Le département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) a annoncé la résiliation d’un bail lié à l’ancien président Jimmy Carter, revendiquant des économies de 55 milliards de dollars. Cependant, une analyse révèle que cette résiliation était automatique après le décès de Carter, conformément à la loi sur les anciens présidents. Les critiques soulignent que le DOGE pourrait exagérer ses économies en présentant des mesures déjà en cours. Elon Musk promet une transparence accrue, mais des doutes persistent sur la véracité des revendications du DOGE.
Le département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) de l’administration Trump a annoncé sur son site officiel la résiliation d’un bail de bureau utilisé par l’ancien président Jimmy Carter, dans le cadre de ses initiatives de réduction des coûts. Toutefois, il demeure incertain si cette décision a été réellement influencée par le DOGE.
Le DOGE a mis en avant l’annulation du bail au Carter Center à Atlanta comme une des contributions à ses ‘économies totales estimées’ de 55 milliards de dollars. Cependant, une étude des documents fédéraux indique que ce bail a été automatiquement annulé suite au décès de Carter, en conformité avec la loi sur les anciens présidents (FPA), plutôt qu’en raison d’une intervention directe du DOGE.
L’Importance de cette Décision
Depuis sa création, le DOGE, sous la direction du milliardaire technologique Elon Musk, a fait face à de nombreuses interrogations sur sa transparence. Cette agence quasi-gouvernementale a été établie par un décret exécutif, qui a essentiellement rebaptisé le service numérique américain, et le rôle de Musk à sa tête reste peu clair.
Le site internet du DOGE affirme avoir trouvé des économies, actuellement chiffrées à 55 milliards de dollars, mais les données présentées sont souvent entachées d’erreurs. Par exemple, une entrée affirmait des économies de 8 milliards de dollars provenant de l’annulation d’un contrat avec l’ICE, alors que la somme réelle était de 8 millions de dollars.
Éléments Essentiels à Retenir
Le site DOGE.gov a été officiellement lancé lundi, mettant en lumière plus de 1 100 contrats que l’agence prétend avoir annulés, ainsi que 97 baux gouvernementaux en cours de résiliation ou non renouvelés, présentés sur ce que l’agence appelle son ‘Mur des reçus.’
Parmi les économies revendiquées, le DOGE a cité la résiliation d’un bail gouvernemental, mentionnant des économies de 128 233 dollars sous ‘allocation aux anciens présidents.’ L’agence a déclaré avoir fermé un bureau de près de 7 700 pieds carrés à Atlanta, mais des critiques soutiennent qu’elle pourrait embellir son rôle dans cette décision.
Nick Bednar, un universitaire en droit qui suit les activités du DOGE, a qualifié cette affirmation de trompeuse. Selon lui, ‘Le DOGE n’est pas responsable de la résiliation de ce bail,’ a-t-il écrit sur Bluesky.
Conformément à la loi sur les anciens présidents (FPA), les avantages financés par le gouvernement, y compris l’espace de bureau, prennent fin au décès d’un ancien président. Comme Carter est décédé le 29 décembre 2024, son allocation était déjà prévue pour expirer le 30 décembre, signifiant que le bail aurait été annulé indépendamment de l’implication du DOGE.
Les Controverses autour des Revendications du DOGE
Un article publié dans Lawfare, rédigé par Bednar, souligne que le site du DOGE répertorie des mesures d’économie sans détailler comment elles ont été réalisées. Le bail du Carter Center est cité en exemple, précisant que le bureau était déjà programmé pour être fermé avant que le DOGE ne prenne crédit pour les économies.
Malgré cela, le DOGE a intégré la résiliation du bail dans son total de 55 milliards de dollars d’économies, soulevant des inquiétudes quant à sa tendance à revendiquer des actions gouvernementales de routine plutôt que de véritablement mettre en œuvre des réductions significatives.
Bednar suggère également que les revendications d’économies du DOGE reposent davantage sur la réutilisation de données gouvernementales déjà accessibles au public que sur de réelles économies budgétaires. ‘Les données gouvernementales sont facilement accessibles à quiconque pourrait les vouloir, y compris d’autres qui collaborent avec le gouvernement. Le DOGE semble simplement reformater des données publiques et les afficher sur son site,’ conclut le rapport dans Lawfare.
‘Même si le DOGE a joué un rôle actif dans la résiliation de certains de ces contrats, il pourrait exagérer la valeur de ses économies,’ a ajouté Bednar.
Réactions et Perspectives Futures
Nick Bednar, professeur associé de droit à la faculté de droit de l’Université du Minnesota, dans Lawfare : ‘Musk a promis la transparence du DOGE. Toutefois, une grande partie de sa ‘transparence’ semble être du théâtre politique. Le DOGE n’a pas fourni d’explications claires sur ses actions et leurs motivations. Le fait que les médias et le public dépendent souvent de fuites d’informations provenant de fonctionnaires civils pour comprendre les activités du DOGE illustre ce problème.’
Elon Musk, responsable du DOGE, lors d’une conférence de presse récente : ‘Nous tentons d’être aussi transparents que possible. Je ne connais pas d’autre organisation ayant été aussi transparente que le DOGE.’
Le DOGE se prépare à poursuivre ses efforts de réduction des dépenses au sein du gouvernement fédéral. Musk a affirmé qu’il pourrait réduire ‘au moins 2 trillions de dollars’ de dépenses gouvernementales en ciblant le ‘gaspillage’, un montant équivalant à environ 30 % des dépenses fédérales totales.
Mercredi soir, le président Trump a suggéré que le DOGE pourrait redistribuer une partie des économies issues des réductions d’emplois et d’autres économies budgétaires aux contribuables américains, bien qu’il n’ait pas précisé comment cela pourrait se concrétiser.