L’article examine la candidature de Kamala Harris à la présidence et les défis de sexisme et de racisme auxquels elle fait face. Il souligne comment des commentaires de Donald Trump, qui se moque de son rire et la qualifie de « folle », reflètent ces préjugés. Malgré ces obstacles, l’article note un soutien croissant pour Harris, avec de nombreuses femmes considérant cette élection comme cruciale. Les experts affirment que la politique américaine reste enracinée dans le racisme et le sexisme, mais que des changements sont en cours.
De nombreuses femmes américaines qualifient cette élection de ‘la plus déterminante de leur existence’, avec l’espoir que Kamala Harris soit la première femme à entrer à la Maison Blanche. Mais dans quelle mesure le sexisme et le racisme persistent-ils ?
Donald Trump a déjà affirmé que Kamala Harris ne serait pas la première présidente des États-Unis, annonçant ce commentaire comme un pronostic lors de ses discours de campagne.
Cette attitude met en lumière les défis uniques auxquels Harris, femme noire, doit faire face dans le processus électoral, des obstacles que ne connaît pas Trump, un homme blanc. Il s’illustre par des moqueries concernant son prénom et critique son rire.
Trump l’appelle ‘la Kamala qui rit’ et interroge ironiquement son auditoire sur la nature de son rire, la qualifiant de ‘folle’.
Nadia Brown, de l’université de Georgetown, souligne que ces propos ne sont pas seulement sexistes mais également racistes. La Maison Blanche a qualifié ses remarques d’insulte, tandis que Harris a évoqué un schéma déjà connu.
Une experte : la politique des États-Unis ancrée dans le racisme et le sexisme
Les attaques contre les femmes en politique sont variées : trop bruyantes, trop émotionnelles, ou trop carriéristes. La récente campagne électorale a encore prouvé ces stéréotypes. Pour Brown, ce constat est sans surprise :
Les États-Unis ont longtemps construit leur politique sur le racisme et le sexisme. ‘Ce que nous observons est le produit d’un système qui a dévalorisé et exclu certaines populations de la sphère politique’, explique-t-elle.
Le droit de vote des femmes a été adopté en 1920, mais de nombreuses femmes noires ont dû attendre des décennies pour pouvoir l’exercer pleinement.
L’élection de 2024 pourrait être l’occasion pour Kamala Harris d’atteindre la présidence. Selon Brown, le soutien à Harris dépasse les catégories traditionnelles.
Elle a déjà amassé plus d’un milliard de dollars en dons, avec des soutiens provenant même de ‘républicains de toujours’. Cela signifie que ‘les États-Unis sont prêts’ pour un changement.
Hillary Clinton, en 2016, avait déjà remporté le vote populaire, mais n’a pas été élue à cause du système électoral. La question demeure : Harris pourra-t-elle séduire des électeurs qui ne s’étaient pas exprimés auparavant ?
Un nombre record de femmes engagées en politique
Le paysage politique américain a changé, comme le souligne Betsy Fischer Martin, professeur à l’American University de Washington.
Aujourd’hui, de plus en plus de femmes occupent des postes de leadership, y compris dans les gouvernorats. Plus la représentation féminine est forte, plus la normalité de ces rôles devient évidente.
Fischer Martin a participé à une étude portant sur les électrices américaines, révélant que près de la moitié considère cette élection comme extrêmement importante, avec une majorité d’entre elles en faveur de Harris.
Cependant, l’étude a également indiqué que ‘quatre femmes sur dix connaissent des personnes qui ne voteraient pas pour une femme’. Cela montre qu’il subsiste encore des réticences dans certaines franges de la société, surtout chez les hommes.
Harris, une pionnière à plusieurs reprises
Kamala Harris a déjà été ‘la première’ dans de nombreux contextes, y compris en tant que première vice-présidente des États-Unis. Cependant, elle n’a jamais mis en avant son identité de femme noire durant sa carrière.
Dans une récente interview avec CNN, elle a déclaré : ‘Je me présente parce que je suis la meilleure candidate pour cette fonction, indépendamment de ma race ou de mon genre, y compris mon expérience face au racisme.’