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OTTAWA — Avec l’inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt qui pèsent sur les chèques de paie, la Banque du Canada affirme que les entreprises s’attendent à ce que les ventes ralentissent à mesure que les consommateurs réduiront leurs dépenses.
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La banque centrale a publié lundi ses enquêtes sur les perspectives commerciales et les attentes des consommateurs du quatrième trimestre, révélant que la plupart des entreprises et des consommateurs s’attendent à une récession au cours des 12 prochains mois.
Alors que la confiance des entreprises s’affaiblit, de plus en plus d’entreprises se disent préoccupées par la demande et le crédit. Pendant ce temps, ils disent que les pressions sur les coûts, les pénuries de main-d’œuvre et les problèmes de chaîne d’approvisionnement s’atténuent.
Du côté des consommateurs, les Canadiens confrontés à une inflation élevée et à des taux d’intérêt en hausse disent qu’ils réduisent leurs dépenses, car ils consacrent une plus grande part de leur budget aux nécessités.
Près de neuf sur 10 déclarent avoir réduit leurs dépenses de voyage, d’hébergement, de restauration et de loisirs.
Plus de sept consommateurs sur 10 déclarent réduire leurs achats de vêtements et de chaussures, tandis que près de six consommateurs sur 10 abandonnent leurs achats d’épicerie.
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Les sondages « suggèrent que les augmentations de taux d’intérêt fonctionnent comme prévu pour ralentir les dépenses », a écrit la directrice générale de l’économie de la CIBC, Karyne Charbonneau, dans une note aux clients.
Depuis mars, la Banque du Canada a relevé ses taux d’intérêt de façon agressive sept fois consécutives en réponse à une inflation élevée depuis des décennies. Son taux d’intérêt directeur est actuellement de 4,25 %, le plus élevé depuis 2008.
Bien que l’inflation ait diminué au cours des derniers mois, elle demeure bien au-dessus de la cible de 2 % de la Banque du Canada.
La banque centrale devrait maintenir les taux d’intérêt élevés pendant un certain temps pour atténuer davantage l’économie et l’inflation.
Avec des perspectives économiques quelque peu assombries, certaines entreprises s’attendent à un ralentissement des ventes et renoncent à leurs plans d’investissement.
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Selon l’enquête sur les perspectives des entreprises, les deux tiers des entreprises s’attendent à une récession au cours des 12 prochains mois.
Cependant, malgré le ralentissement attendu, la moitié des entreprises ont déclaré qu’elles prévoyaient d’ajouter des employés ou de pourvoir des postes vacants au cours de la même période.
Pendant ce temps, 72 % des consommateurs s’attendent à une récession dans les mois à venir.
Malgré la croyance répandue selon laquelle une récession est probable, les sondages montrent que la plupart des consommateurs et des entreprises qui s’attendent à une récession ne pensent pas qu’elle sera grave.
Cela correspond à ce que de nombreux économistes prévoient pour l’économie canadienne, citant un marché du travail solide comme tampon potentiel en cas de ralentissement.
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Cependant, bien que le marché du travail soit demeuré relativement vigoureux, les travailleurs canadiens ont vu leur salaire réel chuter dans un contexte d’inflation élevée. Selon l’enquête sur les attentes des consommateurs, la plupart des travailleurs ne s’attendent pas à ce que leurs revenus rattrapent l’inflation.
Les enquêtes montrent également que les entreprises et les consommateurs s’attendent à ce que l’inflation reste élevée à court terme, mais s’attendent à ce qu’elle diminue, se rapprochant de l’objectif de la banque centrale de 2% en cinq ans.
Plus d’un quart des consommateurs s’attendent à une déflation dans cinq ans, nombre d’entre eux estimant que les prix diminueront à mesure que l’économie se remettra des chocs du côté de l’offre.
L’économiste en chef adjoint de RBC, Nathan Janzen, a déclaré qu’il était « surprenant » de voir le nombre de personnes s’attendant à une baisse des prix à long terme.
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« Je ne sais pas si nous sommes si optimistes que c’est vrai. Il est plus difficile pour les prix de baisser que pour eux d’augmenter », a-t-il déclaré.
Les nouvelles données précèdent la prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt, prévue pour le 25 janvier.
Bien que la Banque du Canada ait signalé le mois dernier sa volonté de suspendre le cycle de hausse des taux, de nombreuses banques commerciales, dont RBC, s’attendent à ce que la banque centrale augmente son taux directeur d’un quart de point de pourcentage.
« Je ne pense pas que cela ait changé avec ces données », a déclaré Janzen.
Statistique Canada publiera mardi son rapport sur l’indice des prix à la consommation de décembre, qui éclairera également la décision de la banque centrale, a-t-il ajouté.