Florent Emilio-Siri, a versatile filmmaker, began his career in 1998 with “Une Minute de Silence.” He gained recognition in Hollywood after Bruce Willis admired his film “Hornet’s Nest.” Despite receiving tempting offers for major projects like “Fast & Furious,” Emilio-Siri opted for creative integrity, collaborating with Willis on the thriller “Hostage.” He also shares his near-miss with directing “Collateral,” which ultimately went to Michael Mann, highlighting the challenges and unpredictability of Hollywood.
Florent Emilio-Siri: Une Carrière Éclectique
En 1998, Florent Emilio-Siri a fait ses débuts dans le monde du cinéma avec son premier long-métrage, Une Minute de Silence. Cette œuvre raconte l’histoire d’une amitié entre un mineur polonais, interprété par Benoît Magimel, et son collègue italien, joué par Bruno Putzulu. Le film a remporté des prix lors des Festivals de Namur et de Belfort, et a valu à son auteur le Prix Cyril Collard.
Des Rencontres Inattendues à Hollywood
Le réalisateur explore divers genres, allant du drame au biopic musical, en passant par le film d’action. Dans un entretien franc accordé à la revue Les Années Laser en décembre, il évoque les hauts et les bas de sa carrière. C’est l’occasion pour lui de partager son expérience avec Bruce Willis, qui l’a contacté après avoir visionné son film Hornet’s Nest, sorti en France en 2002 et qui a attiré plus de 360 000 spectateurs.
« Bonjour Florent, c’est Bruce Willis ! » se souvient-il. Bien que le film n’ait pas connu un grand succès en France, il a été très bien reçu au Marché du Film Américain. Des agents ont commencé à s’intéresser à lui pour le représenter aux États-Unis, et un jour, il a reçu un message vocal qu’il a soigneusement conservé : « Bonjour Florent, c’est Bruce Willis, j’ai adoré Hornet’s Nest, et si tu viens à Los Angeles, j’aimerais beaucoup te rencontrer. »
Il se rend donc à Los Angeles, où de nombreuses offres affluent pour le réalisateur. Cependant, il choisit de les décliner. « J’ai été contacté pour Fast & Furious et xXx, mais je n’étais pas intéressé. Michael Douglas m’a proposé The Sentinel, mais le studio ne voulait pas me confier un film à 50 millions de dollars. J’ai aussi refusé l’offre de John Woo de réaliser un remake de Le Cercle Rouge, car c’est un chef-d’œuvre intouchable. En fin de compte, j’ai revu Bruce Willis, qui m’a promis de m’appeler s’il avait quelque chose pour moi. »
Bruce Willis tient sa promesse et propose à Florent Emilio-Siri le script du thriller Hostage, après le départ du réalisateur initial, Paul McGuigan. « Le problème, c’est que je trouve le script très mauvais. Je lui ai exprimé mes réserves et nous avons retravaillé le scénario ensemble. Il a utilisé tout son pouvoir pour le proposer à un autre studio, car Paramount ne voulait pas de moi à la réalisation. […] J’avais carte blanche pour le tournage, sauf pour quelques scènes jugées trop ‘émotionnelles’ que j’ai supprimées après les projections tests. »
Alors que d’autres jeunes réalisateurs français auraient pu être intimidé par la stature de Bruce Willis, Florent Emilio-Siri souligne que ce qui l’impressionne vraiment, ce sont ceux qui travaillent dur dans leur mine de charbon. Un bel hommage à Willis, qui est également le producteur du film.
Florent Emilio-Siri partage également une anecdote étonnante : il était initialement prévu qu’il réalise Collateral. « On ne me proposait que des blockbusters d’action peu excitants, » raconte-t-il de ses deux années passées aux États-Unis. « Sauf pour Collateral, que Michael Mann et Tom Cruise ont décidé de faire ensemble le même jour que la réunion où le film devait m’être confié. » Bien que le film soit considéré comme un sommet pour Michael Mann et l’un des plus grands rôles de Cruise, on ne peut s’empêcher d’éprouver un certain regret pour Florent Emilio-Siri. Hollywood peut être impitoyable.