En Allemagne, une part significative des travailleurs, notamment dans le commerce, la logistique et la restauration, est contrainte de travailler le soir de Noël, sans toujours bénéficier de compensations financières. Une étude a révélé que 22 % des employés travaillent au moins le matin du 24 décembre, et seulement un quart reçoit une prime. Les conventions collectives régissent souvent ces situations, mais des disparités existent selon le secteur et le revenu des ménages.
En Allemagne, de nombreux travailleurs, au-delà des services d’urgence, de la poste ou des caisses de supermarchés, sont tenus de travailler le soir de Noël. Malheureusement, tous ne bénéficient pas de compensations financières pour leurs efforts.
À Noël, une atmosphère de tranquillité enveloppe les rues allemandes. Même aux heures d’affluence habituelles, le trafic est presque inexistant. La plupart des bureaux et des lieux de travail ferment leurs portes. Pourtant, le soir de Noël, une certaine agitation se fait sentir, car alors que beaucoup profitent déjà de leurs vacances, de nombreux magasins continuent d’accueillir des clients jusqu’à une heure avancée.
De nombreux acheteurs en profitent pour effectuer leurs dernières emplettes de Noël. Les livreurs de colis et les services de livraison sont également sur le pont pour acheminer des cadeaux et des repas. De plus, divers secteurs, comme les soins de santé et les services d’urgence, doivent continuer à fonctionner même durant ces jours fériés.
Une proportion significative de travailleurs le soir de Noël
Mais combien de personnes se retrouvent à travailler ce jour-là et comment leur disponibilité est-elle récompensée ? L’Institut de recherche économique et sociale (WSI) a entrepris d’analyser qui, cette année, doit travailler pendant les fêtes de Noël et au Nouvel An, afin de permettre à la majorité de la population de célébrer sereinement.
Les données ont été recueillies lors d’une enquête à laquelle 7100 travailleurs ont participé en novembre et décembre. Les répondants ont également été interrogés sur les primes qu’ils reçoivent pour leur engagement.
Les résultats montrent qu’avec Noël tombant un mardi cette année, au moins 22 % des travailleurs doivent être présents au travail au moins le matin du 24 décembre. Cependant, dans certains secteurs, cette proportion est considérablement plus élevée.
Les employés du commerce sont les plus concernés, avec 44 % d’entre eux devant travailler au moins la première moitié de la journée. Dans le secteur des transports et de la logistique, 40 % doivent également se rendre au travail, tandis que dans la restauration, plus d’un tiers (36 %) doit se présenter au moins à mi-temps.
Retour à la maison après la fermeture des magasins
Avec l’entrée en vigueur de la loi sur la fermeture des magasins à 14 heures, le nombre d’employés devant travailler l’après-midi diminue considérablement. À ce moment-là, seuls 9 % des travailleurs restent encore en service. La situation est similaire pendant les deux jours de Noël, sauf dans le secteur de l’hôtellerie où environ un tiers des employés reste constamment en poste, notamment le soir du 24 décembre, lorsque les familles se réunissent pour échanger des cadeaux.
Les chercheurs ont également observé des variations régionales intéressantes : la proportion d’employés travaillant le soir de Noël est légèrement plus élevée en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et dans les États de l’Est (11 et 10 %) par rapport au Bade-Wurtemberg (9 %) et à la Bavière (8 %).
Pour le Nouvel An, une semaine après Noël, les chiffres restent similaires. Ce mardi-là, plus de 22 % des employés sont en service à mi-temps, et après 14 heures, ce chiffre chute à 11 %. Ainsi, il y a plus d’employés présents que le soir du 24 décembre. Pour le jour de l’An, 9 % des travailleurs demeurent actifs. Comme pour Noël, les secteurs de la restauration, des transports, du commerce, ainsi que de la santé et des services sociaux, sont particulièrement sollicités.
Quels bénéfices pour les travailleurs concernés ?
Étant donné que le soir de Noël et le Nouvel An sont considérés comme des jours ouvrables, seulement environ un quart des employés perçoivent une prime salariale pour leur engagement du matin. Pour le soir de Noël, 27 % des répondants signalent recevoir une prime, tandis que pour le Nouvel An, ce chiffre est de 24 %.
Parmi les travailleurs qui restent après la fermeture légale des magasins, environ la moitié perçoit une prime salariale. La proportion est légèrement plus élevée pour le soir de Noël (55 %) par rapport au Nouvel An (50 %). Pendant ces jours fériés, sept employés sur dix peuvent bénéficier d’un salaire majoré.
Le WSI souligne que presque toutes les conventions collectives prévoient de telles primes. En revanche, le soir de Noël et le Nouvel An sont souvent des jours de congés payés. ‘Les conventions collectives jouent un rôle crucial durant les jours fériés ; elles représentent une base importante pour les congés payés et les primes salariales’, explique Bettina Kohlrausch, directrice scientifique du WSI. ‘De plus, elles garantissent à de nombreux employés le droit à une prime de Noël.’
Il est également intéressant de noter que les hommes sont généralement plus sollicités que les femmes durant les jours fériés, tout en étant plus souvent récompensés par une prime salariale. Le niveau de revenu du ménage semble également influencer la situation : plus le revenu est élevé, moins les employés sont présents au travail pendant les jours fériés.