Critique : « Mordechai Anielewicz : Non au désespoir » de Rachel Hausfater

Alors que « No to Fear » se lit souvent comme une entrée de Wikipédia sans hyperliens, « Mordechai Anielewicz : No to Despair », de Rachel Hausfater (« The Little Boy Star : An Allegory of the Holocaust »), également traduit par Alison L. Strayer , est une biographie passionnante avec l’immédiateté et l’impact émotionnel d’un roman.

« Non au désespoir » commence à la veille du soulèvement du ghetto de Varsovie au printemps 1943. L’été précédent, les nazis avaient déporté 300 000 Juifs du ghetto et assassiné la plupart d’entre eux dans le camp de concentration de Treblinka. En janvier 1943, ils avaient arrêté et tenté de déporter d’autres Juifs mais avaient été contrecarrés par 10 soldats de la résistance, dont Anielewicz, 24 ans.

Ainsi, en avril, il rallie ceux qui restent dans le ghetto pour riposter, même si c’est une cause perdue. Leur objectif n’est pas de gagner, leur dit Anielewicz, mais de se battre jusqu’à la mort. Une mort choisie, pas celle qui autrement leur sera sûrement imposée.

Comment nous en sommes arrivés là – l’invasion allemande de la Pologne, la création des ghettos juifs, les Aktions qui rassemblaient les prisonniers, les camps où ils ont été tués – est expliqué de manière claire et effrayante, avec à peine des notes de bas de page. Des flashbacks bien placés montrent comment Anielewicz a formé un gang dans son enfance pour protéger son quartier de Varsovie des attaques antisémites et comment il a été expulsé d’un camp paramilitaire pour avoir riposté à la persécution.

Comme « No to Fear », cette histoire est racontée du point de vue d’un observateur, mais ici c’est quelqu’un du même groupe d’âge que les lecteurs visés par la série : Feigele, 13 ans, « une petite messagère, une ancienne passeuse », qui a perdu toute sa famille dans une Aktion. Sauvée par Anielewicz au retour d’une incursion hors du ghetto, elle devient sa fidèle adepte et sa compagne constante.

Aux yeux de Feigele, Anielewicz est « un ange », sa pensée « brillante », leur quête « sacrée ». Il est «pur de cœur, d’une douceur déchirante, incroyablement courageux» et, bien sûr, «un mensch». Parfois, l’adoration de Feigele ressemble plus à un béguin d’adolescent embarrassant, mais c’est un bon exemple de la façon dont Anielewicz a pu inspirer des centaines de jeunes du ghetto à le rejoindre dans une cause sans espoir.

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