vendredi, novembre 29, 2024

Doug Black : La décision de la Cour souligne la nécessité d’une correction de cap sur le projet de loi C-69

Les amendements adoptés par le Sénat sont prêts et attendent

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La récente décision de la Cour d’appel de l’Alberta sur la Loi sur l’évaluation d’impact du gouvernement fédéral — anciennement connue sous le nom de projet de loi C-69 — souligne la nécessité d’un changement de cap sur la façon dont nous réglementons les grands projets d’infrastructure canadiens. Le tribunal a jugé que l’acte était « une préemption époustouflante de l’autorité provinciale » sur les ressources naturelles.

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La réponse du gouvernement fédéral à cette décision est de consacrer du temps et de l’argent à un appel alors que la solution la meilleure et la plus évidente est beaucoup plus simple : modifier le projet de loi C-69 en consultation avec les provinces et en fonction d’une alternative déjà élaborée.

Juste un jour avant la décision du tribunal, la Canada West Foundation a publié un rapport complet sur le déclin de l’infrastructure commerciale dans ce pays. La chronologie des deux événements est une coïncidence, mais ensemble, ils démontrent que le régime réglementaire actuel est au mieux un obstacle à la croissance et au pire une menace pour l’unité nationale. Depuis l’entrée en vigueur du projet de loi C-69 en 2019, un ralentissement mesurable des demandes et des approbations de projets majeurs au Canada a nui à notre prospérité nationale.

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Le Canada est une nation commerçante freinée par la faiblesse de notre infrastructure commerciale

Le gouvernement fédéral actuel est devenu à l’aise de s’insérer dans la compétence provinciale, créant ainsi une ambiguïté et une incertitude qui ont étouffé les investissements entrants au pire moment possible, tout comme les chaînes d’approvisionnement mondiales se sont grippées. Au-delà des préoccupations juridictionnelles, la loi crée une incertitude politique qui a propulsé le Canada vers le haut de la liste des pays présentant des risques politiques inacceptables qui compromettent des projets économiquement et écologiquement viables. Et gardez à l’esprit que le régime mis en place par le projet de loi C-69 ne concerne pas seulement les pipelines ou les projets de sables bitumineux – il affecte également les aéroports, les installations d’hydrogène, les mines de matériaux de batterie, les projets d’énergie nucléaire, les ports, etc.

Avant que le projet de loi ne devienne loi, il y a eu de vastes consultations multidisciplinaires. J’ai eu la chance de jouer un rôle dans l’organisation de dialogues auxquels ont participé des gouvernements, des dirigeants autochtones, des représentants de l’industrie, des syndicats et d’autres représentants. Le résultat de ces dialogues a été une alternative largement soutenue au projet de loi C-69 — que le gouvernement fédéral a finalement ignorée.

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Le gouvernement était au courant de la possibilité d’un litige juridictionnel et de la menace à l’unité nationale, mais il a tout de même adopté le projet de loi C-69. je explicitement averti de cela au Sénat en juin 2019 et je regrette toujours que le Sénat n’ait pas insisté sur un ensemble d’amendements constructifs que nous avons adoptés mais que la Chambre des communes a rejetés. Un projet de loi ainsi amendé aurait pu permettre la construction de plus de projets, contribuer à stopper la montée de l’aliénation occidentale et nous mettre en position de mieux soutenir l’Europe lors de l’invasion russe de l’Ukraine.

Le Canada est une nation commerçante freinée par la faiblesse de son infrastructure commerciale. La confiance des Canadiens dans nos infrastructures a fortement chuté au cours des dernières années et continue de décliner. Les dirigeants d’entreprise pointent à plusieurs reprises l’infrastructure vieillissante de la chaîne d’approvisionnement et la capacité insuffisante comme principaux défis. La confiance des investisseurs internationaux envers le Canada a également chuté malgré des milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures par le gouvernement fédéral et d’autres gouvernements.

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Il y a de nombreuses raisons à la détérioration de notre infrastructure commerciale, et plus d’une solution est nécessaire, y compris les étapes décrites à la fois par la Canada West Foundation et la Rapport du Sénat sur le corridor national de 2017, que le gouvernement a approuvé mais n’a pas mis en œuvre. L’une des raisons de notre absence d’un réseau de transport pancanadien sophistiqué est que le projet de loi C-69 entrave les investissements du secteur privé et freine l’économie canadienne.

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Toutefois, ce qui importe maintenant, ce n’est pas de regarder dans le rétroviseur, mais de continuer à bâtir le Canada d’une manière responsable, efficace et respectueuse à la fois des compétences constitutionnelles et de l’environnement naturel. Nous devrions donc profiter de l’occasion créée par la décision de la Cour d’appel de l’Alberta pour modifier la loi afin de répondre à la fois aux problèmes de compétence et de risque politique.

Les amendements adoptés par le Sénat sont prêts et en attente. Les points clés qui doivent être abordés incluent : exiger que toute intervention politique intervienne au début de l’évaluation plutôt qu’à la fin ; fixer le processus d’audience « open mic » qui permet à quiconque d’intervenir, qu’il ait ou non qualité pour agir ; ajouter des échéanciers stricts aux révisions ; et, enfin, déterminer quels projets la loi est censée couvrir – la soi-disant liste de projets désignés.

Si le Canada veut être concurrentiel dans le commerce mondial moderne, il doit corriger ses lois et règlements pour offrir une plus grande certitude à l’industrie sans compromettre la compétence provinciale ou une surveillance environnementale rigoureuse. J’implore le gouvernement de modifier le projet de loi C-69 le plus rapidement possible afin que nous puissions améliorer notre infrastructure commerciale, accélérer la reprise économique et soutenir nos alliés en cas de besoin.

Doug Black, président de la Canada West Foundation, est un avocat et ancien sénateur élu représentant l’Alberta.

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