L’année 2024 s’annonce décisive pour les démocraties, avec des élections importantes, notamment la présidentielle américaine. Le succès d’une démocratie repose sur l’évolution de ses institutions, comme le soulignent les économistes Acemoğlu et Robinson. Ils distinguent les institutions inclusives, favorisant le bien-être collectif, des institutions extractives. En Suisse, des inégalités intergénérationnelles émergent dans la prévoyance vieillesse, reflétant une tendance préoccupante également observée aux États-Unis, où les intérêts particuliers menacent la confiance citoyenne.
Une Année Électorale Cruciale pour les Démocraties
L’année 2024 s’annonce comme un tournant pour les démocraties à travers le monde, marquée par des élections déterminantes. Après les scrutins notables en Inde et dans plusieurs pays de l’Union Européenne, l’élection présidentielle américaine, la plus ancienne des démocraties modernes, se profile à l’horizon. Cependant, l’âge d’une démocratie ne doit pas être le seul critère de son efficacité. Ce qui importe véritablement, c’est la capacité d’un pays à évoluer et à mûrir.
Le Rôle Clé des Institutions
La phrase provocatrice de l’artiste Ben Vautier, « La Suisse n’existe pas », continue à susciter des réflexions aujourd’hui. Bien que cela puisse sembler déconcertant, il est essentiel de reconnaître que la véritable essence de la Suisse réside dans ses 9 millions de citoyens et leurs interactions à travers des institutions efficaces. Ces institutions déterminent si un pays se développe ou stagne.
Les économistes Daron Acemoğlu et James A. Robinson, lauréats du prix Nobel, soulignent dans leur ouvrage « Pourquoi les nations échouent » que le succès d’une nation repose sur la qualité de ses institutions. Ils différencient les institutions inclusives, qui favorisent le bien-être général, des institutions extractives, qui servent des intérêts particuliers au détriment du collectif. Ce cadre de pensée est particulièrement pertinent pour la Suisse, où des mesures comme les freins à l’endettement garantissent que les générations futures ne soient pas lésées.
Cependant, certaines institutions, notamment dans le domaine de la prévoyance vieillesse, n’ont pas suivi cette tendance à l’inclusivité. Les récentes décisions concernant la 13e rente AVS et l’absence de réformes significatives en matière de prévoyance professionnelle soulignent un manque d’équité intergénérationnelle, où des groupes d’âge bénéficient d’un traitement privilégié.
La situation est similaire à celle observée aux États-Unis, où des intérêts particuliers prennent le pas sur le bien commun. Cela met en péril la culture politique et la confiance des citoyens dans les institutions. Il est donc crucial de rester vigilant et de promouvoir des institutions inclusives pour assurer un avenir équitable et stable pour tous.