French customs dogs, like Pavot the Labrador, are trained not only to detect drugs but also to find large sums of cash. Recent operations revealed hidden money linked to illegal activities, with customs agents conducting rigorous checks, especially at tolls. Online, customs investigators track illicit financial exchanges on the Dark Web, aiming to uncover criminal operations. With a notable increase in confiscated funds, the fight against money laundering continues to evolve, requiring ongoing training for agents.
Les chiens renifleurs des douanes françaises ne se contentent pas de détecter des drogues. Pavot, un jeune Labrador suivi par un reportage, est spécialisé dans la recherche de grosses sommes d’argent. Sa mission du jour consiste à inspecter les bagages des passagers d’un bus de transport. ‘Il est entraîné pour détecter l’odeur du papier et de l’encre. Il peut repérer facilement les billets de banque‘, explique son maître, dont le visage est dissimulé pour des raisons de sécurité. Bien que cette fois-ci, rien n’ait été signalé, ce n’est pas toujours le cas.
Au début de la semaine, la police de l’Office anti-drogue (Ofast) a découvert 1,2 million d’euros cachés dans un véhicule à Marseille. Dans de telles situations, l’argent peut être dissimulé dans le moteur, dans les portes ou dans l’accoudoir central, comme le montrent les images d’une saisie antérieure. Ce sont des fonds illégaux issus de trafic que les criminels cherchent à blanchir. Depuis 2015, les douanes françaises forment des chiens renifleurs pour repérer les billets et suivre ces transactions frauduleuses.
Des contrôles rigoureux aux péages
Au péage de Saint-Avold, en Moselle, les agents des douanes effectuent régulièrement des contrôles. ‘Nous sommes sur l’axe entre la région parisienne, la région lyonnaise et l’Allemagne‘, déclare l’inspecteur des douanes Sébastien Faure. ‘Presque tous les trafics génèrent de l’argent liquide. Les trafiquants, s’ils veulent pouvoir l’utiliser sans problème, doivent le convertir‘, ajoute-t-il. Pour blanchir cet argent sale, certains trafiquants se rendent en Allemagne pour acheter des voitures qu’ils revendent ensuite en France. Cependant, ces opérations de blanchiment se déroulent également en ligne.
Surveillance en ligne : une lutte constante
24 heures sur 24, les enquêteurs 2.0 des douanes françaises surveillent les échanges d’argent illicites sur Internet. Leur terrain de chasse est le Dark Net, un réseau clandestin où sont hébergées des plateformes de vente de drogues, d’armes, et plus encore. ‘Ils vendent dans le monde entier, mais notamment en France‘, précise un enquêteur. Pour blanchir leur argent, ces criminels peuvent payer des biens directement en cryptomonnaie ou convertir cet argent virtuel via des plateformes d’échange.
Les enquêteurs des douanes s’attachent à examiner de près ce type d’activité en ligne. ‘Sur le web comme dans la vie réelle, un fraudeur finit généralement par commettre une erreur‘, explique un agent. L’erreur provient souvent des logiciels utilisés par les trafiquants pour dissimuler leur adresse IP. Cependant, comme tout logiciel, celui-ci peut parfois être défaillant. Les enquêteurs parviennent alors à localiser l’adresse de l’infracteur et à l’identifier.
Ces enquêtes peuvent prendre de quelques jours à plusieurs années. ‘Nous pouvons avoir un blanchiment de 20 000 euros pour un petit trafic, ou saisir plusieurs millions d’euros dans une seule affaire, lorsque nous faisons face à une organisation criminelle beaucoup plus puissante‘, ajoute l’agent. Toutefois, les criminels font preuve d’une imagination toujours plus grande.
‘Nous devons investir dans la formation des agents, car ces phénomènes évoluent constamment. Dès que les agents sont formés à une méthode ou à un outil, ils deviennent rapidement obsolètes‘, explique Sébastien Tiran, directeur de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). L’année 2024 pourrait s’annoncer exceptionnelle en termes de saisies, avec déjà 175 millions d’euros provenant de trafics illicites détectés par les agents des douanes, soit 12 millions de plus que l’année précédente.