mardi, mars 4, 2025

Détection précoce du cancer de la peau : un scanner 3D pour repérer les taches insignifiantes

Un scanner 3D innovant à la clinique Utoquai de Zurich révolutionne la détection précoce du cancer de la peau. En une seconde, il scanne la peau grâce à 92 caméras et crée une image 3D interactive. Alimenté par l’intelligence artificielle, il identifie les anomalies cutanées et évalue leur risque. Bien que le mélanome soit visible et détectable, le dépistage précoce présente des défis, notamment des faux positifs, soulevant des questions sur son efficacité et ses risques.

Optimisation de la Détection du Cancer de la Peau Grâce à un Scanner 3D Innovant

Le scanner 3D récemment mis en service à la clinique Utoquai de Zurich n’a rien à voir avec les contrôles de sécurité des aéroports. En effet, il s’agit d’un outil révolutionnaire dédié à la détection précoce du cancer de la peau. Pour obtenir des résultats précis, les patients doivent dévoiler une grande partie de leur peau, car l’appareil nécessite une vue dégagée pour fonctionner efficacement.

Le processus de scan est incroyablement rapide, ne durant qu’une seconde. Lors de cette minute, quatre flashes de différentes couleurs et motifs de polarisation illuminent le corps, tandis que 92 caméras numériques haute résolution capturent presque toute la surface cutanée simultanément. En quelques minutes, un logiciel sophistiqué compile 368 images individuelles pour créer une représentation 3D interactive du corps, que les médecins peuvent explorer à l’écran.

Cette visualisation 3D permet d’examiner avec une précision incroyable même les détails les plus subtils, y compris les zones difficilement accessibles comme derrière les oreilles. Selon Ralph Braun, professeur de dermatologie à l’Université de Zurich, la qualité de cette image est comparable à celle d’un dermatoscope professionnel, qui est traditionnellement utilisé pour examiner des zones spécifiques de la peau.

Résultats Visuels sous Forme de « Pizza »

Grâce à une technologie de reconnaissance d’images alimentée par l’intelligence artificielle, le scanner identifie chaque grain de beauté et toute anomalie cutanée suspecte. Les résultats sont ensuite présentés sous la forme d’un grand cercle, surnommé « pizza », où les découvertes mesurant plus d’un demi-millimètre sont mises en évidence. Pour les personnes à la peau claire, cela peut générer des milliers de taches sur l’écran.

Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que l’intelligence artificielle évalue le risque de chaque anomalie pour déterminer si elle pourrait être un cancer de la peau. Cependant, la décision finale reste entre les mains d’un professionnel de la santé, qui utilise également un dermatoscope numérique pour examiner les zones suspectes. Si un patient revient pour un suivi, le logiciel peut identifier les modifications survenues dans les zones cutanées depuis le dernier scan, permettant un suivi attentif des grains de beauté potentiellement problématiques.

Le Mélanome : Un Cancer Visible et Détectable

Chaque année, plus de 3000 personnes en Suisse développent un mélanome, la forme la plus agressive du cancer de la peau, souvent causée par l’exposition aux rayons UV. Bien que les options de traitement se soient améliorées, environ 10 % des patients en meurent. Contrairement à d’autres cancers, le mélanome présente un avantage majeur : il est visible à l’œil nu. Lorsqu’il est détecté tôt, il peut être retiré avec succès sans effets secondaires graves.

Toutefois, les premiers stades du mélanome peuvent souvent ressembler à des grains de beauté ordinaires. Les signes d’alerte incluent une forme asymétrique, des bords flous ou une pigmentation irrégulière. Les taches mesurant plus de 5 millimètres ou qui s’élèvent au-dessus de la peau sont également considérées comme suspectes, surtout si elles changent de couleur ou de forme avec le temps.

Le Dépistage Précoce : Entre Avantages et Risques

Malgré les avancées technologiques, il existe un défi dans le dépistage précoce du cancer de la peau : environ 90 % des cas suspects retirés ne s’avèrent pas malins, entraînant des faux positifs. Ces diagnostics peuvent causer stress et anxiété chez les patients, en plus des douleurs liées à l’incision. De plus, les faux négatifs, où des mélanomes sont manqués, posent un risque de sécurité pour les patients.

Bien que ces inconvénients puissent sembler mineurs comparés à la possibilité de sauver des vies, la question du dépistage précoce reste débattue. Dans plusieurs pays développés, le nombre de diagnostics de mélanome a augmenté, alors que le taux de mortalité est resté stable. Cela soulève des questions sur la pertinence du dépistage systématique, car des mélanomes peu agressifs peuvent être surdiagnostiqués, créant une fausse impression de menace. En fin de compte, tout dépistage précoce doit être équilibré entre les bénéfices potentiels et les risques associés.

- Advertisement -

Latest