This Friday from 8 p.m., the Olympic Stadium tower will be illuminated to celebrate the 40the birthday of Pink magicthe happening that made Diane Dufresne the first artist from Quebec, and still the only one to this day, to present a show in the former home of Nos Amours, on August 16, 1984. The iconic singer agreed to tell The Press this historic evening. “It may not be my best show,” she said, “but it is the most grandiose.”
If you lived in Côte-des-Neiges in 1984, you may have seen Diane Dufresne training in your neighbourhood at night. The singer, then 39, wanted to make sure she would be able to cross the Olympic Stadium field from one side to the other when the day came. Pink magic.
“When there were no more cars, I walked down the street with a stopwatch,” recalls in an interview four decades later the woman who, on August 16, 1984, made her royal entrance with, behind her, a train almost as long as the stadium flagpole, carried by 45 men, to the sound of a beating heart.
“It was Mouffe’s idea that I cross the stadium,” she says of the director of this event held in the wake of the 450e anniversary of the arrival in America of Jacques Cartier.
I thought it was so crazy. How do you expect me to get across the stadium? My heart is going to be pumping, pumping, pumping.
Diane Dufresne
“But I knew,” she continues, “that if, once on stage, I was no longer able to breathe, I would at least have this beating heart to rest on. You can’t imagine that you will succeed in transcending yourself, in transforming yourself into Wonder Woman. It’s not nothing, exchanging energy with so many people!”
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The joy that sweeps everything away
Electrified by the energy of 55,000 people, the majority of whom had joyfully responded to the call to wear pink, Diane Dufresne will have no trouble finding the breath needed to sing Oxygenthe first song on the program, after performances by the American group The Manhattan Transfer and the Frenchman Jacques Higelin.
« La foule rose que j’ai aperçue quand je suis arrivée sur scène, c’est une des plus belles choses que j’ai vues de ma vie », confie celle qui, contrairement à ce que rapporte la légende, ne garde pas un mauvais souvenir de ce moment sans pareil dans l’histoire du Québec.
« Ce qui a été difficile, précise-t-elle, c’est d’assumer ce qu’on a écrit sur mon compte, quand on a dit que je ne valais pas Michael Jackson. » Diane Dufresne cite ici la critique sévère de Denis Lavoie, parue dans La Presse du 18 juillet 1984.
« Il ne faudrait quand même pas se prendre pour Michael Jackson », écrit le journaliste qui, plus loin, compare l’artiste à « la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf » de la fable de La Fontaine. « La grosse machine mise en branle pour pousser le spectacle n’a pas su le faire voler bien haut. »
Le 27 août 1984, La Presse publie quatre répliques de lecteurs, dont certaines très courroucées. « Diane Dufresne n’a pas à se prendre pour Michael Jackson : elle est Diane Dufresne », répond notamment Michel Brosseau, de Montréal, « fan inconditionnel de Diane Dufresne ». Et vlan.
Paru en 1984, l’album tiré de ce spectacle, ainsi que sa captation télé, aura contribué à l’inscrire dans la mémoire musicale québécoise, rien de moins qu’un tour de force, dans la mesure où un artiste enregistre habituellement une telle production après l’avoir présentée plusieurs fois.
« De voir à quel point ce spectacle est devenu quelque chose de positif pour beaucoup de gens, c’est dire à quel point il faut se fier au temps et à l’émotion du public », observe aujourd’hui la diva, en n’écartant pas la possibilité que la critique ait été plus intransigeante à son égard parce qu’elle est une femme.
On accepte toujours plus difficilement que les femmes accomplissent de grandes choses.
Diane Dufresne
« Mais le public, lui, arrive toujours avec sa liberté », ajoute celle dont les indéfectibles admirateurs issus de la communauté gaie avaient insufflé à la fête une large part de son exubérance.
« Ce qui était extraordinaire, et quand j’y repense, je suis émue, c’est que c’est le public qui avait décidé d’en faire une réussite. Le public était animé par une imagination, une créativité, une joie qui pouvait balayer tout. C’est pour ça que je dis à la fin que c’est le plus beau public au monde. »
Lors de sa première intervention du spectacle, Diane Dufresne lance d’ailleurs : « Quel bonheur d’être avec vous ce soir ! Enfin, on le fait ensemble. »
Le rose pour Claire
Produit par le regretté Guy Latraverse, qui était au pire d’un trouble bipolaire encore non diagnostiqué, Magie rose reposait, selon La Presse du 28 juillet 1984, sur un budget de 1,2 million de dollars, dont 400 000 $ fournis par le gouvernement du Québec. De nombreux billets avaient été distribués gratuitement à des gens de milieux pauvres. Le prix d’entrée pour les autres ? 10 $.
Inspirée par le Carnaval de Rio, auquel elle avait participé à quelques reprises, Diane Dufresne avait retenu le rose afin de rendre hommage à sa mère, qui a quitté ce monde quand elle n’avait que 14 ans.
Mme Dufresne raconte. « À ce moment-là, on vivait à Ville d’Anjou. Notre maison était noire et ma mère ne voulait pas d’une maison noire, mais elle était malade et quand les gens venaient pour la repeindre, elle sortait la hose et les arrosait. Quand elle est décédée, on a peint la maison en rose. Et quand j’ai fait le Stade, je me suis dit : “Pour toi, Claire, on va le mettre rose.” »
La princesse au visage de cochon
Ce vendredi, Diane Dufresne quittera ses quartiers afin d’aller jeter un œil au Stade olympique, qui sera de nouveau illuminé de rose, 40 ans plus tard. Elle entend aussi s’arrêter un instant devant le Château Dufresne, ces deux opulentes maisons des années 1910, voisines du Parc olympique.
« Quand j’étais petite, on vivait sur la rue Aylwin [dans Hochelaga-Maisonneuve]she recalls. I don’t know if we were poor, but we weren’t rich. And when we passed by the Château Dufresne, I always asked my father if there was a princess inside. He would answer me: “You know, Diane, the little girl, she has a pig’s face and she has to wear a veil when she passes in front of the windows.” I was so scared. That made me happy to live on Aylwin Street.
But today, Diane Dufresne is no longer afraid of anything. “I’m going to try to see if the little girl with the pig’s face has become an old lady.”