Ils stimulent les exportations, la productivité, les revenus et les recettes publiques. Il est temps que nous arrêtions d’être gênés à leur sujet
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Faisons maintenant l’éloge du secteur des ressources du Canada. Il est grand temps que quelqu’un le fasse.
Les ressources naturelles génèrent 14,9 pour cent du PIB du Canada, l’énergie représentant à elle seule la moitié de ce chiffre. Ils représentent également plus de 45 pour cent de la production manufacturière de notre pays. Près d’un emploi sur dix au Canada est lié aux ressources, soit plus que pour ceux d’entre nous qui vivent à l’extérieur de nos grandes villes.
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Les ressources naturelles revêtent une importance accrue dans les investissements et les exportations et la productivité du secteur est de loin la plus élevée de toutes les industries. L’avantage comparatif du Canada en matière commerciale repose fortement sur les ressources, qui génèrent 58 pour cent de toutes les recettes d’exportation de marchandises. Les ressources naturelles sont le seul secteur dans lequel le Canada affiche un excédent commercial. À elles seules, les exportations de ressources dépassent les importations totales de marchandises du Canada. Près de la moitié des investissements des entreprises canadiennes sont consacrés aux ressources naturelles, malgré des taux d’imposition effectifs sur les nouveaux investissements pétroliers et gaziers qui sont deux fois plus élevés que pour d’autres secteurs et des retards dans les approbations réglementaires qui ajoutent généralement un cinquième supplémentaire au coût de l’investissement.
Le rôle dominant que jouent les ressources dans les investissements et les exportations reflète leur importance pour la compétitivité du Canada sur les marchés internationaux. Même avant la pandémie, la Banque du Canada soulignait la nécessité de déplacer la croissance des dépenses des ménages et du gouvernement, principalement alimentées par la dette, vers les investissements et les exportations. Ce changement ne s’est toutefois pas produit, en grande partie parce que les entreprises étaient réticentes à s’engager dans les investissements nécessaires pour améliorer notre compétitivité et notre capacité à l’exportation. Avec la hausse des taux d’intérêt à des niveaux plus normaux après l’augmentation de la dette pendant la pandémie, le besoin d’investissements et d’exportations pour contribuer davantage à la croissance à long terme n’a fait qu’augmenter.
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Malgré l’importance économique des ressources naturelles, les Canadiens ont souvent minimisé, ignoré ou nié la contribution du secteur. Justin Trudeau, s’adressant au Forum économique mondial de Davos en 2016, a exprimé le malaise traditionnel des Canadiens face à nos richesses en ressources : « Mon prédécesseur voulait que vous connaissiez le Canada pour ses ressources. Je veux que vous connaissiez les Canadiens pour leur ingéniosité.
Cependant, tout le monde dans la vie publique canadienne n’est pas opposé à l’utilisation des ressources. Le regretté Jim Prentice, ancien premier ministre de l’Alberta, a écrit dans Triple couronne : Gagner l’avenir énergétique du Canada que « j’ai toujours été surpris par la méfiance – voire l’embarras – que de nombreux Canadiens semblent éprouver à l’égard des richesses en ressources naturelles du Canada. » Derek Burney, chef de cabinet de Brian Mulroney, a observé dans Un Canada plus courageux que « ce qui constituait autrefois un atout concurrentiel majeur pour le Canada – l’abondance de ses ressources naturelles – est désormais bousculé ou retardé par des décisions réglementaires et judiciaires ambivalentes ».
Les critiques ont longtemps dénigré le secteur des ressources, évoquant des syndromes tels que le « piège des produits de base », la « malédiction des ressources » et le « syndrome hollandais ». À cette négativité s’ajoute le fait que la plupart des industries de ressources naturelles sont situées en dehors des zones urbaines centrales, ce qui les rend presque invisibles aux yeux des élites médiatiques, culturelles et universitaires. Les ressources naturelles sont également entravées par la réputation d’être de faible technologie et de nécessiter peu d’efforts ou d’ambition au-delà de la chance dans la « loterie géographique » qu’est une dotation en ressources. Enfin, on estime que les ressources abondantes du pays entravent ouvertement le développement des industries du savoir au Canada. «Je suis un bûcheron et je vais bien», comme chantait Monty Python – mais plus qu’un peu sombre.
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Aucun de ces préjugés n’est fondé sur des faits. Le développement des ressources naturelles du Canada a été stimulé par un flux constant d’inventions et d’innovations. Les Canadiens se sont souvent poussés à la frontière technologique avec de nouvelles technologies dans les domaines du blé, du canola, de l’hydroélectricité, des métaux et des sables bitumineux. Parce que la nature souvent cyclique du secteur nécessite une main-d’œuvre flexible et une tolérance à l’égard de la destruction créatrice, il nourrit les valeurs culturelles qui soutiennent l’entrepreneuriat et l’innovation dans toutes les industries. Son intensité capitalistique nécessite des économies élevées et une planification à long terme. Et sa dépendance à l’égard des marchés étrangers encourage la réceptivité et le talent pour le commerce et les investissements internationaux.
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L’importance fondamentale des ressources naturelles, mais surtout de l’énergie, signifie que pour éviter des perturbations économiques, la transition vers de nouvelles sources d’énergie doit être bien gérée et fondée sur les réalités économiques. Les gouvernements ont encouragé la transition en utilisant des taxes et des réglementations pour augmenter le coût des combustibles fossiles tout en subventionnant les énergies renouvelables. Mais les nouvelles formes d’énergie et leur transition sont coûteuses, et la résistance grandit au sein d’un électorat déjà aux prises avec l’inflation et les taux d’intérêt. Si la transition vers de nouvelles sources d’énergie continue d’être mal gérée, les revenus réels des Canadiens chuteront encore plus fortement qu’au cours de la dernière décennie.
Poste financier
Jack Mintz et Philip Cross sont co-auteurs de la nouvelle étude de l’Institut Macdonald-Laurier, «Le secteur des ressources du Canada : protéger la poule aux œufs d’or.»
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