(Anaheim) Plusieurs centaines de salariés de Disneyland ont manifesté mercredi près de Los Angeles pour réclamer de meilleurs salaires et dénoncer des pratiques antisyndicales de la part du groupe, un conflit social qui menace de provoquer une vaste grève au sein du parc d’attractions.
Ce rassemblement était organisé par les syndicats du parc californien, qui représentent 14 000 salariés et organisent un vote vendredi pour se prononcer sur une éventuelle grève.
Aux abords du parc à Anaheim, en banlieue de Los Angeles, les manifestants – dont certains étaient en tenue de travail Indiana Jones ou de la Guerre des étoiles – brandissaient des pancartes « Mickey voudrait un salaire équitable » et « Disney, ne joue pas le méchant », a constaté un photojournaliste de l’AFP.
« Disney va investir deux milliards de dollars américains dans son parc, mais refuse de payer un salaire décent à ses employés », pouvait-on lire sur un t-shirt.
Le groupe est en négociation depuis avril avec les syndicats de son parc californien, pour renouveler la convention collective des milliers de comédiens, serveurs et autres femmes de ménage qui font tourner cette usine à rêves, créée il y a pile 69 ans.
Ces pourparlers n’ont pour l’instant rien donné, et les syndicats accusent désormais le groupe d’intimider les salariés, ce qui a provoqué l’ouverture d’une enquête par l’inspection américaine du travail, le NLRB.
Ils affirment notamment que plus de 500 employés ont fait l’objet de réprimandes, de surveillance et de menaces disciplinaires pour avoir porté une épinglette syndicale, représentant un gant à l’effigie de Mickey Mouse levé en forme de poing.
Parmi les manifestants, Ginny Cristales a témoigné de ces pratiques.
« La semaine dernière, j’ai vu un cadre dire à une des hôtesses de retirer le badge, et il lui a dit que ce serait inscrit sur sa fiche », a raconté cette employée d’une boutique du parc à l’AFP par téléphone. « Elle était stressée et elle avait peur ».
À 44 ans, dont cinq passés à travailler pour le parc, Mme Cristales dit gagner environ 2800 dollars par mois. Une somme qui ne couvre pas le loyer familial de cette mère de quatre enfants, fixé à 3200 dollars mensuels.
Avec l’inflation très marquée aux États-Unis ces dernières années, « nous avons été forcés de faire beaucoup de choix avec mon mari », reprend-elle. « Nous préparons nos repas du midi à la maison et nous mangeons plus de pâtes. »
« Nous méritons des salaires justes », s’indigne-t-elle. « La grève est notre dernier recours et nous ne voulons pas en arriver là. Mais si Disney n’obtempère pas, nous sommes tous prêts. »
Si les salariés votent en faveur d’une grève vendredi, les syndicats décideront ensuite de ses modalités et de sa durée.
Mercredi, Disney s’est dit « déterminé » à maintenir les prochaines négociations avec les syndicats, qui doivent avoir lieu lundi et mardi la semaine prochaine, pour « parvenir à un accord […] which places Disneyland Resort in a position for growth and job creation.”
After the strike by actors and writers that paralyzed Hollywood last year, a large-scale social movement at Disney would be historic. Employees at its California theme park have not gone on strike since 1984, according to the Los Angeles Times.