Denzel Washington réinvente « Othello » au théâtre Ethel Barrymore, attirant les foules avec une performance captivante. Malgré son interprétation fluide et l’intensité de son jeu, la mise en scène de Kenny Leon manque de profondeur et d’originalité. Le cadre futuriste apparaît aléatoire, et la production souffre d’un manque de dynamisme. Bien que Washington et Jake Gyllenhaal, dans le rôle d’Iago, brillent par leur talent, l’ensemble aurait bénéficié d’une approche artistique plus soignée.
Un Othello Réinventé par Denzel Washington
Il est difficile de trouver un acteur américain mieux préparé que Denzel Washington pour populariser Shakespeare. La nouvelle mise en scène d' »Othello », qu’il dirige au théâtre Ethel Barrymore, attire les foules et affiche des prix de billets d’orchestre dépassant les 900 dollars. Les chanceux qui assisteront à cette performance auront l’occasion d’apprécier la manière fluide avec laquelle Washington interprète le texte de Shakespeare, tout en ressentant l’ironie tragique de l’aveuglement d’Othello, manipulé par le perfide Iago, brillamment joué par Jake Gyllenhaal.
Une Production qui Manque de Profondeur
Cependant, cette production laisse à désirer. Sous la direction de Kenny Leon, « Othello » semble se contenter de transmettre le texte sans véritable intention artistique. Bien que la pièce soit l’une des tragédies les plus puissantes de Shakespeare, un manque d’originalité dans la mise en scène fait que l’ensemble tombe à plat. Washington incarne Othello, un général dont les décisions entraînent la colère d’Iago. La tragédie réside dans la confiance mal placée d’Othello, qui mène à la destruction de son mariage avec Desdémone (Molly Osborne).
Le cadre de cette version d' »Othello », censée se dérouler « dans un avenir proche », semble trop aléatoire, comme si les choix créatifs avaient été évités. Bien que Gyllenhaal parvienne à donner une interprétation moderne à Iago, le costume de Washington, loin de renforcer son image, semble le diminuer. La mise en scène manque de couleur et de dynamisme, laissant le spectateur sur sa faim. Les choix d’éclairage déconcertants et le manque de clarté narrative dans certaines scènes rendent l’expérience encore plus frustrante.
Cependant, malgré ces lacunes, Washington et Gyllenhaal parviennent à donner le meilleur d’eux-mêmes. La puissance de la présence de Washington est indéniable, et ses interactions avec Osborne, malgré une différence d’âge marquée, sont pleines d’une intensité émotionnelle. Leur chimie se traduit par des moments poignants de trahison, renforcés par l’expérience de Washington. La production repose essentiellement sur le talent de ces deux acteurs, qui, bien que brillants, mériteraient une mise en scène plus réfléchie et engageante.