Critique de livre : « Julia et le requin », de Kiran Millwood Hargrave, et « Simon Sort of Says », d’Erin Bow

Le battement de cœur du roman est la relation entre Julia et sa mère, véhiculée sur un ton contemplatif avec des pincées d’humour.

Arc de SIMON SORT OF SAYS (Disney Hyperion, 320 pages, 16,99 $, 8 à 12 ans) est l’inverse : un livre drôle avec de lourds moments de contemplation. En surface, il ne semble pas devoir être drôle : Simon O’Keeffe est le seul survivant d’une fusillade dans une école. Mais Bow démontre une capacité à aborder des sujets difficiles sans être didactique.

Ses personnages sont authentiques, multidimensionnels et complexes, à commencer par Simon, qui a déménagé avec sa famille d’Omaha dans une nouvelle maison dans la National Quiet Zone, une région des États-Unis où Internet est interdit afin que les radioastronomes puissent écouter les signes de la vie dans l’espace. Pour Simon, dont le visage a été placardé dans tous les médias nationaux, c’est un rêve devenu réalité. Il peut commencer une nouvelle vie, avec une nouvelle histoire. Et c’est exactement ce qu’il fait. Il raconte aux gens que sa famille a été chassée d’Omaha par des alpagas sauvages.

Les lecteurs s’aligneront facilement sur Simon, un enfant sympathique et racontable qui ne veut rien de plus que d’être une personne différente. Au début du roman, il se lie d’amitié avec Agate, une fille sûre d’elle aux cheveux rouge vif et aux pompons rouges et jaunes sur son sweat à capuche violet. Agate se présente en se laissant tomber les jambes croisées devant Simon pendant qu’il déjeune dans son endroit préféré «à l’écart» de l’école et en disant: «Quelle est la chose la plus dégoûtante que vous connaissiez?» La mère de Simon est un entrepreneur de pompes funèbres, alors il partage rapidement un fait dégoûtant sur les cadavres. Agate le juge immédiatement digne de sa compagnie et lui fait part de son plan secret pour simuler une transmission radio d’extraterrestres. Il ne faut pas beaucoup de conviction pour amener Simon dans le giron. Il a hâte de montrer à ses parents qu’il se remet bien, et avoir des amis est une façon de le faire.

Mais le traumatisme de son passé mijote juste sous la surface. À un moment donné, il décrit ce que c’est que d’éviter de parler de choses blessantes : « C’est comme quand vous avez mal à la gorge et que vous mâchez un peu trop longtemps parce que vous savez qu’en une seconde, vous devez avaler et que ça va faire mal. .”

Le livre fait rire, mais il nous garde également alertes tout le temps. Nous retenons notre souffle, mâchons un peu plus longtemps, sachant que Simon devra éventuellement faire face à l’énormité de ce qu’il a vécu. Quand il affronte enfin la question qui lui pesait dessus – « Pourquoi n’ont-ils pas été sauvés, à ma place? » – c’est un voyage pleinement réalisé du déni au rétablissement.

« Simon Sort of Says » est un roman en couches parfaitement rythmé qui ne parle jamais à ses lecteurs et gère les situations difficiles avec une sensibilité remarquable. Bow touche tous les bons accords et livre une histoire drôle, poignante et, surtout, pleine d’espoir.


Erin Entrada Kelly, lauréate de la médaille Newbery, est l’auteur, plus récemment, de « Those Kids From Fawn Creek ».

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