La réconciliation autochtone, quelque chose dont le gouvernement libéral est censé se soucier profondément, deviendra encore plus difficile à réaliser
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Changement climatique. Inflation. Réconciliation autochtone. Il s’agit sans aucun doute de problèmes politiques complexes. Complexe pour les mordus de la politique et carrément mystique pour tous les autres, car y remédier entraîne une avalanche de conséquences imprévues dans l’ensemble de l’économie canadienne.
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On pourrait se demander comment nous sommes censés résoudre le problème du changement climatique alors qu’il fait grimper les prix des biens de consommation. Ou comment nous sommes censés soutenir la réconciliation autochtone si notre gouvernement est incapable de mettre en œuvre une politique efficace et durable sur les changements climatiques.
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Cependant, avec un changement de perspective, différents récits émergent qui offrent une opportunité de relever ces défis combinés. La complexité et l’interdépendance de nos plus grands défis peuvent être une force. Cela peut conduire à sortir des sentiers battus, avec des solutions nouvelles et innovantes qui nous font enfin avancer dans ces domaines critiques où il y a eu si peu de progrès à ce jour.
Mais pour débloquer cette opportunité, nous devons nous éloigner de la pensée à court terme typique de la plupart des politiciens concentrés sur la victoire aux prochaines élections. Nous devons cesser de politiser ces défis et rompre avec les récits qui nous apportent continuellement les mêmes résultats médiocres.
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Beaucoup d’Autochtones comme moi suivent la philosophie de la pensée des sept générations. Son idée principale est qu’une décision que vous prenez aujourd’hui doit profiter aux gens dans sept générations. Dans une démocratie comme la nôtre, c’est beaucoup plus loin que la prochaine élection dans trois ans ou moins. Si nous appliquons cette idée à nos défis les plus importants – le changement climatique, l’inflation et la réconciliation autochtone – nous pouvons regarder au-delà des récits populaires et nous concentrer sur les vrais problèmes. Nous pouvons parler de changement climatique sans vilipender toute une industrie. Nous pouvons voir qu’étouffer davantage l’industrie de l’énergie avec de nouveaux plafonds d’émissions fera grimper le prix des biens de consommation, alimentera l’inflation, augmentera le chômage, créera des coûts de chauffage et d’électricité ingérables, ce qui, combiné, entraînerait une baisse globale de notre standard de vie. De nombreux peuples autochtones souffriraient particulièrement de l’approche de plafonnement des émissions proposée par le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault, nuisant à notre quête d’indépendance économique, d’autodétermination et d’infrastructures communautaires durables – les trois piliers qui définissent la réconciliation économique autochtone.
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Envisager les défis du Canada de manière holistique et respecter leur interdépendance nous permettrait de trouver enfin des solutions qui font une différence positive dans tous ces domaines.
Près de 14 000 Autochtones auto-identifiés travaillent pour l’industrie pétrolière et gazière du Canada. Leurs revenus profitent à leurs familles et à leurs communautés à travers le pays, permettant des progrès significatifs dans les domaines qui luttent contre la pauvreté et les inégalités vécues par les peuples autochtones.
Avec des milliards de dollars investis au cours des dernières décennies, les mêmes entreprises énergétiques qui facilitent l’indépendance économique et l’autodétermination de toutes ces communautés autochtones sont devenues des leaders mondiaux dans la production d’énergie propre. Ils ont réduit les émissions de gaz à effet de serre – contrairement aux entreprises de tout autre pays – et ouvrent la voie à des solutions technologiques innovantes en matière de carbone qui permettront enfin d’atteindre les objectifs d’émissions du Canada.
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Pourtant, le gouvernement fédéral a l’intention de limiter davantage la capacité de ces entreprises à concurrencer d’autres acteurs mondiaux en mettant en place un nouveau plafond d’émissions déraisonnable.
La mise en œuvre de cette proposition politique aura de nombreuses conséquences négatives. Les prix à la consommation augmenteront encore. Notre économie souffrira davantage. Les investissements dans la technologie du carbone deviendront moins probables, faisant du changement climatique une menace encore plus grande pour nous tous. Et la réconciliation autochtone, quelque chose dont le gouvernement libéral est censé se soucier profondément, deviendra encore plus difficile à réaliser.
Tout cela pourrait rendre plus difficile la concurrence avec les États-Unis et le développement de notre écosystème de technologie carbone pour réduire les émissions mondiales. Si nous n’harmonisons pas nos politiques et utilisons plutôt des incitations, nous serons laissés pour compte.
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Soit les auteurs de cette législation ne voient pas la pertinence de leur proposition de plafonnement des émissions pour les peuples autochtones, soit ils s’en fichent. Franchement, les deux sont possibles, mais le dernier semble plus probable. Ils disent avoir parlé à certains peuples autochtones, ignorant la diversité de notre communauté et suivant le faux récit selon lequel tous les peuples autochtones s’opposent aux projets énergétiques.
Quel que soit le raisonnement, en fin de compte, 14 000 Autochtones, leurs familles et leurs communautés en souffriront – sans jamais avoir eu la possibilité de s’exprimer. Au lieu de cela, Ottawa décidera, et les communautés autochtones feront face aux conséquences de la pensée linéaire appliquée par un gouvernement paternaliste qui pense dans des cadres politiques à court terme.
Au lieu d’appliquer une pensée visionnaire qui profiterait aux générations futures de Canadiens, le gouvernement prend des mesures pour entraver davantage les progrès visant à apaiser la démographie des électeurs. Sa solution politique de blanchiment vert sur le changement climatique nuira aux peuples autochtones et non autochtones, aujourd’hui, demain et dans sept générations.
Dale Swampy est président de la National Coalition of Chiefs, qui se consacre à vaincre la pauvreté dans les réserves, et membre de la Première Nation Samson Cree.