Rouvrir la constitution est inutile et politiquement dangereux
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N’ayant pas réussi à faire avancer le séparatisme québécois depuis le milieu des années 1990, les partis séparatistes de la province ont ressuscité leurs demandes de scission avec la monarchie britannique, afin d’attiser le problème.
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Cela a refait surface récemment lorsque 14 politiciens du Parti Québécois et de Québec solidaire ont refusé de réciter le serment d’allégeance au roi lors de leur cérémonie d’assermentation à la législature provinciale, comme l’exige la loi canadienne. Ensuite, le Bloc québécois présenté une motion au Parlement pour rompre les liens avec la monarchie.
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Les parlementaires canadiens ont massivement voté contre la motion, que le chef du BQ, Yves-François Blanchet, a présentée comme la preuve que les politiciens fédéraux « préfèrent soutenir le roi que le peuple ».
C’était un coup politique, car ce n’est pas une question brûlante pour la plupart des citoyens canadiens, y compris ceux, comme moi, qui sont des immigrants. Le rôle de la monarchie est en grande partie symbolique et est inscrit dans la Constitution canadienne. Il est désuet mais inoffensif, et ce regain d’intérêt à rompre les liens avec lui ne concerne pas le roi Charles, mais le lancement d’une autre querelle constitutionnelle pour obtenir plus d’autonomie et de privilèges pour le Québec, et attiser le sentiment séparatiste au sein de la province.
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Rouvrir la constitution est inutile et politiquement dangereux. Mais cela fournit aux partis séparatistes du Québec un enjeu sur lequel tenter d’organiser un autre référendum dommageable sur l’unité nationale. Deux votes pour une forme d’indépendance ont déjà eu lieu et les deux ont été rejetés par une majorité de Québécois. De plus, deux récents amendements constitutionnels adaptés au Québec ont été rejetés par l’ensemble des Canadiens.
La suppression de la monarchie nécessiterait l’approbation du Sénat, de la Chambre des communes et le consentement unanime des 10 provinces. Bonne chance avec ça. Blanchet sait que ce serait pratiquement impossible, car il est impossible que les 11 législatures s’entendent sur la façon de traverser une route.
Ce dernier effort séparatiste a été facilement rejeté au niveau fédéral, mais certains séparatistes de l’Assemblée nationale du Québec refusent toujours de prêter le serment requis à la Couronne. Il s’agit d’une exigence légale pour tous les politiciens en exercice du pays, ainsi que pour les Forces armées, la police, les avocats dans certaines provinces et pour quiconque souhaite devenir citoyen canadien. Tout politicien dûment élu doit prêter serment ou quitter ses fonctions.
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Plus ennuyeux, c’est qu’un compromis a déjà été trouvé au Québec. Dans les années 70, le PQ a commencé à faire du bruit autour du serment et, en 1982, un serment complémentaire la promesse de loyauté envers le peuple québécois a été instituée (bien que les membres doivent toujours prêter serment d’allégeance à la Couronne également).
En 2018, certains députés nouvellement élus ont récité leur serment à huis clos en signe de protestation. Mais le refus abject de prêter serment est inacceptable. S’ils ne sont pas remplis, ils devraient être interdits de siéger à l’Assemblée législative du Québec.
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Pour dénouer cette impasse, soit il y aura une descente massive, parce que le serment est une exigence constitutionnelle, soit il y aura une contestation judiciaire par la province. Il sera presque certainement jugé que le refus de prêter serment est inconstitutionnel, mais servira d’appel aux armes pour les séparatistes du Québec.
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Des membres d’autres partis fédéraux ont critiqué le stratagème de Blanchet. Le député conservateur Pierre Paul-Hus a déclaré que le Bloc essayait simplement d’attirer l’attention des médias. « Ils disent, ‘Soyons le sujet de conversation de la ville. Entrons dans l’actualité. Cela va faire les gros titres et nous allons nous amuser à le faire’ », a déclaré Paul-Hus.
Le député libéral Kevin Lamoureux, secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre, a déclaré : « Il est certain que le Bloc comprend, quelle que soit la région d’où vous venez, personne ne parle de cette question. Sauf pour le Bloc.
Lors du dépôt de sa motion la semaine dernière, Blanchet a admis qu’il avait prêté serment, mais qu’il ne le pensait pas. Il a qualifié les liens du Canada avec la Couronne britannique d’« archaïques » et a déclaré que les Québécois « sont un peuple conquis qui doit encore prêter allégeance à un roi conquérant ».
C’est la version québécoise des partisans de Trump qui refusent d’accepter la volonté de la majorité et le caractère sacré de la constitution.
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