mardi, novembre 19, 2024

Défendre l’ARC devient de plus en plus difficile à mesure que les « mauvaises » expériences se multiplient

Kim Moody : Des auditeurs mal formés et des décisions ridicules détournent l’agence fiscale de son travail essentiel

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Lorsque je participe à des événements sociaux et que je me présente comme professionnel de la fiscalité, la conversation tourne souvent autour de l’Agence du revenu du Canada.

Lorsqu’on me pose des questions à ce sujet, j’aime expliquer que l’Agence du revenu du Canada (ARC) se contente d’administrer les lois que les politiciens et le ministère des Finances élaborent et soumettent au Parlement pour adoption. Elle remplit une fonction d’une importance cruciale, car sans elle, les lois n’auraient aucun sens et il n’y aurait pas de fonds pour permettre aux différents ordres de gouvernement de s’acquitter de leurs tâches.

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Malgré de telles explications, il arrive souvent que mes nouvelles connaissances aient des propos négatifs à l’égard de l’ARC ou déclarent qu’elles ont peur d’interagir avec ses représentants.

Ces opinions sont cohérentes avec la méfiance à l’égard des collecteurs d’impôts qui semble être à la mode depuis les temps bibliques. Dans le Nouveau Testament, en particulier, ils sont dépeints de manière négative, probablement en raison de leur association avec le gouvernement romain oppressif et parce qu’ils avaient apparemment l’habitude de collecter plus que ce qui était dû.

Je pense qu’il est juste de dire que les opinions sur les collecteurs d’impôts du gouvernement se sont améliorées depuis l’époque romaine, mais les gens ont toujours des opinions profondément personnelles, pour la plupart négatives, sur ces agences.

Personnellement, je suis agnostique à l’égard de l’ARC. Je n’ai pas d’opinions négatives ou positives, mais je continue plutôt à la respecter pour le travail essentiel qu’elle accomplit.

Au cours de mes 30 années de carrière en tant que conseiller fiscal, j’ai vu le bon et le mauvais.

Du côté des « bons » services, j’ai eu le plaisir de travailler avec certains des fonctionnaires les plus talentueux et les plus dévoués qui se soucient vraiment du Canada. Ils font une différence. Souvent, le « bon » service consiste à obtenir une réponse rapidement, courtoisement et efficacement avec l’aide de l’ARC. Une vérification effectuée de manière efficace et efficiente est également « bonne ».

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Le « mauvais » comprend des histoires de fonctionnaires mal formés, qui utilisent leur « pouvoir » pour intimider délibérément les contribuables, effectuent des vérifications très médiocres et tirent des conclusions ridicules, forçant les contribuables concernés à consacrer du temps et de l’argent à contester les décisions.

Dans l’ensemble, mon expérience avec l’ARC a été positive. Il n’est pas facile de diriger un mastodonte qui est redevable au gouvernement du moment.

Ces derniers temps, cependant, les « mauvaises » expériences commencent à devenir beaucoup plus courantes que les « bonnes ».

Dans mes conversations avec mes collègues de partout au Canada, plusieurs sont d’accord avec moi. Ce changement d’attitude survient malgré le fait que l’effectif de l’ARC est passé de 40 059 personnes en 2015 à 59 155 personnes cette année, soit une augmentation de 47,6 %. Chaque fois que je consulte ces chiffres, je hoche la tête devant des augmentations aussi massives.

Bien qu’il s’agisse d’une comparaison simpliste, l’équivalent américain du CRA, l’Internal Revenue Service (IRS), comptait 82 990 employés en 2023.

Avec une population d’environ 336 millions d’habitants, cela équivaut à un employé de l’IRS pour 4 049 résidents américains. Au Canada, avec une population d’environ 40 millions d’habitants, nous avons un employé de l’ARC pour 676 résidents, soit environ six fois plus d’employés des impôts par habitant.

