(Paris) A bolt from the blue: the left-wing alliance of the New Popular Front came out on top in the second round of legislative elections on Sunday, ahead of the Macronists and the National Rally, whose progress has been largely contained, according to initial estimates which do not show any majority to form a government.
The cheers and outbursts of joy at Place de la République or at the socialist campaign headquarters, activists in shock and a muted atmosphere at the RN election night… When the first estimates were announced at 8 p.m., the immense surprise of this second round stunned all French people.
The “Republican front”, built between the two rounds of this election to limit the RN wave which was to sweep through the chamber of the National Assembly, therefore seems to have borne fruit, after 210 withdrawals by candidates from the presidential or left-wing camp.
With 172 to 215 deputies according to the first estimates from the Ifop and Ipsos institutes, the New Popular Front could become the leading political force in the Palais Bourbon, an increase compared to the 151 elected in 2022 under the banner of Nupes.
Autre surprise majeure : la résilience du camp macroniste, crédité de 150 à 180 députés. C’est certes 80 à 100 sièges de moins qu’il y a deux ans. Mais le pari de la dissolution lancé par Emmanuel Macron il y a un mois, au soir d’une lourde défaite aux Européennes (14,6 %), aurait pu se solder par une déroute bien plus importante.
Mélenchon demande le départ d’Attal
Le premier ministre Gabriel Attal a annoncé dimanche soir qu’il présenterait lundi matin sa démission au président Emmanuel Macron, après les élections législatives qui ont placé la gauche en tête, mais s’est dit prêt à rester à Matignon « aussi longtemps que le devoir l’exigera » dans le contexte des Jeux olympiques.
« Ce soir, la formation politique que j’ai représentée dans cette campagne […] does not have a majority. Thus, faithful to the republican tradition and in accordance with my principles, I will submit my resignation to the President of the Republic tomorrow morning,” he declared on the steps of Matignon, stressing that “no absolute majority can be led by the extremes”, understood as the National Rally and France Insoumise.
But as France “prepares to welcome the world in a few weeks” for the Olympic Games, “I will of course assume my functions for as long as duty requires,” he added.
At the RN, it is disappointment. Certainly, the party with the flame is gathering new elected representatives, with 120 to 152 deputies, against 89 in June 2022, that is to say “the most important breakthrough in its entire history”, claimed Jordan Bardella. But he sees the dream of hoisting his young 28-year-old boss to Matignon evaporate, carried by an absolute majority that seemed achievable to him on the evening of the first round. An expected victory that was to pave the way for Marine Le Pen to conquer power with a view to the 2027 presidential election.
“The alliance of dishonour and the dangerous electoral arrangements made by Emmanuel Macron and Gabriel Attal with the far-left parties are depriving the French of a policy of recovery this evening,” Mr Bardella regretted on Sunday evening.
La cheffe de file de l’extrême droite française Marine Le Pen a jugé dimanche, après des législatives qui ont placé son camp en troisième position, que sa victoire n’était « que différée », assurant que le Rassemblement national était « le premier » parti en France.
« La marée monte. Elle n’est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter. Et par conséquent, notre victoire n’est que différée », a-t-elle déclaré sur la chaîne privée TF1, ajoutant : « j’ai trop d’expérience pour être déçue par un résultat où nous doublons notre nombre de députés ».
« Notre peuple a clairement écarté la solution du pire », a pour sa part lancé le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, triomphant. « Le premier ministre (Gabriel Attal) doit s’en aller » et le NFP doit « gouverner », a-t-il ajouté.
Mais avec une alliance hétérogène allant de LFI à Place publique, avec notamment le retour à l’Assemblée de l’ancien président François Hollande, élu en Corrèze, beaucoup de questions restent en suspens sur les rapports de force à gauche.
La tripartition jette en effet la France dans le brouillard, au terme d’un scrutin qui a fortement mobilisé les électeurs avec une participation de 67 %, la plus forte depuis 1997. Car faute d’atteindre la barre de 289 députés, ou même de s’en approcher, aucun bloc ne semble en mesure de composer seul un gouvernement.
Emmanuel Macron va attendre de connaître la « structuration » de la nouvelle Assemblée pour déterminer qui il va appeler à former un gouvernement, a annoncé dimanche soir l’Élysée.
« Conformément à la tradition républicaine, il attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires », a indiqué la présidence, ajoutant qu’il ne prendrait dans ces conditions pas la parole dimanche soir.
Le chef de l’État « prend actuellement connaissance des résultats des élections législatives au rythme des remontées, circonscription par circonscription ». « Dans son rôle de garant de nos institutions, il veillera au respect du choix souverain des Français », ajoute l’Élysée.
En attendant les intenses tractations à venir, plusieurs scénarios, tous inédits sous la Ve République, se dessinent.
Coalition inédite en vue ?
Les partis de gauche et le camp macroniste trouveront-ils un improbable accord politique, après deux ans à ferrailler contre la réforme des retraites ou encore la loi immigration ?
Quelle place dans le prochain dispositif pour Jean-Luc Mélenchon, dont la suprématie à gauche pourrait désormais être contestée par un Parti socialiste revigoré ?
Face à une « Assemblée divisée », « il va falloir se comporter en adulte », a déjà prévenu Raphaël Glucksmann, le patron de Place publique qui s’était frontalement opposé à Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne des Européennes du 9 juin. Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a, lui, appelé le NFP à « refonder un projet collectif ».
La question se pose aussi de la stratégie des Républicains (LR), plongés dans la tourmente après le ralliement de leur chef Éric Ciotti au RN mais qui conservent un contingent d’élus plus que suffisant (57 à 67) pour se présenter comme un pivot à l’Assemblée.
À trois semaines de l’ouverture des Jeux olympiques, qui propulseront la France sous les projecteurs du monde entier, le pays pourrait aussi s’orienter vers l’hypothèse d’un gouvernement technique, comme celui qui avait sauvé l’Italie de la crise de la dette en 2011. À condition de parvenir à un consensus sur des personnalités.
Dans des conditions si floues, Emmanuel Macron pourrait aussi être amené à temporiser alors que Gabriel Attal s’est déclaré disponible pour assurer la continuité de l’État « aussi longtemps que nécessaire ».
Le chef de l’État, qui s’est offert son traditionnel bain de foule dimanche au Touquet après son vote, sort affaibli de cette séquence d’un mois, malgré le résultat honorable de son camp, avec notamment la réélection de Gérald Darmanin.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé qu’« aujourd’hui, personne ne peut dire qu’il a remporté ces élections législatives et surtout pas Monsieur Mélenchon qui fait preuve de beaucoup de prétention ».
« Je constate que la droite républicaine reste très forte et moi je constate […] that we should perhaps open up to this Republican right a little more than we have done before and find this political alliance, no doubt tomorrow,” the minister also declared.
The lightning campaign for the legislative elections took place in a tense atmosphere, marked by numerous attacks on candidates and activists, revealing a France on edge and divided.
“To burst the abscess”
But will Emmanuel Macron have “succeeded in bursting the abscess” of the RN, as one of his close friends hopes? And will he manage to preserve the unity of his own majority as the 2027 deadline looms, for which several big names, starting with former Prime Minister Édouard Philippe, have high ambitions?
Expected at the NATO summit on Wednesday, the head of state will in any case have to work to reassure partners and financial circles about France’s stability.
The coming week will also produce its share of tough negotiations for key positions in the Assembly, before the opening on July 18 of the 17the legislature of the Fifth Republic which will begin with the election of the presidency, then the constitution of political groups.