lundi, décembre 23, 2024

Des ex-dirigeants d’Intel débattent de la pertinence d’une division de l’entreprise et du rôle du gouvernement américain dans cette décision.

L’article examine les défis auxquels Intel est confronté et les opinions divergentes sur la possibilité d’une séparation de ses activités de conception de puces et de fonderie. Des anciens dirigeants plaident pour une scission, soutenue par des fonds gouvernementaux, tandis que l’ex-PDG Craig Barrett s’oppose à cette idée, soulignant les dangers financiers potentiels. Le débat sur l’avenir d’Intel semble lié à la volonté du gouvernement américain d’intervenir, avec des implications pour la sécurité économique du pays face à des géants étrangers comme TSMC.

Les défis majeurs qu’affronte Intel ont incité les experts en technologie à formuler diverses suggestions sur l’avenir du fabricant de processeurs. Alors qu’Intel envisage des changements pour naviguer dans cette période difficile, d’anciens dirigeants de l’entreprise expriment leurs opinions sur la pertinence d’une scission et sur les implications pour le secteur américain des semi-conducteurs.

Dans une récente chronique parue dans Fortune, quatre anciens directeurs d’Intel ont préconisé une intervention gouvernementale, suggérant que les autorités américaines devraient pousser Intel à diviser ses opérations de conception de puces et de fonderie. Selon eux, étant donné qu’Intel est le dernier grand fabricant américain de semi-conducteurs avancés, le gouvernement devrait tirer parti des financements prévus par la loi CHIPS pour inciter l’entreprise à adopter une structure à deux entités, s’inspirant ainsi du modèle qu’AMD a suivi avec GlobalFoundries en 2009.

Ils notent que la loi CHIPS alloue 39 milliards de dollars en subventions pour revitaliser la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis. Bien que le gouvernement ait déjà promis jusqu’à 8,5 milliards de dollars en subventions et 11,5 milliards de dollars en prêts à faible coût pour Intel, une éventuelle faillite d’Intel, analogue à celle de Solyndra, marquerait un échec retentissant pour les politiques de soutien gouvernemental.

En revanche, Craig Barrett, ancien PDG d’Intel, a exprimé une opinion divergente dans un article de Fortune, arguant que seuls trois fabricants de semi-conducteurs disposent des ressources nécessaires pour couvrir les coûts de R&D – Intel, Samsung et TSMC. Selon lui, la séparation d’Intel risquerait d’affaiblir ses activités de fonderie, les rendant incapables de rivaliser efficacement sur le marché.

Barrett rappelle également les difficultés rencontrées par GlobalFoundries, qui a du mal à se maintenir dans la course aux technologies avancées de production de puces. Si Intel devait subir le même sort, cela entraînerait une dépendance accrue des États-Unis vis-à-vis de fabricants étrangers tels que TSMC et Samsung, en particulier dans un contexte géopolitique fragile marqué par des tensions autour de Taïwan.

Les deux parties apportent des arguments pertinents. Le gouvernement américain pourrait hésiter à investir massivement dans Intel sans garanties. Toutefois, il est conscient qu’un effondrement d’un acteur clé dans la fonderie de semi-conducteurs nuirait gravement à la sécurité des chaînes d’approvisionnement et à la position des États-Unis dans le secteur des technologies à long terme.

Aujourd’hui, Intel peine déjà à suivre le rythme de TSMC dans le secteur de la fonderie, avec des produits récents tels que ses puces Arrow Lake qui reposent en partie sur les technologies de TSMC. Même sous une gestion rigoureuse, son opération de fonderie rencontre des obstacles.

Il est donc risqué de scinder Intel en deux entités tout en espérant un succès immédiat, surtout si le soutien financier gouvernemental n’est qu’une solution à court terme.

Le débat sur la meilleure approche pour résoudre les problèmes d’Intel continue, avec des voix influentes s’élevant publiquement. La possibilité d’une intervention gouvernementale pour forcer une séparation dépendra des choix stratégiques d’Intel et de ses démarches pour maintenir son activité de fonderie. Des spéculations circulent également sur une possible collaboration entre Intel et Samsung pour contrer TSMC, ce qui viendrait compliquer le tableau.

Les résultats des élections américaines pourraient également influencer la direction politique à venir concernant la protection de l’industrie nationale des semi-conducteurs. Alors que l’administration Biden semble prudente jusqu’à présent, il reste à voir si un changement de leadership entraînera une politique plus proactive. L’avenir d’Intel, ainsi que sa position sur le marché des semi-conducteurs, demeure incertain.

L’industrie des semi-conducteurs est un secteur en plein essor.

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