A family in the forest

Once upon a time, there was a small Belgian family who decided to drop everything to come and live here, in Gaspésie. Literally in the forest, in quasi-autonomy. And obviously, yes, it does.

Posted at 7:00 a.m.

Silvia Galipeau

Silvia Galipeau
The Press

They made their bread long before it was fashionable. Grow their carrots, eat their eggs and baptize their calves. Ah yes, and built their house, too. For 15 years now. Hard to find a better title: The forest familylaunched in world premiere at the Vues sur mer festival last week (where the documentary won the audience award), tells exactly all that, the daily life, Polaroid version, of this unique family, made up of two more than resourceful parents (Gérard Mathar and Catherine Jacob) and their three (big) children (Côme, Ossyane and Jonas, teenagers and young adults).




Autosuffisante

De la cueillette des champignons à l’abattage du veau (Hirondelle) en passant par la mise bas de la vache et le barattage du beurre, tout y passe. En douceur. Quoique sans temps mort. Avec, au passage, bien des réflexions sur cette vie hors norme et hors du temps, quoique pas totalement non plus.

« C’est une famille autosuffisante, mais moderne », nuance la réalisatrice Laura Rietveld (Le rêve d’Okpik, son premier documentaire, lui a valu le prix Œuvre de la relève à Montréal du CALQ, en 2015). « Ils ont de l’électricité, des laptops, et ils achètent du chocolat. Et ils ont envoyé leurs enfants à l’école », dit-elle.


PHOTO ALEX MARGINEAU, FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Laura Rietveld, réalisatrice

Le fait que ce soit une famille autosuffisante et néanmoins moderne les rend extrêmement intéressants, et peut-être plus pertinents.

Laura Rietveld, réalisatrice

C’est ainsi qu’on les voit regarder un match de soccer en ligne, et l’image suivante, débiter leur viande. Le tout sans sourciller. Une absence de transition qui en dit long.

On ne saura pas exactement dans quel contexte ils sont arrivés ici ni comment ils ont lancé ce « projet de famille » unique. Ou seulement par bribes : « trop de contraintes administratives » en Belgique, « parce que la Gaspésie, c’est magnifique », etc. C’est que le récit n’est pas chronologique (le père ne raconte son arrivée ici et l’achat de cette terre dans la péninsule gaspésienne qu’au bout d’une bonne heure du film), mais plutôt impressionniste : « Je voulais vraiment transporter le spectateur dans l’expérience de cette vie dans la nature au quotidien, poursuit la réalisatrice, qu’on ressente la nature, et le cycle de la vie. »


PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Catherine Jacob a appris à faire du beurre en observant sa grand-mère.

Et c’est voulu : « On parle beaucoup de la crise climatique », poursuit celle qui a elle-même quitté Montréal pour la campagne après avoir rencontré la famille. « Il y a beaucoup de fatigue, les gens se sentent dépassés, ne savent pas quoi faire. Moi, je pense que le changement peut venir beaucoup de l’appréciation et de l’inspiration. Et j’espère que mon film apportera cette inspiration. »

De l’importance d’outiller ses enfants

Au fil des saisons, et des innombrables tâches, le film donne également la parole aux trois enfants du couple, qui racontent ici leur quotidien peu « monotone », c’est le moins qu’on puisse dire. À preuve : « Je ne sais plus à quel âge j’ai eu une tronçonneuse ! », dira l’un. « Ils n’ont pas la même définition de relaxer que nous », ajoutera un autre. Mais surtout différent : ici, pas trop de temps d’écran, disons. Mais plusieurs responsabilités importantes. « Il faut voir aux animaux. » « Ma famille est vraiment différente… »


PHOTO A. MARGINEANU, FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Gérard Mathar et Catherine Jacob ont construit une deuxième maison de toutes pièces. Qui sait : un des trois enfants viendra peut-être un jour s’y installer…

Si l’un étudie ces jours-ci l’histoire à l’Université Laval, le deuxième l’agriculture au cégep et le troisième poursuit son secondaire, que feront-ils plus tard ? « Ce n’est pas de mes affaires ! », répond leur père. « Ils font ce qu’ils veulent, mais moi, je fais le maximum pour les outiller. » Il a aussi construit avec sa femme une deuxième maison (en partant de rien, avec du bois de forêt, et beaucoup d’amour, et ça paraît), si jamais l’envie leur vient un jour de s’y installer…

Gérard Mathar le sait, il le dit dans le film et le répète gentiment en entrevue : « Ils me trouvent chiant ! » Mais c’est pour « une bonne cause […] and they’ll end up understanding.” His goal has always been the same: “I do my best to equip them,” he repeats. […] We agree that the world is not doing very well. I don’t feel like it’s going to get better. Everyone feels the discomfort. Me, I’m not waiting for the solution to come from the governments…” Moreover, he concludes on the phone: “How is it possible that at school, we don’t teach the basics of gardening? »

The forest familyproduced by Les Films du 3 mars and Catbird Productions, hits theaters this Friday.


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