Assembly Denies 2025 Budget Proposal, Government Seeks Senate Support

The 2025 budget proposal was rejected by the Assembly, primarily due to votes from the ruling coalition and the National Rally, allowing the government to approach a more favorable Senate. The rejection included the revenue section, delaying the entire financial bill. Amendments from the New Popular Front aimed at taxing wealth and profits. The government will now seek support from the right-leaning Senate while navigating potential challenges from the opposition, including a possible censure motion.

Le Projet de Budget 2025 Rejeté par l’Assemblée

Les efforts de la gauche n’ont pas suffi : la version “compatible NFP” du projet de budget 2025 a été rejetée mardi par l’Assemblée, notamment grâce aux votes de la coalition gouvernementale et du Rassemblement National. Cette décision permet désormais à l’exécutif d’envoyer son texte à un Sénat dont la composition lui est plus favorable.

Dans ce scénario inversé, les députés ont rejeté, par 362 voix contre 192, la partie “recettes” de ce projet de loi de finances (PLF), ce qui entraîne le report de l’ensemble du texte. Cela s’est produit malgré le fait que la partie “dépenses,” sur laquelle le gouvernement espère réaliser la majeure partie de ses “60 milliards d’euros d’économies,” n’a pas été examinée dans l’hémicycle. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a exprimé après le vote une “forme de désolation,” tout en saluant le rejet d’un “matraquage fiscal.”

Les Modifications Proposées par le Nouveau Front Populaire

Les modifications très larges apportées par le Nouveau Front Populaire ont accompagné le projet de loi de finances (PLF) avec de nouvelles taxes sur les superprofits, les superdividendes, les rachats d’actions, la richesse des milliardaires, ainsi que sur les “grandes entreprises numériques.” Selon les mots du président de la commission des finances de LFI, Éric Coquerel, le texte est devenu “compatible NFP,” avec un “solde net de recettes créées de 58 milliards d’euros” visant principalement les plus riches. Le gouvernement a, de son côté, pointé du doigt une “surdose fiscale,” estimée à “35 milliards d’euros,” qui ne devrait épargner personne.

Le rapporteur général du budget, Charles de Courson (groupe centriste Liot), a jugé que de nombreuses mesures votées étaient inconstitutionnelles, incompatibles avec le droit européen, ou mal rédigées, estimant que cela aggraverait les revenus de l’État. Dans un coup de maître orchestré par le Rassemblement National, l’article prévoyant les prélèvements pour la contribution de la France à l’Union européenne a également été supprimé. Néanmoins, le groupe dirigé par Marine Le Pen a voté contre ce texte, le député RN Matthias Renault accusant le gouvernement et ses soutiens d’avoir “délibérément permis à la gauche d’augmenter les impôts à l’absurde, jusqu’à l’asphyxie fiscale.”

“Démocratiquement, cela pose un problème,” a déclaré le macroniste David Amiel. “Après des semaines d’absentéisme, les députés macrono-Wauquiez sont donc revenus pour ajouter leurs voix à l’extrême droite afin de voter contre le budget de la France,” a rétorqué le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Le vote de mardi, bien que complexe, a un effet clair : le gouvernement pourra se tourner vers le Sénat, dominé par la droite et le centre, pour travailler sur son texte avec une majorité plus bienveillante. “Démocratiquement, cela pose un problème,” reconnaît un ministre de droite. “Mais la démocratie consiste-t-elle à faire fonctionner l’ensemble de la représentation parlementaire (…) ou à avoir un budget pour gérer le pays ? Un budget est nécessaire.”

Avant de se diriger vers la chambre haute, l’exécutif a cependant multiplié les gestes envers sa fragile coalition à l’Assemblée. Au groupe Les Républicains (LR), il a annoncé que les retraites, qui devaient être gelées, “seraient effectivement revalorisées au 1er janvier” mais seulement de la moitié de l’inflation, et qu’il était prêt à introduire une clause de révision pour surveiller les effets d’une augmentation de l’impôt sur l’électricité. Au groupe Horizons, il a proposé de travailler sur leur proposition de “prestation sociale unique.”

Concernant le MoDem, il a annoncé que sa proposition de rendre l’impôt sur les hauts revenus permanent pourrait être retenue, au moins jusqu’à ce que le déficit soit réduit à “par exemple” 4%, selon Laurent Saint-Martin. Ce dernier a également annoncé un compromis qui pourrait être atteint dans les “jours à venir” pour limiter la réduction des allègements de contributions pour les entreprises, un marqueur macroniste.

Alors que le Sénat s’apprête à prendre les rênes, le gouvernement n’a pas encore fini avec l’Assemblée. Son projet de loi de finances, s’il est adopté dans la chambre haute, devra ensuite passer par une commission mixte et un vote final dans chaque chambre, probablement avec un 49.3 à l’Assemblée nationale. La gauche a déjà prévu de réagir avec une motion de censure risquée contre le gouvernement.

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