The concept of a “préfigurateur” has emerged in French political discourse, introduced by Olivier Faure of the Socialist Party. This role would facilitate negotiations among political factions to resolve the current political deadlock following the Barnier government’s collapse. The préfigurateur would aim to establish agreements and identify potential coalition partners. Drawing parallels with Belgium’s “préformateur,” the article explores the need for effective mediation to ensure a stable government formation in France.
Le concept de préfigurateur dans le paysage politique français
Le terme “préfigurateur” est encore peu utilisé dans le vocabulaire politique français, mais il a fait son apparition lors des débats du 6 décembre, grâce à Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS. Ce dernier, reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron, a exprimé son souhait que le Président de la République désigne un “préfigurateur” chargé d’organiser les négociations entre les différentes forces politiques avant la nomination d’un nouveau Premier ministre.
Une solution pour sortir de la crise politique
Face au blocage politique et budgétaire engendré par la chute du gouvernement Barnier suite à un vote de motion de censure, l’idée du préfigurateur pourrait offrir une solution. Selon l’Opinion, cette mission consisterait à établir une sorte de “règlement de copropriété” : il s’agirait de convenir d’une méthode pour définir les points d’accord et résoudre les conflits. En effet, former une coalition est un défi complexe lorsque le chef de gouvernement est déjà absorbé par les affaires de Matignon.
Le préfigurateur pourrait, par exemple, négocier des mesures avec Les Républicains, le bloc central (Renaissance, MoDem, et Horizons), et les socialistes, en échange de leur participation au gouvernement ou de leur engagement à ne pas censurer le nouveau gouvernement pendant une période déterminée. Il aurait pour tâche d’explorer les partenaires potentiels, d’identifier les convergences, les divergences, les lignes rouges, et de faire des contre-offres pour obtenir leur soutien. La personnalité politique idéale pour ce rôle devrait posséder une vision d’ensemble, éviter d’être clivante et, si possible, ne pas aspirer à devenir Premier ministre à l’issue du processus.
Une équipe de personnalités expérimentées, encore influentes dans leur famille politique, pourrait également convenir à ce rôle. Cependant, cette approche nécessiterait du temps, probablement plusieurs jours, voire une semaine, alors que le futur gouvernement doit soumettre une “loi spéciale” au plus tard le 19 septembre.
Le concept d’intermédiation a émergé même avant la dissolution, rappelle l’Opinion. Pour élargir la majorité présidentielle, Philippe Grangeon, ancien conseiller spécial d’Emmanuel Macron, avait proposé au Président de nommer une troïka composée de trois anciens Premiers ministres : Élisabeth Borne, Bernard Cazeneuve, et Jean-Pierre Raffarin. Toutefois, Emmanuel Macron n’a pas donné suite à cette proposition.
Un ancien proche d’Emmanuel Macron, Pascal Canfin, regrette que le chef de l’État ait jusqu’à présent écarté cette option. Sur France 5, le député européen, qui a quitté l’exécutif de Renaissance le 26 septembre, a déclaré qu’il était nécessaire de suivre l’exemple d’autres démocraties européennes, comme la Belgique ou l’Espagne, en nommant un préfigurateur chargé de négocier avant la nomination d’un Premier ministre. Selon lui, “Emmanuel Macron ne l’a pas fait, c’est un peu le péché originel”.
Le rôle clé du préformateur en Belgique
En Belgique, le terme “préfigurateur” est désigné sous le nom de “préformateur” ou “formateur”. Martin Buxant, journaliste politique et économique à RTL info, a décrit ce rôle en juin dernier : “Le roi a choisi une étape intermédiaire, la pré-formation, pour ‘mouler’ certains partis qui ne sont pas prêts à former un gouvernement.” En Belgique, superviser les discussions pour la formation d’un nouveau gouvernement est un rôle délicat : une première série de négociations, lancée le 10 juillet 2024, a échoué le 22 août, plus de deux mois après les élections législatives du 9 juin.
Bart De Wever, leader du parti conservateur flamand (N-VA), avait remis son mandat de négociateur principal au roi Philippe, marquant l’échec de ses discussions avec quatre autres partis belges, qui étaient alors prêts à former une coalition gouvernementale. Le lendemain, le roi Philippe a nommé un nouveau “formateur”, un rôle généralement attribué à celui qui est attendu pour devenir Premier ministre. Depuis lors, la Belgique peine toujours à former un gouvernement fédéral.