Je me suis toujours vu comme un brouillon humain. Je pouvais manger à peu près n’importe quoi et ne pas avoir mal au ventre.
Il y a environ cinq ans, tout cela a soudainement changé. Les aliments de base me rendaient maintenant violemment malade.
Les hamburgers de restauration rapide que j’aimais étaient mes ennemis, tout comme les tasses de chocolat chaud fumantes que je buvais chaque soir. Les deux m’ont fait mal au ventre, gravement malade.
Pendant environ un an, j’ai souffert mais progressivement – et principalement grâce à l’excellente recherche et au soutien massif de ma femme – j’ai découvert que je pouvais à nouveau manger à peu près tout ce que je voulais avec une mise en garde majeure – tant que la nourriture était bio .
Ce passage au bio dans notre famille n’est pas bouleversant.
Le changement pour ma famille fait partie d’une tendance beaucoup plus large, avec un nombre croissant de Canadiens mangeant des aliments biologiques. Les aliments biologiques ne sont plus seulement des articles de fantaisie pour les vieux hippies, mais occupent de nombreuses étagères dans les supermarchés comme Costco et Superstore. L’année dernière, environ les deux tiers des ménages canadiens ont acheté des aliments biologiques, avec une augmentation de 23 % de 2020 à 2021, rapporte la Canada Organic Trade Association (COTA)
J’écris sur cette tendance aujourd’hui au cas où il y aurait d’autres crétins ignorants obsédés par la restauration rapide comme moi-même qui souffrent maintenant d’un régime incertain. Ils pourraient éventuellement être aidés en passant à des aliments biologiques et, si c’est le cas, cela changerait leur vie.
Il est également vrai que le mouvement des aliments biologiques au Canada est soumis à de fortes pressions, les grandes entreprises internationales qui produisent des aliments, des semences et des pesticides non biologiques essayant de faire modifier la réglementation au Canada, ce qui leur permet de produire et de vendre plus facilement des cultures dépendantes de utilisation plus intensive de pesticides.
Pour approfondir ces diverses questions, j’ai parlé avec Tia Loftsgard, directrice exécutive de COTA. Elle possédait autrefois une entreprise d’importation et de fabrication, Camino, fabriquant du chocolat chaud et des chocolats biologiques.
Quand j’ai raconté à Loftsgard mon passage à l’alimentation biologique, elle m’a dit qu’elle avait souvent entendu ce genre d’histoire. « Il y a beaucoup de gens qui sont passés au bio, ils se sentent mieux… Notre alimentation s’est beaucoup modifiée ces dernières années. Les gens veulent généralement revenir au goût et au profil nutritionnel d’origine des aliments en achetant des aliments biologiques. »
Les principaux aliments biologiques achetés sont les fruits, puis les légumes, les légumes verts emballés, le café, le lait et les aliments pour bébés.
La dernière fois que les Canadiens ont tous mangé des aliments biologiques, c’était avant la Seconde Guerre mondiale, a déclaré Loftsgard.
Au cours des décennies suivantes, des pesticides tels que le glyphosate (Roundup) ont été développés pour tuer les mauvaises herbes indésirables. Cette avancée est allée de pair avec de nouveaux organismes génétiquement modifiés (OGM), des plantes développées pour survivre à des niveaux accrus de pesticides et d’herbicides, et ainsi augmenter considérablement les rendements.
L’agriculture biologique au Canada ne représente maintenant que 3 % des terres agricoles.
Le glyphosate est un outil extrêmement utile pour les agriculteurs et les forestiers, mais il pose des problèmes de santé. En 2015, le groupe de travail d’experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le glyphosate comme cancérogène humain probable, mais cette découverte a été contestée par de nombreuses autres autorités sanitaires. En mars 2017 et à nouveau en 2019, Santé Canada a signalé qu’aucune autorité de réglementation des pesticides ne considérait le glyphosate comme un risque cancérigène : « Nos scientifiques n’ont ménagé aucun effort pour mener cet examen. »
Un certain nombre de pays européens interdisent les cultures OGM ou GM (génétiquement modifiées), mais pas les États-Unis ni le Canada. En fait, il y a eu une forte pression de l’industrie pour permettre des niveaux accrus de pesticides. L’été dernier Santé Canada
était sur le point d’approuver des augmentations des limites maximales de résidus pour le Roundup
sur nos récoltes, mais a reculé après une intense opposition du groupe de Loftsgard et d’autres.
Santé Canada réexamine maintenant cette demande pour autoriser plus de résidus de Roundup, et avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), il examine également une proposition visant à exempter de nombreuses semences génétiquement modifiées nouvelles et/ou importées de la réglementation. Le groupe de Loftsgard
une telle déréglementation, car elle craint que cela ne permette aux producteurs étrangers de vendre des semences génétiquement modifiées ici sans la surveillance ou l’approbation du gouvernement canadien et sans aucun étiquetage identifiant les semences comme génétiquement modifiées.
Bien sûr, les consommateurs comme moi font face à toute augmentation des pesticides en se détournant simplement de ces aliments. Mais ce n’est qu’une réponse partielle. Tout le monde ne le fera pas ou ne pourra pas se le permettre.
Le potentiel de nocivité de la surutilisation des pesticides n’est pas un fantasme, c’est un fait. Le gouvernement fédéral doit protéger tous les Canadiens.