En bref : Allégorisations ; Chouettes ; Invisible Ink – avis | Livres

Jan Morris
Faber, 14,99 £, page 224

« Au moment où vous le lirez, je serai parti ! » déclare Jan Morris, faisant ressembler la mort à un tour de passe-passe. Elle écrivait en 2009, après avoir décidé que ce recueil d’essais serait publié à titre posthume, et ses pages sont en effet parsemées de magie – le genre littéraire que sa plume apporte aux scènes de sa longue vie itinérante. Elle se souvient de voyages passés et réfléchit à des sujets allant du nationalisme et du pincement au nez à Diana, princesse de Galles et à la marmelade maison (Morris l’a appréciée avec des saucisses). Il y a aussi de l’espièglerie ici : le titre du livre découle d’une conviction tardive que tout – « tout le foutu caboodle » – est allégorie. Cela donne une coda astucieuse et pleine de caractère à une carrière singulière.

Claire Oshetsky
Virago, 14,99 £, pp256

Ce premier album follement imaginé présente une parabole de l’amour maternel unique en son genre. Son héroïne est Tiny, une violoncelliste convaincue qu’elle est tombée enceinte non pas de son beau mari mais de son hibou amoureux. Effectivement, quand le bébé naît, elle est ailée et féroce, alarmant les médecins. Pour le mari, Chouette est un projet – quelque chose à réparer, peu importe la dangerosité du remède. Tiny, quant à elle, l’aime telle qu’elle est, devenant nocturne et nourrissant ses souris congelées afin qu’elle puisse être elle-même authentique. Esprit noir, tendresse, musique, enchantement – ils font tous partie d’une histoire qui reste étrangement racontable malgré son étrangeté éblouissante.

Patrick Modiano (traduit par Mark Polizotti)
Yale University Press, 1 £2,99, pp176 (broché)

Le prix Nobel français exploite des préoccupations familières à un effet hypnotisant dans son dernier roman. Il se concentre sur Jean Eyben, qui dans la vingtaine a travaillé brièvement comme détective privé à Paris, chargé de retrouver une femme disparue nommée Noëlle Lefebvre. Son destin est devenu une obsession et trois décennies plus tard, il reprend ses recherches. La ville lumière est merveilleusement évoquée, métropole dense de mystère et de motifs, grouillant de fantômes de son passé souvent volontairement oublié. Des allusions alléchantes selon lesquelles Lefebvre pourrait être lié d’une manière ou d’une autre à Eyben aident à conduire un récit captivant dans lequel les questions de vieillissement et de mémoire sont centrales.

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