Après avoir choisi de sauter une sortie en salles française avec son dernier film d’animation « Strange World », Disney + est sur le point de conclure un accord avec des groupes de télévision français sur leurs fenêtres respectives.
Disney + avait décidé de diffuser « Strange World » directement sur son service en France pour protester contre les règles strictes de fenêtrage du pays, qui ne s’appliquent qu’aux films présentés pour la première fois dans les salles. En France, le fenêtrage n’est pas une question contractuelle comme dans la plupart des autres pays ; elle est réglementée par un décret qui fixe des fenêtres exclusives pour chaque plateforme de distribution, en commençant par les salles, puis la télévision payante et la VOD transactionnelle et les chaînes gratuites, ainsi que la SVOD.
Les directives du début de 2022 fixent la fenêtre pour les services par abonnement comme Disney + à 17 mois après la sortie en salles en France. Ils sont moins restrictifs que la fenêtre précédente, qui obligeait les consommateurs à attendre trois ans après le déploiement en salles. Mais les streamers disent que ce n’est pas une concession suffisante, puisque les nouvelles directives ne s’appliquent qu’aux films produits en interne ou par des filiales dans le cas de Disney avec les films Disney/Pixar et Marvel, et d’Amazon avec les titres MGM tels que les films James Bond.
La protestation de Disney a été déclenchée par l’exigence française que les services de streaming retirent temporairement leurs propres films de leurs plateformes cinq mois après le début de la diffusion afin que les chaînes gratuites, telles que TF1, France Télévisions et M6, puissent avoir leur propre fenêtre exclusive qui commence 22 mois après la sortie d’un film en salle et dure 14 mois.
Un amendement aux règles de fenêtrage est actuellement en cours de négociation pour les films produits en interne par des services de streaming dont le budget dépasse 25 millions de dollars. S’il est approuvé par toutes les parties, le changement permettra à des services tels que Disney+ et Amazon de prolonger la durée de leur fenêtre SVOD de deux mois, jusqu’à 22 mois après la sortie en salles. De plus, au lieu de devoir retirer ces films de leurs services pendant toute la durée des fenêtres des chaînes gratuites, les plateformes ne seront tenues de les retirer que pendant 60 jours à compter du premier jour de diffusion sur les chaînes gratuites.
« Nous sommes presque parvenus à un compromis avec ces services, mais nous faisons le plus gros effort », a déclaré une source proche d’un des groupes de télévision gratuite en France.
Toutes les autres parties telles que le groupe de télévision payante Canal+ devraient approuver le nouvel amendement.
L’enseigne de Vivendi, qui s’est engagée à investir 680 millions de dollars dans les films locaux jusqu’en 2024 pour bénéficier d’un accès à de nouveaux films six mois après leur sortie, a déjà protesté contre la perspective d’une telle modification des règles actuelles.
En ce qui concerne les autres règles de fenêtrage, celles-ci devraient rester en place pendant au moins un an, bien que Netflix espère des changements au début de 2023. Netflix, qui investit environ 40 millions de dollars dans les films – bien plus que les autres plateformes – doit encore attendre 15 mois en France pour streamer des films qui sont distribués en salles. Plusieurs réunions clés auront lieu en janvier pour discuter de ces problèmes de fenêtrage brûlants.