En attendant la neige à La Havane – Confessions d’un jeune Cubain


En attendant la neige à La Havane est un récit autobiographique de Carlos Eire. À l’âge de 11 ans, Carlos Eire et son frère Tony sont envoyés seuls aux États-Unis pour échapper à l’oppression de Fidel Castro. Il fait partie des 14 000 autres enfants cubains exilés sans leurs parents. Les enfants n’ont pas besoin d’autorisations de sécurité, ils peuvent donc entrer rapidement. Pour les parents, cela prend des mois, voire des années. Il faudra attendre trois ans et demi avant que la mère de Carlos n’arrive enfin en Amérique. Son père n’y parviendra jamais.

Le livre s’ouvre le jour du Nouvel An de l’année où Eire fête ses 8 ans. Batista a fui ce matin-là et Castro est au pouvoir. Pendant les quelques années qui suivent, Eire continue de vivre à Cuba, mais rien n’est plus pareil après cela. Les mémoires sont un récit de sa vie à Cuba pendant quelques années avant et après la révolution. Il évoque brièvement ce qui se passe après son arrivée aux États-Unis, mais pour l’essentiel, Eire se plonge dans ses souvenirs d’enfance de Cuba : plein de lézards, d’eau turquoise, de pétards, de bombes, de surf en voiture et de couchers de soleil couleur mandarine.

Le père d’Eire est juge et ils vivent dans le luxe. Ils habitent une maison qui ressemble à un musée et qui regorge d’antiquités, avec un chauffeur et des domestiques, et Eire fréquente la même école catholique chic que les fils de Batista. Ce n’est pas seulement la richesse qui disparaît. C’est la liberté qui diminue rapidement : la liberté de regarder des films, la liberté de manger des pâtisseries et du coca, la liberté de parler comme on le souhaite.

Le père d’Eire, un homme convaincu d’être la réincarnation de Louis XVI, savait depuis le début que Fidel ne serait que source d’ennuis pour le peuple cubain. Cependant, il ne prend jamais la peine de quitter le pays quand il en est encore temps. En fait, il ne quitte jamais la collection d’art qu’il chérit. Eire ne comprend pas ce choix de la part de son père. Il lui semble que le juge a choisi ses affaires plutôt que celles de ses fils. Pourtant, c’est aussi le juge qui a emmené Carlos, Tony et tous leurs amis faire du car-surfing (conduire dans les vagues alors que les vagues étaient engorgées par la tempête), à ​​Chinatown pour acheter des pétards et au théâtre Miramar pour regarder des spectacles. Les Vikings encore et encore.

La mère de Carlos ne partage pas le même sentiment que son mari sur le fait de rester. En effet, c’est elle qui prend finalement la décision de quitter le pays avec ses deux garçons. C’est elle qui fait toutes les démarches et remplit les papiers, et c’est elle qui envoie ses garçons au pays pour les rejoindre plus de trois ans plus tard. Elle ne partage pas non plus la croyance selon laquelle elle était Marie-Antoinette dans sa vie passée.

Le livre est empreint d’un sentiment de perte et d’un désir ardent d’une vie révolue et d’un avenir promis mais révoqué. Il parle de la vie qui aurait pu être et de la vie qu’il a trouvée à la place.



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