À Culiacán, la musique des membres de Los Paseantes de Sinaloa, dédiée à Jésus Malverde, devient une échappatoire face à la violence croissante. Les performances du groupe sont limitées par l’insécurité, entraînant des difficultés financières. La ville, autrefois animée, est désormais marquée par des rues désertes et des événements annulés. La lutte pour le contrôle du cartel de Sinaloa intensifie les tensions, transformant cette région en un épicentre de conflits, affectant gravement la vie quotidienne des habitants.
La Musique et la Culture en Temps de Crise
« Je confie mon destin entre tes mains, merci pour tout ce que tu m’as donné. » Les membres plus âgés de Los Paseantes de Sinaloa chantent avec passion des hymnes dédiés à Jésus Malverde, une figure emblématique considérée comme le saint des trafiquants de drogue. Leur chant résonne dans les rues de Culiacán, un lieu où la musique devient un moyen d’évasion face à la violence omniprésente. Malheureusement, depuis deux mois, le groupe a dû réduire ses performances, car les événements festifs ont été annulés pour des raisons de sécurité. Les membres du groupe, comme le bassiste Alejandro Avitia Cuén, rentrent souvent chez eux avec à peine 400 pesos, soit environ 20 dollars, ce qui n’est pas tenable sur le long terme.
Les Conséquences de la Violence sur la Vie Quotidienne
À Culiacán, le paysage change radicalement. Les rues, habituellement animées, sont désormais désertes, et les familles évitent de sortir après les célébrations du Día de los Muertos. Le journaliste local Iván Medina rapporte que même les hôtels, habituellement pris d’assaut, sont vides, et les restaurants ferment plus tôt. Ce samedi, le club Dorados de Sinaloa devait jouer à domicile, mais le match a été déplacé à Tijuana pour des raisons de sécurité. Ce week-end est marqué par une lueur d’espoir, car il semble être le premier sans décès depuis le début des affrontements le 9 septembre, bien que la violence ait coûté la vie à environ 400 personnes depuis.
En explorant la périphérie de Culiacán, les reporters rencontrent des soldats en patrouille et découvrent des lieux qui ont été témoins d’événements tragiques liés au cartel de Sinaloa. Les rumeurs entourant les actions d’El Mayo Zambada, le chef du cartel, continuent de circuler. Après une rencontre violente en juillet, il a été évacué, laissant le cartel face à une crise de leadership. Des tensions entre les factions, notamment avec les enfants de Joaquín « El Chapo » Guzmán, ajoutent à la complexité de la situation. La lutte pour le contrôle du cartel a engendré une escalade de la violence, affectant la vie quotidienne des habitants de Sinaloa, transformant cette région en un épicentre de conflits.