lundi, décembre 23, 2024

David Rosenberg : Le Canada ne peut pas compter jusqu’à un million – et cela fausse les données dont les décideurs politiques ont besoin

Sous-estimer la croissance démographique érode la fiabilité des chiffres sur l’emploi, le logement et la productivité

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Par Dylan Smith et Atakan Bakiskan

Une approche réfléchie à l’immigration constitue un atout historique de la politique économique canadienne. La récente vague d’immigration post-COVID-19 a toutefois créé un certain nombre de défis bien connus, alors que les marchés du logement et les systèmes de services sociaux, qui évoluent lentement, s’adaptent à l’augmentation soudaine de la population du pays.

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Mais un autre problème, apparemment plus fondamental, s’est posé aussi bien aux décideurs politiques qu’aux analystes : la population du Canada est devenue de plus en plus difficile à dénombrer, et tout porte à croire qu’il y a un sous-dénombrement d’un million de résidents temporaires dans la principale enquête sur l’emploi du pays. Cela a érodé la fiabilité d’une multitude de variables pertinentes pour le marché concernant les chiffres de population, depuis les chiffres de l’emploi jusqu’à la construction de logements et la productivité.

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Après avoir relevé les objectifs d’immigration sur cinq ans à la suite de la forte baisse de l’immigration en 2020 et 2021, le gouvernement fédéral a annoncé la semaine dernière que les objectifs d’immigration seraient maintenus aux niveaux actuels prévus jusqu’en 2026. Au cours des trois prochaines années, le Canada visera à attirer environ 500 000 résidents permanents par an (environ 1,3 pour cent de la population de 2022). Cela se compare à l’objectif de 310 000 pré-COVID-19, et de 250 000 il y a dix ans.

Cependant, la politique laisse place à un grand nombre de « nouveaux arrivants » au-delà de l’objectif de résidence permanente. Soixante pour cent de la récente croissance démographique du Canada au cours des quatre derniers trimestres provient des résidents temporaires. C’est ce stock important et croissant de résidents temporaires (travailleurs et étudiants bénéficiant d’une multitude de visas non permanents) qui crée le défi de la mesure de la population.

L’Enquête sur la population active (EPA), un échantillon pondéré d’environ 60 000 ménages, pour prendre peut-être l’exemple le plus important, n’estime que 500 000 travailleurs temporaires employés. Les données administratives d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) font cependant état d’environ 1,5 million de résidents temporaires employés en décembre 2022. Cela représente un écart d’un million de travailleurs.

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Bien qu’il y ait certaines raisons de penser que les données d’IRCC comportent un léger biais à la hausse (comme la double comptabilisation des personnes possédant à la fois un permis d’études et un permis de travail), il ne fait aucun doute que les chiffres de l’EPA sont fortement biaisés à la baisse. Cela est dû en partie aux questions ambiguës de l’enquête et en partie à une méthodologie d’échantillonnage qui sous-pondère simplement les résidents temporaires en raison de faibles taux de réponse (selon des études récentes). recherche de l’Institut CD Howe).

Un problème similaire se pose entre le recensement canadien et les estimations démographiques trimestrielles. Selon le dernier recensement, il y avait 925 000 résidents non permanents en 2021. Cependant, les données trimestrielles sur la population montrent que ce nombre est de 1,38 million, selon une nouvelle mise à jour méthodologique qui corrige ceux qui restent au Canada après l’expiration de leur permis.

Cela fait partie de la nature regrettable des erreurs de mesure et des données non rapprochées que nous ne puissions pas évaluer avec précision les erreurs dans les statistiques associées, mais nous pouvons au moins tenter de faire correspondre les meilleures mesures disponibles – avec les ajustements appropriés – à l’analyse en question. Dans cette optique, nous mettons en évidence trois domaines dans lesquels nous pouvons avoir une idée de la directionnalité des erreurs potentielles.

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Marché du travail

Il n’existe pas d’estimation fiable des taux de chômage parmi les résidents temporaires, et un décompte précis pourrait influencer le chômage officiel dans un sens ou dans l’autre. Plus important encore, l’inadéquation des compétences entre les postes vacants et la main-d’œuvre disponible au niveau de l’industrie ne peut être correctement évaluée sans données précises.

À cette fin, il convient de garder à l’esprit que les asymétries sont probablement moins graves que ne le laisse entendre l’EFT, ce qui signifie que la pression sur les salaires est probablement plus faible qu’il n’y paraît à première vue.

Logement et construction

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) estime que 3,5 millions de nouveaux logements devront être construits d’ici 2030 pour rétablir l’abordabilité sur le marché du logement. Mais la SCHL utilise les données du recensement, et non les estimations démographiques trimestrielles, pour arriver à ce chiffre.

Étant donné que les résidents temporaires ont également besoin d’un abri, il s’agit probablement d’un chiffre inférieur à la moyenne, et la construction de logements devra être encore plus élevée que prévu, avec une pression à la hausse sur les prix et les loyers en l’absence d’une augmentation suffisamment importante du parc.

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Productivité

La productivité est mesurée comme le produit intérieur brut réel par heure travaillée. Les données de base sur les heures travaillées proviennent de l’EPA (complétées par le recensement et diverses autres sources pour la granularité de l’industrie), qui, à leur tour, dépendent du nombre de résidents employés. En maintenant les heures moyennes et le PIB réel constants, l’ajout d’un million d’employés supplémentaires réduirait la productivité mesurée au troisième trimestre de 4,6 pour cent.

Étant donné que le sous-dénombrement de l’emploi s’est accumulé au fil du temps, cela signifie que le déclin de la productivité au cours des cinq dernières années est probablement encore plus grave qu’il n’y paraît. Cela a de nombreuses implications politiques et suggère que le taux d’intérêt réel neutre est inférieur à ce que les modèles sans un tel ajustement impliqueraient, avec une conséquence positive évidente sur une baisse des rendements obligataires.

Dylan Smith est économiste principal et Atakan Bakiskan est économiste au sein de la société de recherche indépendante Rosenberg Research & Associates Inc. fondée par David Rosenberg. Pour recevoir davantage d’informations et d’analyses de David Rosenberg, vous pouvez vous inscrire pour un essai gratuit d’un mois sur Rosenberg Research. site web.

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