Friedrich Merz a obtenu au Bundestag la majorité des deux tiers pour son plan d’endettement, soutenu par la CDU, la CSU, le SPD et les Verts. Le vote crucial du Bundesrat, prévu vendredi, nécessite également une majorité des deux tiers. Bien que la Bavière ait finalement accepté de soutenir le projet, plusieurs Länder, dont la Thuringe et le Sachsen-Anhalt, demeurent indécis, ce qui pourrait menacer l’adoption de la mesure.
Un Souffle de Soulagement pour Friedrich Merz
Friedrich Merz peut enfin respirer. Le président de la CDU et chancelier désigné a réussi à obtenir, mardi, au Bundestag allemand, la majorité des deux tiers nécessaire pour ses projets d’endettement. Ce plan ambitieux a reçu l’approbation presque unanime des députés de la CDU, de la CSU, du SPD et des Verts. Cependant, le sort de cette mesure repose encore sur le vote du Bundesrat allemand, où une majorité des deux tiers est également cruciale. Ce vote est prévu pour vendredi.
Les Défis du Bundesrat et les Alliances Politiques
Le Bundesrat, représentant les gouvernements des Länder, est composé de membres issus de chaque État fédéral, disposant de 3 à 6 voix en fonction de leur population. Pour que les modifications constitutionnelles soient adoptées, au moins 46 des 69 voix sont requises. Actuellement, les gouvernements des Länder, comprenant la CDU, la CSU, le SPD et les Verts, n’atteignent que 41 voix. L’ajout de la Bavière, où la CSU et les Libéraux libres forment une coalition, pourrait porter ce total à 47 voix, atteignant ainsi la majorité nécessaire.
Au départ, il y avait des doutes concernant le soutien de la Bavière. Hubert Aiwanger, le chef des Libéraux libres et ministre bavarois de l’Économie, avait exprimé son opposition à l’assouplissement du frein à l’endettement. Cependant, il a depuis annoncé qu’il donnerait son accord, bien que cela se fasse à contrecœur. Cela pourrait donc garantir le passage du paquet.
Malgré l’accord bavarois, plusieurs Länder affichent des positions divergentes, comme la Thuringe et le Sachsen-Anhalt dirigés par la CDU, ainsi que le Brandebourg sous l’égide du SPD. D’autres États tels que le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, où le SPD et la Gauche gouvernent ensemble, ainsi que Brême, n’ont pas encore pris position. Cela fait cinq États dont le soutien reste incertain.
En Thuringe, le ministre-président Mario Voigt a annoncé qu’il s’abstiendrait si le vote portait sur l’ensemble du paquet plutôt que sur des parties séparées. Cette abstention serait équivalente à un vote négatif.
La BSW critique particulièrement les dépenses prévues pour la Bundeswehr et le réarmement, car elle se positionne comme un parti anti-réarmement. Même au Brandebourg, une abstention n’est pas à exclure, malgré le soutien initial du ministre-président du SPD. La cheffe influente de la BSW, Sahra Wagenknecht, a indiqué qu’une abstention serait probable, ce qui pourrait compromettre la majorité des deux tiers au Bundesrat.
Le Sachsen-Anhalt pourrait également choisir de s’abstenir, avec une coalition tripartite de la CDU, du SPD et du FDP au pouvoir. Le chef de groupe du FDP a exprimé des réserves, rappelant l’importance du frein à l’endettement pour les générations futures.
Cependant, ces déclarations pourraient évoluer. La modification constitutionnelle permettant aux Länder de s’endetter jusqu’à 0,35 % du PIB semble inciter plusieurs d’entre eux à envisager de soutenir le projet. La ministre-présidente du SPD du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Manuela Schwesig, a même fait campagne pour le paquet, espérant convaincre son partenaire de coalition, qui avait voté contre la modification précédemment.
Note : Une erreur a été corrigée dans une version antérieure de cet article, précisant que l’abstention de la Thuringe et du Sachsen-Anhalt ne compromettrait pas la majorité des deux tiers si la Bavière apporte son soutien.