The EPR at Flamanville is set to connect to France’s electrical grid after a 12-year delay, enhancing electricity production. While immediate effects on consumer bills may be minimal, long-term benefits include stabilizing prices and bolstering national energy security. Historically, France has been a major electricity exporter, and Flamanville’s operations are expected to improve the country’s trade balance. The nuclear plant will also help mitigate future energy shortages, especially as other fossil fuel sources are phased out.
Le Grand Jour pour l’EPR de Flamanville
Nous y sommes enfin : le moment tant attendu pour l’EPR de Flamanville (Manche) est arrivé. Après un retard de 12 ans, ce réacteur nucléaire de nouvelle génération est sur le point de se connecter au réseau électrique durant la nuit du 20 au 21 décembre, renforçant ainsi la production d’électricité en France. Mais quelles répercussions cela aura-t-il sur les factures des Français ? Ludovic Dupin, expert à la Société Française de l’Énergie Nucléaire, a partagé son point de vue.
Impact sur les factures d’électricité
Ludovic Dupin : Non, pas nécessairement. À court terme, il n’y a pas de lien direct. L’EPR de Flamanville 3 aurait pu influer sur les tarifs s’il y avait eu des tensions significatives sur le marché électrique européen. Actuellement, ce n’est pas le cas, donc la situation ne changera pas immédiatement.
Cependant, à long terme, cela garantit des prix bas. Par exemple, en 2022, nous avons connu une crise énergétique. L’absence de ressources suffisantes a entraîné une flambée des prix. Si l’EPR de Flamanville avait été opérationnel à ce moment-là, nous aurions pu stabiliser un peu ces prix, ce qui aurait bénéficié à toute l’Europe de l’Ouest. À l’avenir, cela représente une véritable assurance d’une offre nationale massive et à faible émission de carbone.
Les bénéfices économiques de Flamanville
Historiquement, à l’exception de 2022, la France est un pays exportateur d’électricité, et même le plus grand exportateur d’Europe. Cependant, cela a diminué ces dernières années en raison de quelques problèmes rencontrés avec notre flotte nucléaire, qui a dû être partiellement arrêtée. Nous visons maintenant à produire 360 TWh d’électricité nucléaire d’ici 2035 et nous sommes sur la bonne voie pour atteindre cet objectif dès cette année.
Avec Flamanville, notre production ira encore plus loin l’année prochaine, ce qui aura un impact très positif sur la balance commerciale de la France. C’est une excellente nouvelle.
Enfin, l’hiver 2022-2023 a vu l’État demander aux Français de réduire leur consommation d’électricité pour éviter les coupures. Flamanville contribuera-t-elle à atténuer ce risque à l’avenir ?
Oui, absolument. Au cours des dernières années, nous avons fermé de nombreuses capacités de production ‘dispatchables’, telles que les centrales au charbon, ce qui est une bonne chose, car elles utilisent des combustibles fossiles. Nous avons également développé les énergies renouvelables, qui restent intermittentes. Il y a deux ans, l’Europe a été confrontée à une pénurie de moyens de production dispatchables.
Grâce à l’énergie nucléaire, nous disposerons d’un système énergétique beaucoup plus robuste. Avec l’EPR de Flamanville, nous sécurisons ce que nous appelons ‘les provisions’, réduisant ainsi le risque de pénurie.