Des manifestants réclament la démission du chef du SCFP, Fred Hahn, lors d’un rassemblement devant le bureau du syndicat

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Des dizaines de manifestants ont organisé mardi une manifestation devant un bureau du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) au nord de Toronto pour exiger la démission de Fred Hahn en raison d’une vidéo antisémite que le vice-président national a partagée sur les réseaux sociaux.

Les manifestants ont scandé « Virez Fred » et « Fred doit partir » devant le bureau ontarien du syndicat à Thornhill. Certains ont brandi des drapeaux israéliens et canadiens et ont porté des pancartes, sur l’une desquelles on pouvait lire : « Les employés du secteur public méritent bien plus qu’un antijuif. »

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Hahn, qui dirige également le SCFP Ontario, une branche politique du SCFP national, depuis 2010, a partagé une vidéo sur les réseaux sociaux plus tôt ce mois-ci qui a été largement condamnée par les communautés juives et les représentants du gouvernement comme étant antisémite.

« C’est ignoble et choquant », a déclaré Amir Epstein, directeur exécutif de Tafsik, avant le rassemblement. L’organisation populaire qui se consacre à la lutte contre la montée alarmante de l’antisémitisme dans le monde, a organisé la manifestation. « C’est du jamais vu qu’une personne occupant un poste aussi important au Canada puisse ouvertement manquer de respect à la communauté juive. Il doit démissionner. »

Le rassemblement, auquel participaient principalement des membres de la communauté juive, a également reçu le soutien de divers groupes alliés.

L’un des intervenants était Salman Sima, un ancien prisonnier politique iranien. Il a déclaré qu’il ne devrait pas y avoir de place pour la haine et l’antisémitisme au Canada. « Contrairement aux politiciens inutiles, lâches, corrompus et incompétents de tous les niveaux de gouvernement, lorsque nous disons qu’il n’y a pas de place pour la haine au Canada, lorsque nous disons qu’il n’y a pas de place pour la haine en Ontario, nous faisons ce que nous prêchons », a déclaré Sima. « Je n’ai pas peur de dire que Fred doit partir. »

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Un autre manifestant, Charles Cooke, un représentant des relations gouvernementales de la Fondation canadienne pour l’éducation contre l’antisémitisme, qui siège également au conseil d’administration du groupe, a appris l’existence du rassemblement de mardi par le biais des médias sociaux. Il y a participé pour condamner les propos de Hahn. « Il dirige le SCFP en Ontario, et il est totalement inacceptable que nous ayons un dirigeant syndical au Canada, en Ontario, qui profère une haine éhontée envers une communauté quelconque. Cela ne serait pas toléré avec n’importe quel autre groupe », a déclaré Cooke. « C’est pourquoi nous sommes ici. »

Le Centre pour les affaires juives et israéliennes (CIJA), une organisation de défense des droits basée à Toronto, a également publié mardi une déclaration appelant au limogeage de Hahn.

« Ses actions et ses déclarations, en ligne et hors ligne, ont à plusieurs reprises franchi la ligne du discours politique légitime vers le discours de haine, la discrimination et l’antisémitisme. C’est pourquoi nous disons collectivement que ça suffit, Hahn doit partir », a déclaré le CIJA.

« Le SCFP s’est éloigné de sa mission première, qui est de représenter tous les travailleurs, en devenant une plateforme pour des idéologies extrémistes qui sont fondamentalement antidémocratiques et contraires aux valeurs canadiennes. »

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Le 11 août, Hahn a partagé une vidéo sur son compte Facebook montrant un plongeur olympique avec une étoile de David – un symbole important du judaïsme – sur son épaule. Alors que le plongeur fait un salto dans les airs, il se transforme en bombe.

Quelques jours plus tard, Hahn a supprimé le message et a présenté ses excuses.

« Mon intention en publiant ce message était d’attirer l’attention sur le fait que, alors que la Fédération de Russie n’a pas été autorisée à participer aux Jeux olympiques de Paris, l’État d’Israël a été autorisé à y participer – ce qui m’apparaît clairement comme un double standard », a déclaré Fred Hahn dans une déclaration publiée sur Facebook. « Mon intention n’a jamais été d’associer le peuple juif à la violence perpétrée par l’État d’Israël. Je reste fermement convaincu que c’est une terrible erreur, et antisémite, de confondre les actions odieuses de l’État d’Israël avec l’humanité ou l’identité juive. »

Cette publication a suscité des protestations parmi les membres du SCFP, ce qui a donné lieu à des critiques croissantes à l’intérieur comme à l’extérieur du syndicat. La semaine dernière, le conseil exécutif national du SCFP a voté en faveur de la démission de Hahn comme vice-président général.

« Le conseil exécutif national du SCFP a pris la décision difficile de demander la démission de Fred Hahn parce qu’il a republié une vidéo profondément problématique qui violait la déclaration d’égalité de notre syndicat », a déclaré le conseil dans un communiqué.

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Hahn a refusé de démissionner, affirmant qu’il « continuerait à se battre aux côtés » des membres du syndicat et que seuls les membres du syndicat — et non le conseil d’administration du SCFP — devraient décider de son sort.

Dans une déclaration de deux pages, Hahn a également rejeté les accusations d’antisémitisme.

« Je veux être clair : je rejette totalement l’accusation d’antisémitisme ; tous ceux qui me connaissent et travaillent avec moi savent que c’est un mensonge », a-t-il déclaré.

Les commentaires de Hahn ont suscité les critiques du premier ministre Doug Ford, qui l’a qualifié la semaine dernière d’« être humain dégoûtant » pour sa publication vidéo.

Hahn a l’habitude de tenir des propos anti-israéliens. Après le massacre de 1 200 personnes par des terroristes du Hamas en Israël le 7 octobre, Hahn a tweeté : « La Palestine se soulève, vive la résistance. » Il s’est ensuite excusé pour ce tweet.

Environ 80 membres juifs du SCFP ont porté plainte contre Hahn et le SCFP-Ontario devant le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario, affirmant qu’ils se sentent « isolés, indésirables, effrayés, réduits au silence, discriminés, menacés et harcelés » par la façon dont leur syndicat a réagi depuis l’attaque du 7 octobre.

« Beaucoup de membres juifs du SCFP se sentent complètement désemparés. Personne ne peut vraiment les représenter », a déclaré Epstein. « La communauté juive a toujours soutenu toutes les communautés qui croient en la paix, et c’est quelque chose dont nous avons toujours été fiers. »

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