La politique climatique aux États-Unis est en crise, avec Donald Trump menaçant de retirer le pays de l’accord de Paris et de favoriser l’industrie pétrolière. Malgré des investissements massifs, les émissions de gaz à effet de serre demeurent élevées, et le pays est mal parti pour réduire ses émissions de 52 % d’ici 2030. Parallèlement, le secteur pétrolier espère un soutien accru de Trump, tandis que l’administration Biden impose des restrictions sur les nouveaux projets énergétiques.
La politique climatique aux États-Unis traverse une période critique. Donald Trump a récemment annoncé son intention de se retirer de l’accord de Paris sur le climat, d’éliminer des programmes cruciaux liés au climat, de ralentir le développement des énergies renouvelables et de renforcer l’industrie pétrolière. Parallèlement, le bilan climatique des quatre dernières années sous l’administration de Joe Biden reste mitigé.
Les États-Unis sur la mauvaise voie pour atteindre leurs objectifs climatiques
Actuellement, les États-Unis se classent comme le deuxième plus grand pollueur mondial, juste derrière la Chine, émettant par habitant plus de gaz à effet de serre que la plupart des autres régions du monde. Historiquement, ils ont contribué davantage aux émissions de gaz à effet de serre que tout autre pays.
Bien que les émissions aient connu une légère baisse au cours des 20 dernières années, la trajectoire est irrégulière, selon les analystes du Rhodium Group. L’année dernière, les émissions ont à peine diminué, avec une réduction de seulement 0,2 % par rapport à 2023. Bien que les secteurs industriel et pétrolier aient vu leurs émissions diminuer, celles liées au transport aérien, routier et à la production d’électricité ont augmenté.
Pour respecter les engagements pris lors de la réintégration des États-Unis dans l’accord de Paris en 2021, il faudrait réduire les émissions de 52 % d’ici 2030. Malgré les milliards investis dans des programmes climatiques, les États-Unis ne semblent pas sur la bonne voie pour atteindre cet objectif. En effet, pour y parvenir, une réduction de 7,6 % par an au cours des cinq prochaines années serait nécessaire, un niveau jamais atteint en dehors d’une récession, selon les experts.
Si Trump prend la présidence, il compliquera davantage la réalisation de ces objectifs, tant au niveau national qu’international. Les analystes prévoient que les États-Unis ne parviendront pas à réduire leurs émissions de plus de 40 % d’ici 2030 par rapport à 2005, en raison de la suppression des réglementations environnementales et des incitations fiscales pour les technologies propres. Cela pourrait maintenir une part importante de charbon dans le mix énergétique et ralentir le développement des énergies renouvelables.
À l’échelle internationale, les États-Unis sont perçus comme un partenaire peu fiable pour la réduction des émissions. Leur retrait de l’accord de Paris pourrait encourager d’autres pays à adopter des politiques climatiques moins ambitieuses, tout en laissant la place à des acteurs comme la Chine pour s’affirmer en tant que leaders dans ce domaine.
Les États-Unis, leaders mondiaux en production de pétrole et de gaz
Le secteur pétrolier et gazier américain attend beaucoup d’une éventuelle présidence de Trump, qui pourrait donner un nouvel élan à cette industrie florissante. En 2023, les États-Unis sont devenus le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié et dominent la production de pétrole.
Cependant, la rhétorique de Joe Biden envers ce secteur s’est intensifiée, avec des annonces de suspension des nouvelles licences d’exportation de gaz naturel et d’interdiction de nouvelles forages en mer. Bien que cette interdiction soit principalement symbolique, elle a suscité des inquiétudes parmi les acteurs du secteur.
Neil Chatterjee, ancien président de la Commission fédérale de régulation de l’énergie, note que le gouvernement Biden a tenté de jongler entre différentes pressions politiques, ce qui a créé un message confus pour les alliés des États-Unis. Trump, de son côté, se propose de revenir sur ces décisions et de relancer la production de pétrole et de gaz, ouvrant la voie à de nouvelles autorisations pour des terminaux de GNL et des forages en mer.
Karoline Leavitt, porte-parole de Trump, a affirmé que le président agirait rapidement pour mettre en œuvre ses promesses dès le premier jour de son mandat. Toutefois, l’abrogation des nouvelles réglementations de Biden pourrait nécessiter l’approbation du Congrès.
Pour Chatterjee, il est clair que les intentions de Trump visent à envoyer des signaux forts aux représentants de l’industrie, soulignant l’importance de la production énergétique pour l’économie américaine et la sécurité nationale.