Des milliers de pilules antivirales COVID-19 fabriquées au Canada en attente d’approbation par Santé Canada

Les traitements antiviraux oraux contre la COVID-19 fabriqués au Canada accumulent la poussière dans l’attente de l’approbation de Santé Canada.

Des sources proches du dossier ont déclaré au National Post que « des milliers » de traitements de Merck sont « prêts à l’emploi » dès que le régulateur fédéral décidera de leur donner le feu vert. Ils sont actuellement entreposés dans un endroit tenu secret dans la grande région de Montréal, selon des sources.

Merck a annoncé à la fin de l’année dernière qu’elle fabriquerait ses traitements antiviraux au Canada.

La société a conclu un accord avec Thermo Fisher Scientific pour fabriquer les pilules à Whitby, en Ontario. Cette décision a ensuite été vantée par le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, comme un moyen d’améliorer la réponse du Canada à la pandémie.

Mais le retard de Santé Canada à prendre une décision sur le sort des pilules antivirales de Merck soulève des questions alors que les défenseurs demandent au régulateur fédéral d’approuver une gamme plus large de traitements alternatifs pour COVID-19. Ceci également alors que les restrictions sanitaires sont levées à travers le pays.

« Il va y avoir une bosse », prédit le Dr Brian Conway, président et directeur médical du Vancouver Infectious Diseases Centre. « Il y a des gens qui vont être infectés à cause de toutes ces libertés retrouvées. Nous devons donc mettre le traitement à leur disposition.

Bill Van Gorder, directeur de l’exploitation de CARP, le plus grand groupe de défense des personnes âgées au Canada, affirme que le Canada a besoin d’une «boîte à outils complète» pour faire face à la pandémie alors que le virus ne cesse de muter.

« Nous entrons maintenant dans une phase endémique où il incombera aux Canadiens âgés de prendre soin de leur propre santé et de se défendre eux-mêmes. Alors que le gouvernement supprime la réglementation, nous avons besoin d’une manière différente d’aider les gens à gérer leur propre maladie », a-t-il déclaré.

Le gouvernement fédéral a annoncé en décembre dernier qu’il avait signé des accords avec deux sociétés, Pfizer et Merck, pour qu’elles fournissent un total de 1,5 million de cours de leurs traitements oraux en attendant l’autorisation de Santé Canada, avec une option pour en ajouter 500 000 de plus.

Le communiqué de presse du gouvernement, à l’époque, soulignait que ces deux traitements étaient « essentiels pour réduire la gravité de la maladie COVID-19 » et « contribueraient à sauver des vies ».

Le traitement de Pfizer, Paxlovid, a été approuvé le mois dernier, avec un premier lot de 30 000 traitements qui ont été distribués presque immédiatement aux provinces et territoires. Pfizer prévoit de fournir 150 000 traitements supplémentaires d’ici la mi-mars, a déclaré la porte-parole Christina Antoniou.

Antoniou a ajouté que Pfizer restait déterminé à fournir un million de traitements au Canada en 2022 comme prévu, mais a reconnu que « les approvisionnements sont un peu limités » pour le moment avec l’augmentation de la demande mondiale.

« Maintenant, nous n’avons plus autant de doses disponibles. Mais à mesure que nous accélérons notre fabrication et notre distribution, nous serons certainement en mesure de respecter ces engagements au fil du temps », a-t-elle déclaré.

Merck, d’autre part, dit avoir soumis « la dernière vague de la soumission continue » pour son traitement à la fin de l’année dernière et attend toujours une décision du régulateur fédéral à ce jour. Il a signé pour fournir 500 000 traitements avec une option de 500 000 autres.

« Santé Canada a actuellement en sa possession les mêmes données qui ont été soumises aux organismes de réglementation d’autres pays qui ont autorisé le molnupiravir », lit-on dans un communiqué fourni par Merck.

« Nous nous engageons à travailler avec le gouvernement pour nous assurer que les Canadiens auront accès à notre médicament si le molnupiravir reçoit une autorisation de mise en marché par Santé Canada.

Jusqu’à présent, le traitement antiviral de Merck a été approuvé dans des pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis, mais le Financial Times a rapporté plus tôt cette semaine qu’il avait du mal à recevoir l’approbation européenne, citant des données « problématiques ».

Alors que l’efficacité de Paxlovid est proche de 90 % pour réduire les décès et les hospitalisations, on estime que le molnupiravir montre une efficacité inférieure, à environ 30 %.

Conway, qui a examiné de près les essais cliniques, a mis en garde contre la comparaison des données entre les deux sociétés car elles n’ont pas effectué de tests avec la même population. Il a suggéré que Merck aurait pu faire des essais avec une « population un peu plus à risque et plus malade ».

Van Gorder a fustigé la « vitesse d’escargot » du processus d’approbation de Santé Canada et a fait valoir que c’était un problème « depuis des années ».

« Il existe de nouveaux médicaments, vaccins et autres modalités disponibles pour les Canadiens, mais ils arrivent si terriblement lentement dans notre système », a-t-il déclaré. « Quand vous regardez la vitesse à laquelle les autres pays du monde les font avancer, nous sommes bien en bas de la liste. »

Dans un courriel jeudi, Santé Canada a déclaré que l’examen du traitement de Merck « est toujours en cours » et qu' »il n’est pas possible de prédire quand une décision réglementaire sera prise ».

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