Posted at 7:00 a.m.
Born first of all from a questioning about the absence of films frankly dealing with sexuality in Quebec cinema, A summer like this then evolved into a more ambitious project. For his 14e feature film, Denis Côté “armored” himself with female gazes throughout the process, from writing to filming, in order to offer a warm work that does not involve any moral judgment, where female sexuality is explored in a direct, without any form of eroticization.
Larissa Corriveau, Laure Giappiconi and Aude Mathieu embody three “hypersexual” young women who, for 26 days in a remote place in the Laurentians, participate in a form of workshop under the quiet supervision of two professionals (Anne Ratte-Polle and Samir Guesmi ).
Q. Est-ce que l’accueil qu’obtient Un été comme ça depuis la présentation à la Berlinale ressemble à ce que tu attendais ?
J’y vois presque un petit laboratoire social. Depuis le début, je suis curieux de la réaction des gens. Si je prends la période allant de la Berlinale jusqu’à mon tout récent voyage en Europe, où je suis allé présenter le film dans trois pays aux sensibilités différentes, je peux maintenant avoir une meilleure idée. L’échantillon est intéressant en tout cas.
Qu’est-ce que ça te dit ?
Que la réaction des femmes est quasi unanimement positive, et ça, j’en suis vraiment très heureux. Je ne le dis pas de façon désinvolte, mais plutôt parce qu’il ne m’était encore jamais arrivé auparavant, pour aucun de mes films précédents, de recevoir sur Instagram le message d’une inconnue d’Uruguay ou de Pologne qui me remercie en trois paragraphes.
Dans les séances de questions-réponses organisées après les projections, les spectatrices s’expriment en très grande majorité. C’est à elles que le film parle.
Denis Côté, réalisateur
Et que disent les hommes ?
Rien. C’est très mystérieux. Il y a un silence étrange de la part des hommes hétéros. Ils ne parlent pas lors des échanges après les projections, ne cherchent pas à me parler individuellement ensuite, et il s’adonne que les plus mauvaises critiques publiées en France ont été écrites par des hommes. Que dois-je en penser ? Est-ce parce qu’ils ne savent pas comment entrer en conversation avec le film ? Ou est-ce qu’il ne leur parle tout simplement pas parce que trop « féminin » ? Peut-être se gardent-ils aussi une petite gêne très 2022 ? Je ne sais pas. Les membres de la communauté LGBTQ+, eux, trouvent le film super. Ça, ça me plaît. Après, les sensibilités culturelles entrent évidemment en ligne de compte.
C’est-à-dire ?
En faisant la tournée des festivals, je me suis rendu compte que du côté des pays anglo-saxons et des pays scandinaves, c’était carrément silence radio. En revanche, tous les pays d’Amérique du Sud ont voulu présenter le film. En Europe centrale et en Europe de l’Est, c’est aussi dans le tapis. Je ne veux pas faire de généralités, mais il y a des sensibilités culturelles par rapport à l’époque dans laquelle on vit et le sujet du film. Il est certain qu’au départ, quand j’ai commencé à réfléchir à ce que pourrait être Un été comme ça, il y avait un petit côté « défi » à relever.
Par rapport au fait qu’un cinéaste de 48 ans, blanc, hétérosexuel et conscient de ses privilèges [c’est ce que Denis Côté a affirmé en conférence de presse à Berlin] talking about female sexuality?
No, it has nothing to do with it. An artist will always have the right to be interested in the other. But there was still the question of how. Before writing a single line, I wondered what people were going to say about it, or who was going to attack me and why. I didn’t see any desire for provocation in it, but I wanted to prove that it was possible to make a film like this in a respectful and benevolent way.
Did you expect a controversy?
We live in a time when you have to show your cards, that is to say, you have to know who the filmmaker is before watching his film. But I like to play this game. I welcome conversation, debate. I note, however, thatA summer like this is neither shocking nor controversial. Of course, I heard phrases implying the “courage” that I would have had. I would be a bit sad to think that we could find it brave for a man to make a film about women.
A summer like this hits theaters August 19.