Des cinéastes ukrainiens protestent contre le « génocide » russe à l’avant-première de Cannes

Des cinéastes ukrainiens protestent contre le "génocide" russe à l'avant-première de Cannes

Une autre première cannoise a été marquée par une contestation politique. Mercredi, un groupe de cinéastes ukrainiens a foulé les marches du tapis rouge devant la salle Debussy, le deuxième plus grand théâtre de Cannes, et a brandi une banderole pour protester contre ce qu’ils considèrent comme la censure des médias sociaux sur la guerre en Ukraine.

Debout sur les marches alors que les sirènes des raids aériens hurlaient – un clin d’œil aux alarmes qui déchirent le ciel ukrainien lorsqu’une attaque russe est imminente – Maksym Nakonechnyi, réalisateur du titre Cannes Un Certain Regard Vision papillonles producteurs du film Darya Bassel et Yelizaveta Smit, l’actrice principale Rita Burkovska et plusieurs membres de l’équipe de production ont brandi une banderole.

« Les Russes tuent les Ukrainiens. Trouvez-vous offensant ou dérangeant de parler de ce génocide ? » ça a lu.

Les manifestants manifestaient contre ce qu’ils considèrent comme une forme dangereuse de censure par les plateformes de médias sociaux, qui, à leur avis, cachent la réalité inconfortable et inquiétante de la guerre.

Nakonechnyi Vision papillon regarde directement cette réalité. Le film, qui se déroule avant le conflit actuel, suit une femme soldat (Burkovska) qui rentre chez elle dans sa famille après avoir passé des mois en tant que prisonnière des forces russes dans le Donbass, la région de l’est de l’Ukraine partiellement occupée par la Russie depuis 2014. Elle se débat reprendre une vie normale, hantée par le traumatisme qu’elle a vécu.

Ce n’était pas la première manifestation à frapper le Festival de Cannes cette année. Le 20 mai, avant la première mondiale du film de George Miller Trois mille ans de nostalgieune femme marchant sur le tapis rouge presque nue, exhibant de la peinture corporelle aux couleurs du drapeau ukrainien, avec les mots « arrêtez de nous violer » écrits à la peinture sur son abdomen.

À peine deux jours plus tard, lors de la première projection du film d’Ali Abbasi Sainte Araignéeun groupe de femmes du mouvement féministe Les Colleuses, vêtues de noir et dégageant la fumée d’appareils portatifs tenus dans leurs bras levés, ont déployé une banderole énumérant les noms de 129 femmes soupçonnées d’être victimes de violences conjugales en France depuis le dernier Cannes Festival du film a eu lieu.

La manifestation contre le fémicide était liée au thème de Sainte Araignéequi est l’histoire d’un tueur en série iranien qui assassine des prostituées pour « nettoyer » sa ville des « femmes diaboliques ».

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