Une employée du centre d’appels qui s’est blessée en descendant les escaliers alors qu’elle travaillait à domicile a subi un accident du travail, a statué un juge du travail du Québec
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Un juge du travail du Québec a statué qu’une employée d’un centre d’appels d’Air Canada qui s’était blessée en descendant un escalier alors qu’elle travaillait à domicile avait subi un accident du travail et méritait une indemnisation des accidents du travail.
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La décision, rendue par le juge administratif du Québec Philippe Bouvier plus tôt ce mois-ci, semble être la première dans la province à confirmer qu’une blessure qui survient pendant les heures de travail au domicile d’un employé en télétravail en raison de la COVID-19 est admissible à une indemnisation des accidents du travail. , d’après les experts.
«C’est une décision très intéressante et qui aura certainement un impact sur les entreprises» au Québec, notamment parce qu’elle définira davantage les limites du milieu de travail et les responsabilités des employeurs, a déclaré Arnaud Rainfray, avocat d’affaires chez O’Brien Avocats à Québec. .
Étant donné que l’affaire a été entendue par le tribunal du travail provincial, elle n’a des ramifications juridiques potentielles qu’au Québec. Elle n’a également de répercussions que sur l’admissibilité à l’indemnisation des accidents du travail, et non sur les obligations légales des employeurs québécois en matière de santé et sécurité au travail.
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En septembre 2020, Alexandria Gentile-Patti, une agente du service à la clientèle d’Air Canada, effectuait son quart de travail régulier depuis son bureau à domicile au deuxième étage lorsqu’elle s’est déconnectée de son ordinateur pour sa pause déjeuner.
Mais alors qu’elle se dirigeait vers sa cuisine au rez-de-chaussée, elle a trébuché dans son escalier et a trébuché avant d’atterrir sur le côté gauche, se blessant.
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Alors qu’elle a fait valoir qu’elle s’était blessée en quittant son lieu de travail et qu’elle était donc admissible à une indemnisation des accidents du travail (qui paie 90 pour cent du salaire d’un employé jusqu’à deux ans au Québec), Air Canada n’était pas d’accord.
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« Air Canada soutient que cette chute dans les escaliers ne s’est pas produite pendant le travail, puisque Mme Gentile-Patti n’était plus dans sa sphère professionnelle, mais plutôt dans sa sphère personnelle, car la chute se produit alors qu’elle sort manger », le juge résume dans sa décision.
« Air Canada prétend qu’il n’y a aucun lien entre cette activité et le travail. »
De plus, Air Canada a soutenu devant le tribunal que parce que Gentile-Patti n’était plus dans son bureau à domicile au moment de l’accident, il y avait une « présomption de confidentialité » et donc aucun contrôle effectif de la part de l’employeur.
En d’autres termes, parce que cela ne s’est pas produit dans son bureau, Air Canada a soutenu qu’elle ne pouvait être responsable de la sécurité de l’espace personnel.
Le juge n’était pas d’accord, affirmant que la blessure de l’employé correspondait à la définition d’un « événement soudain et inattendu survenu pendant le travail ».
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Il a souligné que de nombreux accidents de travail reconnus et indemnisés au Québec sont survenus dans des endroits sur lesquels les employeurs n’ont aucun contrôle, comme des chambres d’hôtel, des salles de congrès et des stationnements gérés par des tiers.
Il a également déterminé que la seule raison pour laquelle Gentile-Patti prenait l’escalier de son bureau pour déjeuner à ce moment-là était due au fait qu’elle était liée à un horaire de travail imposé par Air Canada.
Air Canada soutient que cette chute dans les escaliers ne s’est pas produite pendant le travail, puisque Mme Gentile-Patti n’était plus dans sa sphère professionnelle
Fondamentalement, si elle n’avait pas travaillé de 6 h à 13 h avec des pauses santé et déjeuner obligatoires et spécifiées, elle n’aurait peut-être pas mangé quand elle l’a fait ou aurait même été au deuxième étage et aurait dû descendre pour déjeuner. Ainsi, la blessure est survenue pendant les heures de travail sur le lieu de travail, a conclu Bouvier.
« Il y a proximité temporelle, voire concomitance, entre la déconnexion avec l’employeur et la chute », a écrit le juge.
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« Mme. La chute de Gentile-Patti, survenue quelques instants après s’être déconnectée de son poste de travail pour aller dîner, est un événement imprévu et soudain qui se produit pendant le travail. Elle a donc subi une lésion professionnelle », a-t-il conclu.
La représentante syndicale de Gentile-Patti, qui l’a défendue tout au long de la procédure judiciaire, se dit satisfaite de la décision et qu’elle s’est depuis complètement rétablie et qu’elle est de retour au travail.
«Ce qui n’est pas clair dans le contexte du télétravail, c’est la frontière entre ce qu’est la vie privée chez moi et ce qui relève du travail à domicile», a déclaré Daniel Cloutier, représentant national chez Unifor.
« Cette décision clarifie que même à l’intérieur de votre domicile, si vous subissez une blessure pendant votre trajet vers et depuis votre lieu de travail, cela est considéré comme si vous étiez sur votre lieu de travail officiel. »
Cloutier dit que l’affaire est susceptible d’avoir un impact sur une foule de dossiers et de griefs similaires.
« En termes d’indemnisation, lorsqu’ils reçoivent 90 pour cent de leur salaire net… les employés blessés voient très peu de différence sur leur chèque de paie alors qu’ils reçoivent des indemnités pour accident du travail », a-t-il expliqué.
« Cela se compare à 55 %, imposable, pour ceux qui doivent passer à l’assurance-emploi au Québec » s’ils ne sont pas jugés admissibles aux indemnités pour accident du travail, a-t-il ajouté.
Air Canada n’a pas répondu à une demande de commentaires avant la date limite de lundi.
• Courriel : [email protected] | Twitter: ChrisGNardi
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