La pandémie de COVID-19 a provoqué une scission d’opinions à l’échelle nationale, mais un message qui a été constamment communiqué au cours des 22 derniers mois est qu’en matière de vaccins et d’autres mesures de santé, les personnes âgées, notre population la plus vulnérable, sont la priorité.
Des troisième et quatrième doses de vaccins sont administrées aux résidents de maisons de retraite et de soins de longue durée d’Ottawa. Lors d’une réunion du Conseil de santé le 24 janvier, la médecin hygiéniste, la Dre Vera Etches, a confirmé que les troisièmes doses seraient entièrement administrées aux résidents d’ici le 28 janvier. Pourtant, au cours des trois dernières semaines, Santé publique Ottawa (SPO) a signalé 153 cas d’éclosion dans les établissements pour personnes âgées.
Ce nombre inquiète les résidents et les soignants que le déploiement du vaccin ne soit pas correctement exécuté, d’autant plus que des histoires circulent sur des résidents forcés de se rendre dans des cliniques communautaires pour leur troisième dose après avoir été jugés inéligibles pour les cliniques en résidence en raison d’emménagements tardifs. ou les fenêtres de temps requises entre les doses.
Les pénuries de personnel causées par Omicron ont obligé de nombreux établissements pour personnes âgées à dépendre fortement de SPO pour gérer les vaccinations et les épidémies. Cela surcharge le bureau de santé publique. Si nous voulons faire de la santé et de la sécurité des personnes âgées une priorité, les maisons de soins de longue durée et les maisons de retraite doivent commencer à former leur propre personnel infirmier sur la façon de vacciner les résidents.
Divulgation complète : Mon partenaire travaille pour le service de SPO responsable des établissements pour personnes âgées. Cela signifie que je suis partial, mais ma position m’a permis de voir le fonctionnement interne de SPO, et il doit y avoir quelques éclaircissements.
SPO n’est pas responsable de la vaccination des résidents des établissements pour personnes âgées. La responsabilité incombe aux foyers eux-mêmes, qu’ils soient privés ou publics. Le mandat le plus récent du ministère de la Santé précise que SPO n’est responsable que d’appuyer les établissements pour personnes âgées dans la vaccination de leurs résidents. Cela peut s’étendre à l’aide aux vaccinations sur place, mais implique généralement la fourniture de vaccins et la formation du personnel infirmier des établissements sur la façon de les administrer.
Depuis mai 2021, SPO offre une formation continue sur la vaccination contre la COVID au personnel infirmier des établissements pour personnes âgées. Sur les 126 résidences d’Ottawa, 54 ont pris le temps de suivre la formation, selon SPO. Les 72 autres maisons n’ont pas tenu compte de la formation ou n’ont pas le personnel adéquat pour vacciner les résidents eux-mêmes, s’en remettant à OPH pour effectuer les vaccinations à leur place. C’est là que les problèmes surgissent.
Entre la gestion des cliniques communautaires et la lutte contre les épidémies dans les écoles, il n’est pas surprenant que SPO dispose d’un personnel limité, ce qui rend presque impossible la logistique de livraison des vaccins et l’envoi d’une équipe d’infirmières pour vacciner chaque fois qu’un résident d’un établissement pour personnes âgées est éligible.
Si toutefois le personnel infirmier de l’établissement est formé, il peut vacciner lui-même le résident dès qu’il est admissible. Cela empêche les résidents qui ont manqué les cliniques de vaccination gérées par SPO en raison de tests COVID positifs, d’emménagements tardifs ou de plages horaires requises d’avoir à se rendre dans une clinique communautaire pour recevoir leur dose.
Plutôt que de pointer du doigt le bureau de santé publique, nous devons commencer à nous demander pourquoi si peu d’établissements pour personnes âgées ont suivi la formation de SPO sur la vaccination contre la COVID. Selon Santé publique Ontario, tous les établissements pour personnes âgées doivent disposer d’un personnel suffisant pour s’occuper adéquatement des résidents, y compris l’administration des vaccins. Si un foyer n’est pas en mesure de vacciner en raison d’un manque de personnel, cela doit être résolu. Si c’est dû à autre chose, alors il y a des problèmes plus importants au sein de l’établissement.
Le ministère des Soins de longue durée de l’Ontario doit s’assurer que les établissements gérés par le gouvernement reçoivent le financement et le personnel appropriés pour vacciner leurs résidents. Les établissements privés doivent consacrer leurs ressources à l’embauche de personnel capable et confiant de vacciner les personnes âgées. Sans ces mesures, les résidents des foyers de soins de longue durée et des maisons de retraite ne seront jamais une priorité.
Andrew Cruickshank est un écrivain indépendant d’Ottawa.