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J’aimerais comprendre la raison. L’ARC est-elle en sureffectif ? L’IRS est-il en sous-effectif ? Je suppose que c’est une combinaison des deux. Néanmoins, pour des raisons que j’expose ci-dessous, je pense que l’ARC peut faire mieux.

Avec l’augmentation de ses effectifs et de ses ressources, je m’attendrais à ce que l’ARC fournisse des services nettement améliorés aux Canadiens, mais ce n’est tout simplement pas le cas. Oui, les services électroniques se sont améliorés au fil du temps, mais ils sont toujours à la traîne par rapport au secteur privé, la sécurité étant souvent la principale raison de cette lenteur des progrès.

Parmi les « mauvaises » expériences que j’ai vécues récemment, on compte des vérifications fiscales ridicules. L’une de ces vérifications concernait une société de portefeuille qui possédait des actifs financiers importants en raison d’une vente antérieure d’une entreprise. Outre les liquidités et les titres négociables, le seul autre actif de l’entreprise était un bien non financier qui représentait 0,015 % de l’actif total. Les revenus de ce bien non financier étaient la seule chose soumise aux considérations et aux déclarations de TPS. Les registres comptables de cette société sont impeccables.

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La vérification a commencé par une vérification de la TPS avec un questionnaire de 20 pages. Elle s’est ensuite étendue à de nombreux appels vidéo et téléphoniques avec le vérificateur (qui travaille évidemment à domicile avec de multiples distractions en arrière-plan) et, plus de 18 mois plus tard, sans aucun ajustement (ce qui n’est pas surprenant), le vérificateur est toujours convaincu qu’il y a quelque chose à trouver. Ce cas est un exemple d’un vérificateur inexpérimenté, mal formé et mal guidé qui a passé d’innombrables heures à chercher une aiguille dans une botte de foin, même si l’aiguille n’existe pas. Bien que je reconnaisse que l’ARC a le droit — et devrait franchement — d’examiner les affaires des contribuables, il faut faire preuve d’un certain sens pratique et de bon sens lors des examens afin de protéger les actifs des Canadiens et de ne pas gaspiller les ressources disponibles.

Parmi les autres « mauvaises » expériences, on compte les délais d’attente toujours plus longs pour contacter un représentant de l’ARC, malgré les centaines de millions de dollars prévus dans les budgets récents pour régler le problème ; la façon dont les crédits d’impôt étrangers sont traités par l’ARC (en particulier pour ceux qui ont payé des impôts aux États-Unis et qui ont réclamé ces impôts sous forme de crédit) ; les délais de traitement très longs pour les ajustements de routine des déclarations de revenus des particuliers et des sociétés ; les vérifications des demandes de déductions pour les petites entreprises qui sont agressives et insensées ; et de nombreuses autres expériences frustrantes.

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Bien que l’ARC publie chaque année ses « normes de service », ces normes ne traitent pas de bon nombre des frustrations courantes mentionnées ci-dessus.

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Comme tous ceux que je rencontre lors d’événements sociaux, je sais qu’il est presque trop facile de critiquer l’ARC. Mais ce n’est pas constructif. Le plus difficile est de réellement essayer d’améliorer l’organisme et de veiller à ce que les Canadiens en aient pour leur argent.

Au lieu d’auto-évaluations continues, je crois qu’il serait bon et approprié que l’ARC soit soumise à un examen approfondi et indépendant, assorti d’un respect obligatoire des recommandations fournies.

La lutte contre la récente augmentation des « mauvaises » expériences avec l’ARC profitera à tous les Canadiens — et à l’ARC elle-même.

Kim Moody, FCPA, FCA, TEP, est le fondateur de Moodys Tax/Moodys Private Client, ancien président de la Fondation canadienne de fiscalité, ancien président de la Society of Estate Practitioners (Canada) et a occupé de nombreux autres postes de direction au sein de la communauté fiscale canadienne. Vous pouvez le joindre au [email protected] et son profil LinkedIn est https://www.linkedin.com/in/kimgcmoody.

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