lundi, octobre 28, 2024

Des auxiliaires aux leaders : les Népalais s’illuminent en battant des records dans l’Himalaya.

En octobre, l’actualité népalaise a été marquée par les exploits d’alpinistes qui ont conquis les quatorze sommets de plus de 8000 mètres, dont Dawa Yangzum Sherpa, la première femme népalaise, et Nima Rinji Sherpa, le plus jeune à réussir cette tâche. Mingma Gyalje Sherpa a également fait sensation en atteignant tous ces sommets sans oxygène. Ces réussites redéfinissent le rôle des Népalais dans l’alpinisme, leur conférant respect et opportunités au sein de leur communauté.

Début octobre, la scène de l’alpinisme népalais a été marquée par deux chiffres significatifs : 8000 et 14. Ces chiffres correspondent aux plus hauts sommets de la planète et aux alpinistes ayant enregistré l’exploit de conquérir les quatorze sommets dépassant les 8000 mètres.

Parmi ces pionniers, Dawa Yangzum Sherpa est la première femme népalaise à réaliser cet exploit. Nima Rinji Sherpa, à seulement 18 ans, est devenu le plus jeune alpiniste mondial à gravir ces sommets, tandis que Mingma Gyalje Sherpa, surnommé « Mingma G », a été le premier Népalais à atteindre les quatorze sommets sans l’aide de l’oxygène artificiel.

Le retour de ces alpinistes triomphants à l’aéroport de Katmandou a été décrit par le quotidien « The Himalayan Times » comme un véritable « retour en héros ». Le Shishapangma, culminant à 8027 mètres au Tibet, était le dernier sommet qu’ils avaient à gravir.

Les agences valorisent les succès de leurs guides locaux

Bernadette McDonald, auteur d’un livre sur les alpinistes de la région himalayenne, a exprimé à quel point ces accomplissements marquent un tournant pour les Népalais. « Les sommets de 8000 mètres ont une signification immense. Pour les locaux, leurs réussites sur ces montagnes sont un véritable changement de paradigme, » a-t-elle déclaré.

Avec de telles réalisations, il devient plus facile pour les Népalais d’attirer des sponsors et d’être respectés dans leur communauté. Ce n’est pas seulement le prestige lié à l’alpinisme qui en découle ; ces victoires ouvrent également des opportunités commerciales pour les agences d’expédition.

Josette Valloton, une guide de montagne suisse, a remarqué que ces agences mettent en avant les succès de leurs guides. Elle sait de quoi elle parle, étant devenue la première femme au monde à avoir gravi tous les sommets de plus de 8000 mètres.

Autrefois, les Népalais étaient perçus comme du simple personnel d’assistance, portant des charges lourdes et s’occupant des cordes. Souvent, lors des réussites d’alpinistes occidentaux, les contributions des locaux étaient souvent éclipsées, comme le montre le titre du livre d’Otto C. Honegger et Frank Senn, « Die wahren Helden vom Everest » (Les vrais héros de l’Everest).

Des stéréotypes négatifs concernant la fiabilité des autochtones ont également persisté. Par exemple, lors de l’ascension du Manaslu en 2016, certains porteurs avaient mal indiqué le sommet, ce qui avait conduit l’expédition à rebrousser chemin. Bien que le ministère du tourisme leur ait décerné un certificat de réussite, un enregistrement dans la « Himalayan Database » stipule que leur ascension n’a pas été complète.

Les certificats de réussite ont plus de poids au Népal

Pour certains, obtenir un certificat peut sembler anodin, mais pour les alpinistes, atteindre le sommet est une marque de respect et d’éthique. Le « Livre Guinness des Records » n’accorde des certificats qu’en cas de preuve d’atteinte du sommet, et ces certificats revêtent une importance bien plus grande au Népal que dans d’autres régions du monde.

Une solide expérience de montagne et une forte routine sont souvent préférées à une formation formelle pour ceux qui participent à des expéditions. Kami Rita Sherpa, qui a gravi l’Everest à trente reprises, souligne que son expérience attire les grimpeurs souhaitant l’accompagner, augmentant ainsi la fierté des Népalais à exhiber leurs certificats « Guinness » sur les réseaux sociaux.

Des inquiétudes ont émergé autour des alpinistes ne comprenant pas toujours l’importance de l’atteinte du sommet, notamment sur le Manaslu. En automne 2021, Mingma G a prouvé que le vrai sommet était encore à redécouvrir. Ce faisant, il a élargi les horizons en redéfinissant les topographies alpinistes, défiant ainsi les idées reçues.

Un nouvel élan pour l’alpinisme népalais

Mingma G

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