Face à la stagnation économique, le chancelier Scholz a organisé une réunion avec les représentants de l’industrie et des syndicats, tandis que le ministre des Finances Lindner s’est entretenu avec les PME. Les entrepreneurs et responsables politiques exigent des décisions claires pour relancer les investissements. Les critiques pointent l’inefficacité de la coalition actuelle, avec des appels à des investissements massifs pour stimuler l’économie. Les discussions visent à trouver des solutions avant la mi-décembre.
Face à la stagnation économique, le chancelier Olaf Scholz convoque mardi une réunion discrète avec des représentants industriels et syndicaux. Parallèlement, le ministre des Finances, Christian Lindner, a prévu des discussions avec les classes moyennes. Ces sommets sont perçus comme une ultime opportunité pour la coalition gouvernementale.
À l’approche de cette rencontre cruciale entre les leaders gouvernementaux et les associations économiques, des entrepreneurs familiaux ainsi que la ministre-présidente de la Sarre, Anke Rehlinger, réclament des décisions claires. Marie-Christine Ostermann, présidente de l’association des entrepreneurs familiaux, a souligné l’importance de ces sommets pour résoudre la « paralysie catastrophique des investissements » dans le pays. Rehlinger a exprimé son irritation sur la chaîne ARD à propos des conflits internes au sein de la coalition « Ampel », soulignant l’urgence de prendre des mesures face à des prix de l’énergie non compétitifs et à la nécessité d’alléger les charges réseau pour les entreprises.
Dans un contexte de stagnation économique et de pertes d’emplois dans le secteur industriel, le chancelier Scholz a convié des représentants de secteurs clés tels que l’automobile, la métallurgie, la chimie et la pharmacie à une réunion secrète à la chancellerie. Les résultats sur les réformes nécessaires pour maintenir les emplois industriels devraient être communiqués d’ici la mi-décembre, suite à plusieurs discussions. En raison de l’absence des partenaires de la coalition, Lindner a également invité les PME à participer à un entretien le même jour. Les responsables du SPD, dont Saskia Esken, ainsi qu’Ostermann, ont tous deux salué l’initiative des deux sommets.
‘Il est normal qu’un leader prenne les devants en période de crise’, a déclaré Esken lors d’une intervention sur ZDF. Elle a également fait remarquer qu’avoir deux sommets économiques en une journée démontre que seuls le chancelier et le ministre des Finances semblent s’occuper des défaillances économiques du pays ; Ostermann a critiqué le ministre de l’Économie, Robert Habeck, pour ses propositions de primes à l’investissement, tout en insistant sur la synergie entre les deux sommets. Toutefois, elle a mis en garde que si la coalition « Ampel » ne livre rien, la situation économique pourrait rapidement dégénérer.
‘Des milliards d’investissements au-delà du SPD’
Esken a reproché à Lindner de freiner les efforts d’investissement. Les organisations patronales, syndicats et économistes s’accordent à dire que l’État doit injecter entre 400 et 600 milliards d’euros supplémentaires dans les prochaines années pour stimuler les investissements privés. Ces besoins d’investissement ne proviennent pas seulement du SPD, mais sont partagés par de nombreux experts économiques, a-t-elle aussi ajouté lors d’une interview à ZDF.
Elle a également critiqué Lindner pour son approche prudente en matière de dépenses publiques, arguant qu’en raison de la situation actuelle, il n’est pas possible de réaliser des économies. Elle a mentionné que l’infrastructure allemande est dans un état préoccupant. En réponse à une question sur la pérennité de la coalition jusqu’à la date prévue des élections fédérales en septembre 2025, Esken a affirmé que « les feux de signalisation » resteront en place jusqu’à l’automne prochain et qu’il est crucial de travailler conjointement de manière efficace. Elle a rappelé que de nombreux dossiers, tels que la réforme des retraites et la loi sur la transparence des salaires, restent à traiter.
La coalition devra également se concentrer sur le budget fédéral pour 2025. Rehlinger a exhorté les partis de l’Ampel à prendre des décisions actives et à poursuivre un travail collaboratif jusqu’à la fin de la législature.