«Jamais les consommateurs de drogues n’ont été aussi confiants dans leur mode de vie. Je plains les pessimistes qui ne voient pas cela comme une victoire dans la lutte contre la dépendance et les surdoses.
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Cette semaine a marqué un renversement décisif dans la grande expérience canadienne de décriminalisation des drogues. Moins de deux ans après avoir donné son feu vert à un projet pilote en Colombie-Britannique visant à décriminaliser la consommation personnelle de drogues illicites, le gouvernement Trudeau a accédé à une demande « urgente » du gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique visant à réduire cette mesure. La raison en était une augmentation quasi immédiate de la consommation de drogues illicites et des troubles associés survenant dans les parcs, les terrains de jeux et même les hôpitaux.
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La Colombie-Britannique prévoit toujours de maintenir le cap sur la décriminalisation, mais la police pourra à nouveau arrêter les personnes qui fument du crack ou tirent de l’héroïne dans les espaces publics (et refuseront les supplications polies de le faire ailleurs).
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Dans Dear Diary, le National Post réinvente de manière satirique une semaine dans la vie d’un journaliste. Cette semaine, Tristin Hopper fait un voyage dans les réflexions sur la décriminalisation des drogues au Canada.
Lundi
Que personne ne dise que je n’avais pas de bonnes intentions. C’est en temps de crise qu’il faut montrer la plupart l’audace et la plus grande créativité. C’est ainsi que lorsque BC s’est retrouvée embourbée dans une spirale sans fin d’addiction, nous avons été contraints d’examiner les fondements mêmes de notre approche jusqu’à présent.
Pendant des décennies, une politique d’endiguement et d’opposition généralisée à la consommation de drogues n’a pas réussi à éliminer de manière décisive les drogues de l’usage public. Alors pourquoi ne pas inverser le problème ? Accueillez les drogues. Supprimez nos sanctions juridiques et sociétales existantes contre les stupéfiants et faites-en un élément accepté de nos parcs, terrains de jeux et maternités.
Personne n’est plus surpris que moi que cela ne semble pas fonctionner.
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Mardi
Si une approche existante d’un problème ne peut pas aboutir à 100 pour cent de succès, il est de base arithmétique qu’il faut alors essayer l’approche exactement opposée. Si un premier cycle de chimiothérapie s’avère inefficace pour freiner la croissance d’une tumeur cancéreuse, il s’ensuit que tout oncologue raisonnable devrait alors prescrire le contraire de la chimiothérapie. Si les lois sur le port de la ceinture de sécurité ne parviennent pas à garantir la sécurité routière universelle, la prochaine solution évidente consiste alors à interdire le port de la ceinture de sécurité. Si le contrôle des armes à feu n’a pas réussi à purger une société de la criminalité armée, ne serait-il pas conseillé d’essayer plutôt d’armer absolument chaque homme, femme et enfant ?
Je ne dis pas que j’ai toutes les réponses. Je ne fais que décrire la voie la plus efficace vers une solution. Nous avons essayé une politique sans drogue nulle part et maintenant nous avons essayé une politique de drogue partout, tout le temps. Des demi-mesures n’auraient fait que nous faire perdre du temps.
Mercredi
Même si ce n’est pas le moment de blâmer, je dois exprimer ma déception face à ceux qui n’ont pas réussi à saisir les intentions globales de notre stratégie. La décriminalisation a été destiné pour déstigmatiser la consommation de drogues et permettre ainsi aux toxicomanes d’accéder aux soins médicaux dont ils ont le plus besoin.
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À aucun moment de ce parcours de guérison, nous n’avons encouragé les Britanno-Colombiens à considérer cette politique comme un feu vert pour transformer les parcs aquatiques en marchés de fentanyl en plein air ou à utiliser leurs pipes à méthamphétamine fournies par la province comme un moyen de mépriser ouvertement les réglementations interdisant de fumer dans les établissements de santé de la Colombie-Britannique. .
Si quelqu’un avait déjà pensé à me demander : « Est-ce que la décriminalisation signifie que je peux fumer du crack dans le bus ? — J’aurais répondu « oui », mais j’aurais aussi dit qu’il était « potentiellement conseillé d’envisager des alternatives davantage centrées sur la communauté dans un cadre global de déstigmatisation des comportements positifs aux drogues ». Si personne ne semble avoir correctement interprété cette instruction très simple, ce n’est pas de ma faute.
Jeudi
Ce matin, je réfléchissais à notre système fiscal lorsque je me suis demandé : « Pourquoi tout le monde paie-t-il des impôts alors qu’il ne l’aime pas ? Sans exception, je n’ai encore rencontré personne qui aime céder une partie de ses revenus au gouvernement ou payer une prime sur ses achats au détail.
En bref, il s’agit d’un système massif et largement réussi visant à contraindre les citoyens à adopter un comportement réticent. Même si les gens n’aiment pas payer des impôts et cherchent à chaque occasion à l’éviter, le gouvernement utilise des sanctions et d’autres conséquences afin d’encourager ce comportement.
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L’évasion fiscale existe – et une bureaucratie importante et coûteuse est nécessaire pour garantir son identification et sa répression – mais le programme est globalement une réussite ; Les Canadiens paient des impôts parce qu’il est illégal de faire autrement.
De toute façon; juste une observation intéressante. Je suis sûr que cela n’a aucune incidence sur la politique en matière de drogues.
Vendredi
Quel avenir pour la décriminalisation des drogues ? J’espère que les difficultés récentes ne feront pas perdre de vue à la Colombie-Britannique les progrès qui ont été réalisés.
Il y a seulement quelques mois, les gens avaient honte de consommer de la drogue dans les lieux publics. Il est de mémoire récente qu’un Britanno-Colombien hésiterait à utiliser des drogues injectables dans les transports publics – même si cela signifiait qu’il pourrait potentiellement se retrouver dans une situation personnelle mortelle en raison de cette stigmatisation sociale régressive.
Nous pouvons dire avec fierté que cette époque est révolue et que les changements récents témoignent en fait d’une situation de trop de succès : jamais les drogues n’ont été moins stigmatisées, et jamais leurs consommateurs n’ont eu plus confiance en eux-mêmes et en leur mode de vie. Je plains les pessimistes qui ne voient pas cela comme une victoire au moins partielle dans la lutte contre la dépendance et les surdoses.
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