi qu’il n’était pas possible de déterminer dans l’immédiat l’origine du tir ayant tué la journaliste palestino-américaine, Shireen Abu Akleh, lors d’un raid israélien en Cisjordanie, d’après les résultats préliminaires de son enquête.
La reporter d’Al Jazeera couvrait mercredi une opération militaire israélienne dans le camp de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, quand elle a été tuée par une balle à la tête. Elle portait un gilet pare-balles portant l’inscription « presse » et un casque de reportage.
« La conclusion du rapport préliminaire est qu’il n’est pas possible de déterminer la source du tir qui a touché et tué la reporter », dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, a déclaré l’armée dans un communiqué.
« L’enquête montre qu’il y a deux possibilités pour l’origine du tir l’ayant tuée », selon l’armée.
La première option est celle d’un « tir nourri d’hommes armés palestiniens [en direction des forces militaires israéliennes]while hundreds of bullets were fired from several places,” said the source.
“The other option is that during the shooting, one of the soldiers [israélien] fired a few bullets from a jeep using a telescopic sight towards a terrorist who was shooting at his vehicle”, indicated the army, for which it is “possible that the journalist who was standing near the terrorist […] was affected”.
On Wednesday, Israel, after saying that the journalist had “probably” succumbed to Palestinian fire, said it did not rule out that the bullet was fired by its soldiers.
The Israeli army said it would continue the investigation with all available means but regretted the absence of key elements that could determine the origin of the shooting.
The Israeli authorities are demanding that the bullet that was fatal to the journalist be given to them in order to carry out a ballistic examination. The Jewish state has proposed that Palestinian and American experts be present during this examination.
“Receiving the bullet for a professional ballistic examination could decide between these two options,” the army said.