Charest apporte des solutions audacieuses et réfléchies aux problèmes chroniques qui ont longtemps été ignorés par les politiciens fédéraux. Poilievre, à son tour, ne fournit qu’une rhétorique populiste
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Compte tenu de l’état précaire des soins de santé au Canada, il serait bon de connaître la position de chaque candidat à la direction du Parti conservateur du Canada sur la politique de santé. Malheureusement, une plongée profonde dans les propositions politiques de la plupart des candidats aurait conduit à une fracture du cou en raison des eaux incroyablement peu profondes que la plupart ont fournies aux électeurs.
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Avec seulement deux candidats viables restants, regardons d’abord le favori présumé. En général, ce que la campagne Pierre Poilievre se rapproche le plus des déclarations politiques réelles, ce sont de courtes platitudes publiées sur les réseaux sociaux, telles que « Stop #JustinFlation », « Reclaim Canadian Values » et « Fire the Gatekeepers ».
Les patins Poilievre les plus proches de la politique de santé sont une proposition visant à accélérer l’octroi de licences aux médecins formés à l’étranger et à d’autres travailleurs qualifiés, ainsi qu’un projet de loi d’initiative parlementaire qu’il a présenté le mois dernier, qui était essentiellement un projet de loi anti-vaccin.
Malheureusement, le projet de loi va à l’encontre des besoins de nos hôpitaux. Pour maintenir les opérations hospitalières, nous devons être en mesure de minimiser l’impact des maladies transmissibles comme la COVID sur notre personnel et de réduire le nombre de patients nécessitant des services de soins intensifs. Sortir contre les mandats de vaccination sape ces besoins.
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Dans un système de santé qui a été submergé par les arriérés résultant de la pandémie et qui est en proie à des infrastructures en décomposition, à un financement inadéquat et à des pénuries de ressources humaines, appeler à la « liberté » de la vaccination peut jouer sur une base populiste, mais cela ne fait rien pour y faire face les problèmes sous-jacents affectant nos hôpitaux.
La proposition de Poilievre d’accélérer le processus de certification des professionnels de la santé résonne davantage, mais l’accélération de ces travailleurs n’est pas pratique et comporte des risques importants.
À l’opposé, les propositions de politique de santé de Jean Charest sont robustes et, plus important encore, risquées.
Un lit d’hôpital n’est pas un matelas et un ensemble de draps. C’est un médecin, plusieurs infirmières, ainsi que des techniciens de laboratoire et d’imagerie médicale. Nous ne manquons pas de meubles au Canada, nous manquons de professionnels qualifiés. La proposition de Charest est de rationaliser l’entrée des professionnels de la santé formés à l’étranger dans le pays et dans la population active.
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Il propose un nombre illimité d’entrées, c’est exactement le nombre de nouveaux corps dont nous avons besoin. À vrai dire, la pénurie de travailleurs de la santé est un phénomène mondial et la concurrence finira par limiter le nombre de personnes que nous pouvons faire venir grâce à l’immigration.
La distinction importante entre les propositions de Poilievre et de Charest est que Charest laisse le cadre temporel autour de l’octroi de licences et de la gouvernance là où il appartient : avec les ordres professionnels.
Sur la Loi canadienne sur la santé, Charest non seulement ose toucher au troisième rail de la politique canadienne, il l’attrape à deux mains. Il propose de permettre aux provinces de collaborer avec le secteur privé, tout en maintenant un système universel et public.
Impossible? À peine. Ce que fait Charest, c’est reconnaître la réalité des soins de santé en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et au Québec, où des centres chirurgicaux financés par le secteur privé traitent déjà des patients publics, généralement sous contrat avec des hôpitaux locaux.
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Il s’agit d’une santé publique délivrée sans frais supplémentaires aux patients dans des établissements privés. Et il est conforme à la Loi canadienne sur la santé. En reconnaissant officiellement cette réalité au niveau fédéral, les provinces pourraient commencer à fournir des services plus désespérément nécessaires à moindre coût grâce à des partenariats public-privé.
Charest propose également de décentraliser un certain nombre de services, dont les IRM et les chirurgies ambulatoires, vers des centres privés financés par l’État. Tout au long de la pandémie, nous avons vu comment notre modèle de soins exclusivement centré sur l’hôpital a entraîné une paralysie des services ambulatoires lorsque nos unités de soins intensifs ont été débordées.
Nous avons besoin de la capacité de continuer à traiter les patients, même lorsque nos hôpitaux sont assiégés. Lorsque nous ne le faisons pas, les résultats sont souvent tragiques, avec un diagnostic tardif de maladies graves et des opportunités manquées de traitement.
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Alors que les puristes de l’assurance-maladie frémiront à l’idée d’une prestation privée des services publics, une proposition qui rencontrera l’approbation universelle est le maintien d’une augmentation annuelle de 3 % du Transfert canadien en matière de santé, avec une augmentation des fonds à la suite de la négociation d’un nouveau régime national de santé -acte de soin.
Les transferts en matière de santé sont l’élément vital de nos hôpitaux largement sous-financés et ce type de certitude financière et de croissance permettra la planification et l’expansion futures des services.
Enfin, le fonds d’infrastructure de soins de santé de 10 milliards de dollars proposé par Charest fournira aux hôpitaux et aux établissements de soins de longue durée les ressources dont ils ont besoin pour moderniser les services et assurer la dignité de ceux qui ne peuvent plus vivre de façon autonome.
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Charest apporte des solutions audacieuses et réfléchies aux problèmes chroniques qui ont longtemps été ignorés par les politiciens fédéraux. Poilievre, à son tour, ne fournit qu’une rhétorique populiste. Il est maintenant temps pour les dirigeants sérieux d’agir. La vie des Canadiens en dépend littéralement.
Poste nationale
Le Dr David Jacobs est radiologue à l’hôpital Humber River de Toronto et président de l’Association des radiologistes de l’Ontario.
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