Critique du film : Mort sur le Nil arrive enfin après un drame réel

Le point de vue de Kenneth Branagh sur Agatha Christie, retardé par des problèmes juridiques et la pandémie, offre enfin un peu d’évasion hivernale

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La version all-star à gros budget de Kenneth Branagh d’Agatha Christie’s Mort sur le Nil a été torpillé deux fois – d’abord par une enquête sur un viol présumé de l’acteur Armie Hammer, qui a sabordé une ouverture prévue en décembre 2019 – puis par COVID-19, qui a repoussé la date de sortie de plus en plus loin dans le futur.

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Mais il arrive enfin dans les salles de cinéma, offrant un peu d’évasion bienvenue en février avec ses lieux égyptiens (principalement générés par ordinateur) – une grande partie du tournage a été réalisée sur des scènes sonores britanniques – et une belle distribution qui comprend Gal Gadot, Emma Mackey, Tom Bateman, Sophie Okonedo, Letitia Wright et le problématique M. Hammer.

Ne vous fiez cependant pas aux premières minutes, tournées en noir et blanc et se déroulant sur les champs de bataille de la Belgique de la Première Guerre mondiale. Là, un Branagh numériquement jeune joue un jeune Hercule Poirot, dont les «petites cellules grises» travaillent déjà dur pour concocter un plan pour prendre d’assaut un pont tenu par les Allemands. Hélas, il est blessé et défiguré lors du raid, et nous apprenons pourquoi il a passé le reste de sa vie à arborer une moustache scandaleuse.

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L’action se déplace ensuite à Londres en 1937, où Poirot est témoin de la rencontre sensuelle de Simon Doyle (Hammer) et Linnet Ridgeway (Gadot), qui se sont bien entendus sur la piste de danse et sont bientôt fiancés. Pris entre deux feux romantiques se trouve la fiancée actuelle de Simon, Jacqueline (Mackey), qu’il laisse tomber comme un roman ennuyeux.

Sa fureur face à ce mépris alimentera la majeure partie du reste de l’intrigue, une grande partie se déroulant sur un bateau à aubes commodément grand mais pas trop grand, qui emmène la fête de mariage en amont du Caire jusqu’au grand temple de Ramsès. II. (L’image du bateau amarré près du temple orne la couverture de la première édition du roman de 1937. Branagh, qui en 2017 a fait une adaptation moyenne de Christie’s Meurtre sur l’Orient Expressle reproduit fidèlement sur film.)

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Il y a quelques éraflures et flubs narratifs. Il y a une scène dans laquelle quelqu’un renseigne Poirot sur les différents personnages, et on a l’impression d’écouter quelqu’un lire les instructions d’un jeu de Clue. Aussi, à peu près certain que personne en 1937 ne citait Casablanca, qui ne sortira pas avant cinq ans. D’un autre côté, j’ai été ravi d’apprendre qu’il y avait des guitares électriques dans les années 1930, bien avant Hendrix, qui par coïncidence est également arrivé en 1942.

Bien sûr, moins on en dit sur les détails de l’intrigue, mieux c’est. Qu’il suffise de dire que si vous connaissez le livre, vous connaissez les grandes lignes de ce qui s’en vient, et si vous ne le savez pas, je me contenterai de citer le Supplément littéraire du Timesdu 20 novembre 1937 : « Hercule Poirot, comme d’habitude, déterre une vérité si imprévue qu’il serait injuste qu’un critique y fasse allusion.

L’adaptation a été réalisée par Michael Green (dont le dernier scénario était, ironiquement, Croisière dans la jungle) et il fournit une trame de fond légère mais bienvenue pour le célèbre détective, le rendant un peu plus humain dans le processus. Branagh semble s’être beaucoup amusé à faire celui-ci, et une partie de cette émotion trouvera sans aucun doute son chemin vers le spectateur.

Mort sur le Nil ouvre le 11 février dans les cinémas.

3,5 étoiles sur 5

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